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Le libre grandir et la responsabilité parentale

Par Vicky

 

Bon, finalement en parentalité bienveillante on pose un cadre et des limites ou pas ? Et est-ce qu’on fait des choix à la place de nos enfants?

Ces deux questions reviennent sans cesse et divisent à volonté. D’un côté les bienveillantes* anti-âgisme qui disent le plus souvent non, de l’autre les bienveillantes-mais-pas-laxistes qui disent oui !

 

Le cadre ou la structure

 

Je vais rapidement dégager la question du cadre en répondant que, à mon sens, la phrase « les enfants ont besoin d’un cadre, ça les rassure » est archi-fausse. Peut-être que certains enfants se sentent rassurés avec un cadre mais c’est loin d’être une vérité absolue et un précepte éducatif. Ce que je veux dire c’est que certains adultes aussi se sentent rassurés dans un cadre donné, peut-être que ça leur permet de mieux travailler, d’être plus calmes, plus efficaces etc. Et d’autres adultes ont juste une sainte horreur des cadres, des cases et des restrictions, ils étouffent dedans. Est-ce que parce que certains adultes se sentent plus à l’aise professionnellement en étant salariés plutôt que sur un autre statut, on devrait conclure qu’ « un adulte a besoin d’un CDI, ça le rassure » ? Avec les enfants et le fameux cadre c’est la même chose. Pour certains enfants c’est sécurisant, pour d’autres non. Je tiens quand même à dire que cette phrase, tellement clichée en français, n’existe pas dans ma langue maternelle. Nous n’avons pas de cadre pour les enfants, que pour les tableaux.

 

En revanche un enfant a besoin de structure. Et en plus elle doit être solide. Plus la structure sera solide, plus il pourra se réaliser et se construire. Dans toutes les directions et sans limitation. Parce que la structure permet, tandis que le cadre limite. Et concrètement, quelle est la différence ? Parce que si c’est pour jouer sur les mots…

 

En fait je ne sais pas. J’invite les parents qui pensent qu’un cadre est nécessaire au bon fonctionnement de leur famille ou de leur enfant à m’expliquer ce qu’ils entendent par cadre avec des exemples concrets. Parce que moi je ne vois pas ce qu’il y a à imposer de plus que ce qui s’impose de facto, du fait de naître et de vivre dans une famille, qui elle-même évolue dans une société donnée avec ses codes, ses règles et ses lois. L’enfant qui vient au monde a déjà tout un cadre autour, il ne peut pas l’ignorer, il est obligé de se conformer, c’est le contrat social.

 

La structure c’est l’assurance du « je suis là pour toi quoi qu’il arrive », c’est la confiance que l’enfant peut ressentir vis-à-vis du parent, c’est le « je crois en toi » mais c’est aussi le « moi, parent, je sais qui je suis ». Et c’est parce que cette dernière partie est si difficile que le cadre peut devenir rassurant. Pour l’enfant, comme pour le parent, je dirais même surtout pour ce dernier. D’une manière générale j’ai remarqué que moins on a confiance en un système, plus on le balise. (Ça a l’air évident je sais, mais ça devient inconfortable et problématique quand on prône le système en question.) En clair, plus un parent sait qui il est et où est-ce qu’il va, moins il aura besoin de cadres, des « il faut » et des « par principe ».

 

Les limites

 

Le problème des limites n’est pas très différent en vrai, un cadre n’étant rien d’autre que la somme des limites. Et des limites on en a tous (de la même manière qu’on a un cadre « naturel » donc), on a les limites de notre corps, de notre nature humaine, des lois physiques etc. Nous avons également les limites imposées par la loi, ainsi que les limites de ceux qui nous entourent. Pour survivre en société nous devons les respecter.

 

Je suis bien évidemment contre l’idée d’imposer des limites « parce qu’il faut bien » ou « parce qu’on n’est pas laxistes » ou… bref, par principe. Et je suis partisane de la liberté d’exploration de ses propres limites. Une personne a besoin de savoir ce qu’elle est capable de faire ou encore comment le monde réagit à sa façon de s’y positionner. Personne ne peut vous apprendre ça, en revanche on peut être empêché.e de l’apprendre, si l’on n’a pas justement cette liberté d’exploration de ses propres limites.

 

Lorsqu’on est enfant, pendant cette exploration on a besoin de garde-fous, de sécurité. Pour la simple raison que les capacités cérébrales d’anticipation des conséquences de l’action ne sont pas opérationnelles. Mais pas que. Tant que la coordination des mouvements n’est pas parfaite un enfant peut avoir différents types d’accidents. Et puis il manque la connaissance et la maitrise de tout un tas de choses. Ainsi je peux tomber de l’escalier lorsque j’ai 10 mois, tomber dans la piscine quand j’ai 3 ans, tomber sur du porno sur l’ordinateur quand j’ai 7 ans et ainsi de suite, vous avez compris. Mais je peux également porter préjudice à autrui, parce que je ne peux pas maitriser mes pulsions de vie (besoin ou envie), parce que je ne sais pas faire autrement ou parce que je ne m’en rends pas compte. En fait, j’ai une extraordinaire capacité à faire tout un tas de trucs qui mettent en péril ma sécurité, ma santé, mon image même, les autres ou leurs libertés et droits. Heureusement, j’ai des parents!

 

La responsabilité parentale

 

Ce qui est évident pour moi c’est que le parent endosse un rôle de protection de son enfant, et d’un point de vue philosophique, cela n’est pas compatible avec la pleine liberté de choix que certain.e.s d’entre nous souhaitent permettre à leurs enfants. Pas loin de considérer que quand il n’y a pas de solution on doit reconsidérer le problème, et ayant passé d’innombrables heures à essayer de concilier la théorie avec ma pratique parentale par souci de cohérence et de congruence, j’arrive aujourd’hui à la conclusion que la pleine liberté de choix d’un enfant, n’est pas compatible avec la responsabilité parentale. Et plus vite on admet ça, moins on se tourmente avec nos incohérences et mieux on assume ce qui doit être assumé. C’est à dire les choix qu’on opère pour nos enfants. Parce qu’il n’y a pas de non-choix. A titre d’exemple, que l’on décide de vacciner ou pas son enfant on opère un choix pour lui. Que l’on décide de le scolariser ou pas, on opère un choix pour lui.

 

Pour laisser un enfant complètement libre de ses choix, il aurait fallu commencer depuis le début, en lui demandant s’il a envie de naître et s’il veut bien accepter ses parents, ses grand-parents, sa maison, sa ville, son pays, son prénom et ainsi de suite. J’ai mis beaucoup de temps à accepter que je prends des décisions pour mes enfants, mais depuis que cela a fait son chemin je parente avec moins d’ambiguïté, moins de culpabilité d’être incohérente. Au départ je voyais la famille comme une colocation dans laquelle l’enfant arrive, avec les mêmes droits que tout le monde, évidemment ! J’ai dit des tas de fois que combattre les Violences Educatives Ordinaires sans combattre l’âgisme c’est se mettre le doigt dans l’oeil au mieux, manipuler en conscience au pire. Je m’accordais le droit d’être limitante et interventionniste par devoir de protection de leur santé, leur sécurité et des libertés des autres, mais quand-même je voyais bien que ça manquait un peu d’égalité, de démocratie dans la prise de décision. Il devait bien manquer quelque chose dans ma conception de la fonction parentale et donc dans ma conception de la relation parent/enfant. Il manquait…

 

La dépendance

 

Un enfant se retrouve de fait dans un statut particulier: celui de la dépendance, comme une personne âgée ou une personne malade. Et ça, ça change tout dans la conception égalitariste de la relation parent/enfant. La relation ne peut pas être égalitaire car une prise en charge de l’enfant est nécessaire et obligatoire (même par la loi). Et qui dit prise en charge dit ascendant sur l’autre. C’est important d’admettre et d’accepter cette responsabilité vis-à-vis de son enfant. Ce qui est compliqué c’est de réussir à remplir cette obligation parentale tout en respectant l’individualité de l’enfant, sans tomber dans le langage de la domination, sans l’écraser sous le poids de l’évidence de notre autorité… Et c’est là que la parentalité positive fait sens! On peut s’y retrouver avec le terme très cher à une amie d’équidignité (en vrai ça vient de Jesper Juul mais moi je n’ai pas encore lu Juul!). L’égalité dans la relation est possible à condition qu’on ait les mêmes capacités, si on n’intègre pas ça on a vite fait de se sentir lésée que notre enfant ne nous fasse jamais à manger…

 

Donc la parentalité bienveillante, positive, empathique oui, le combat contre l’âgisme mille fois oui aussi, mais une conception égalitaire de la relation parent/enfant est vraiment très injuste pour l’enfant : il ne peut tout simplement pas faire autant ou pareil que nous. Et là, c’est à nous de prendre nos responsabilités, qui ne manqueront pas de faire défaut à sa liberté de choix.

 

* Je mets au féminin parce que l’écrasante majorité qui débat sur ces sujets sont des femmes.

Consultations de coaching parental en approche empathique de l’enfant

Grandissons vous propose désormais des consultations gratuites, individuelles ou en famille, de coaching parental. Ces consultations s’adressent à tous les adherents de Grandissons qui rencontrent des difficultés avec leurs enfants ou qui souhaitent améliorer leur parentage. Elles sont assurées par Vicky Brougiannaki tous les jeudis matin (hors vacances scolaires) de 9h à 10h sur rdv.
Vicky, membre de Grandissons et maman de deux enfants, est formée à l’approche empathique de l’enfant auprès d’Isabelle Filliozat et de son équipe à l’Ecole des Intelligences Emotionnelles et Relationnelles (EIREM).
https://www.coach-parentale.com/)

Le jour où j’ai eu envie de parler de mon regard positif sur la parentalité du même nom

par Lise

(Il m’a été donné plusieurs fois de tomber sur des articles critiquant « l’éducation positive » tout en la définissant partie ou totalité pour ce qu’elle n’est pas. Récemment, un article en particulier circule beaucoup (1), et les très nombreux commentaires qu’il suscite me font éprouver la même chose que quand mon fils écrase méticuleusement ses framboises sur le canapé… Leur accumulation, cette invective de « mère parfaite » qui devient une expression courante à laquelle je ne réussis pas à donner de sens, et qui est toujours destinée négativement à… (à qui exactement ?), par ceux que l’on a fait culpabiliser, alors que personne ne cherche jamais à se l’appliquer à soi-même (et pour cause !). Bref, du haut de toutes mes imperfections et difficultés du quotidien, j’ai plutôt l’impression que la parentalité bienveillante est encore une lointaine ébauche très peu répandue, et imparfaitement connue, et que la mettre sur le bûcher équivaut à ordonner l’autodafé du premier mot du premier roman… Du coup, aujourd’hui, je ne résiste pas à écrire… ce qui me gonfle.)

 

L’article m’a à moitié agacée. A moitié, car il contient deux éléments : l’un décrivant avec un humour acéré le quotidien difficile dans lequel, comme la plupart des personnes ayant commenté, je me reconnais avec le plaisir que l’on rencontre toujours quand quelqu’un parvient à écrire ce que l’on éprouve. L’autre critiquant en bloc la parentalité positive et la manière dont celle-ci ferait culpabiliser les parents normaux, déclenchant quantité de commentaires criant haro sur la bienveillance à grands coups de définitions inexactes et de critiques étranges sur celles et ceux qui tentent de la pratiquer, et seraient automatiquement jugeants et hypocrites…

Avant tout, cela me donne envie de redéfinir ce que cherche à contenir la parentalité positive, ou éducation bienveillante, ou non-violence éducative (nb. Bienveillance = ”volonté qui vise le bien et le bonheur d’autrui” (cela ne suppose donc pas de traiter de bouffonne ou de merde quiconque, ni de devenir soi-même parfait ou capable de garder son calme, et, bizarrement, même pas de pouvoir voler avec un parapluie…)

Plus qu’une méthode, c’est une conviction, une ligne de conduite, une valeur. L’idée est d’accepter les émotions et les besoins de l’enfant autant que les siens. Avoir pour objectif de ne pas humilier ou rabaisser son enfant, de vivre en bonne entente autant que possible, de ne blesser personne… Cela ne veut pas dire qu’on n’a pas le droit de craquer, de se fâcher, seulement que l’on peut en reparler et s’excuser après si c’est nécessaire. Nan, mais sérieusement, remplacez le mot « enfant » par « conjoint », ou même « belle-mère », ça devient vite marrant (et logique) ! « Ne pas humilier ou rabaisser sa belle-mère, éviter de lui donner des fessées quand on est en désaccord ou qu’elle nous pousse à bout… » bref, je vous laisse continuer (et aussi vous rappeler comment vous raisonniez lorsque vous étiez enfant et vous considériez déjà comme une personne à part entière…)

Ah oui, et aussi, la bienveillance commence par soi-même. C’est précisé dans tous les livres sur le sujet qui se respectent. Donc oui, on se pardonne à soi-même quand on pète un câble (ou tout autre chose nauséabonde qui ne soit pas des paillettes), oui, on pense à se ressourcer dès que possible, et non, c’est aller à l’encontre de l’idée de base que de dire que quelqu’un est une « merde » parce qu’il agit de la seule manière possible que lui permet son humeur de dogue épuisé et suant du moment.

Je remarque que plusieurs commentaires apparentent la parentalité positive (comme c’est tout à fait fréquent) à du laxisme, à une absence totale de limite. Dire à son enfant « je ne supporte plus la manière dont tu me parles » plutôt que « tu es trop chiant, ferme ta gueule », lui dire « j’ai besoin que tu m’aides car je suis épuisée » plutôt que « si tu ne m’aides pas, tu seras puni de trucquetuaimeslepluspourquetutesentesaussimalquemoi », lui asséner un « stop, c’est dangereux » plutôt que « tu vas tomber », cela ne change strictement rien aux limites. Alors, oui, il y a un moment où on va parler de lâcher-prise et de renoncer aux contraintes inutiles, mais cela a surtout pour conséquence de renforcer le bien-fondé et l’importance de se conformer aux règles vraiment importantes qui perdurent.

Quant à ceux qui craignent que les enfants élevés ainsi ne s’habituent pas à la vie pleine de contraintes qui les attend à l’âge adulte, je leur répondrais que oui, quelle que soit la dose de bienveillance dont les parents essayent de faire preuve, aucun n’est infaillible, les cris et contraintes existent donc bel et bien. Sans parler de toutes les contraintes physiques (on ne peut pas passer à travers un mur, fût-il enduit de paillettes (sic ! C’est le fil rouge), réalistes (on ne peut pas adopter de Bisounours, puisqu’il paraît que ça n’existe pas), temporelles (on ne peut pas rester debout toute la nuit… en tout cas pas moi), etc. Et pour les autres… eh bien, ils s’habitueront au fur et à mesure, comme nous devrons, dans maxi quatre décennies, nous habituer à avoir mal aux genoux quand on voudra se pencher, ne plus être entouré d’enfants chamailleurs mais de la plus profonde et silencieuse solitude, voire à devoir utiliser un déambulateur… mais on ne va quand même pas commencer à s’entraîner à cela maintenant !

Ensuite, je souhaite citer quelques sources, car, au final, il me semble que ce que critique l’auteur dépend avant tout des lectures auxquelles on se réfère (je n’ai personnellement pas de compte instagram, ne vais pas sur Youtube, et ne suis que dans un seul groupe Facebook, dans lequel la plupart des messages commencent par « cela a l’air difficile pour toi, tu as tout mon soutien… ») Je les mets en bas d’article, tiens !

J’aimerais aussi revenir sur ce concept de « nous faire culpabiliser », qui apparaît dans de nombreux commentaires. Tout d’abord, la formule elle-même a quelque chose de surprenant, rendant passif celui qui se plaint d’« être culpabilisé ». On culpabilise, voire on se culpabilise. Mais l’agent extérieur est-il si directement celui qui créé ce sentiment ? On culpabilise de ce qui nous gêne soi-même, de ce que l’on n’assume pas. Alors, oui, tous autant que nous sommes, nous culpabilisons 1000 fois par jour parce que c’est vraiment trop impossible de réussir à être celle que l’on aimerait quand mademoiselle 4 ans vous poursuit en « mamamamaman… » pendant que monsieur 18 mois grimpe sur la table et criant suraigu, se fait une bosse, «… eh ben eh ben moi tu sais, j’aime pas les courgettes parce que tu sais, Laurie elle a dit que… » et vous « sileeeeeeence, j’en ai trop maaaarre ! »… Mais oui, on culpabilise soi-même parce qu’on n’agit pas selon ses propres valeurs. Autrement dit, dans ce cas-là, quoi que je lise, je pourrais culpabiliser si je donnais une fessée, mais on ne pourrait pas me faire culpabiliser de ne pas l’avoir donnée. Parce que ce ne sont pas mes lectures, mais mes convictions profondes qui conditionnent ma culpabilité, dont j’assume la responsabilité. Mais surtout et avant tout, la parentalité positive n’encourage pas à se culpabiliser, mais à se pardonner !

Et puis… ça ne marche pas. Par rapport à quoi ? Et que veut dire « marcher » ? Non, l’éducation positive, en effet, ne fait pas s’endormir les enfants plus tôt le soir, ne les empêche pas de hurler en se roulant par terre, ne les rend pas propres et luisants, ni silencieux, ne leur rend pas la voix grave, ne leur apprend pas à résoudre des équations à 4 inconnues et pas même à dire « bonjour » au voisin ! Et non seulement elle n’a jamais prétendu le faire, mais en plus ce n’est pas l’objectif, et même surtout pas. Ceux qui attendent « efficacité et résultat » seront forcément déçus. Que ce soit avec leur enfant ou leur belle-mère. Car que les choses soient claires, dans les deux cas, RIEN ne « marche » (et pas non plus fesser sa belle-mère, ou enfermer son enfant dans la cuisine…) Le seul résultat que l’on puisse souhaiter (et souhaiter ne veut pas dire attendre !), c’est complicité et compréhension (entre les disputes et les crises), confiance mutuelle, capacité de communication, et surtout essai de se blesser le moins possible les uns les autres. Et cela même pas vraiment au quotidien, mais peut-être plutôt à long terme…

Bref… Pour moi, tout cela, c’est comme si je disais de quelqu’un qui fait le ménage chez lui, en l’entendant dire « je vais passer un coup de balai » qu’il me « fait culpabiliser ». Ben oui, parce que chez moi, le balai, il sert plus souvent à jouer à la sorcière à califourchon qu’à autre chose, et je n’ai même pas de fer à repasser. Donc quoi ? Tous ceux qui sont moins bordéliques et plus propres que moi sont des menteurs qui ne montrent pas la difficulté de leur quotidien (ben oui, ils montrent leur bel intérieur propre, je ne les vois jamais plein de sueur en train de se battre avec les moutons !), me font culpabiliser parce que je fais moins bien et essayent de me faire passer pour une conne, parce que chez eux, c’est plus propre et que moi je n’en suis pas capable ?…

Ce qui me frappe tout de même, c’est qu’au final, l’auteur conclut par des exemples montrant qu’elle pratique elle-même bel et bien cette fameuse parentalité bienveillante, avec toutes les imperfections dont nous faisons tou.te.s preuve…

Peut-être, enfin, que pour se rappeler de ce qu’est vraiment cette fantasque idée de parentalité bienveillante, il faut se rappeler ce à quoi elle « s’oppose », par exemple en lisant les commentaires des réactions contre le projet de loi interdisant les châtiments corporels (article à venir ici), qui se disent convaincus qu’ « une bonne fessée n’a jamais tué personne » et que si on les « laisse faire, ces petits démons deviendront des enfants rois », ou en lisant d’autres auteurs, comme Aldo Naouri (article à venir aussi) ?… Quelquefois, il est bon de se rappeler d’où on vient avant de critiquer ce qui cherche à le faire changer et qui ne devient extrême que lorsqu’on oublie de prendre le recul auquel il appelle…

 


(1) http://shivamama.fr/le-jour-ou-la-parentalite-positive-ma-gonflee/


Bibiographie (volontairement non exhaustive)

Livres

Dumonteil-Kremer C., Elever son enfant autrement.

Fillozat I., Au Cœur des Emotions de l’Enfant

Faber et Mazlich, Ecouter pour que les Enfants Parlent, Parler pour que les Enfants écoutent

Faber et Mazlich, Frères et Sœurs sans Rivalité

Ginott H., Entre Parents et Enfants

Gonzales C., Serre-moi fort

Korczak J., Comment aimer son Enfant (https://grandissons.org/?p=1540)

Rosenberg M. Les Mots sont des Fenêtres ou bien ils sont des Murs (car la recherche de bienveillance se destine à tous)

 

Magazines :

Peps Magasine (une ressource de bienveillance qui regonfle le moral à bloc tous les trimestres)

Grandir Autrement

 

Sites et blogs :

https://grandissons.org/?p=1979

http://www.perles-pacifiques.fr/2017/04/07/5-regles-pour-ne-pas-imposer-de-regles-aux-enfants/

https://www.oummi-materne.com/quest-ce-que-la-parentalite-positive/

https://parents-naturellement.com/parentalite-positive-definition/ (voir le bas de l’article !)


PS : Bon… pour être tout à fait honnête, en recherchant ces sources, je suis tombée sur quelques articles (commerciaux ?) faisant passer la parentalité positive pour une magie qui rend zen parents et enfants… et m’a permis de comprendre un peu mieux la cause de ce coup de gueule…

Sucette et allaitement, une expérience personnelle

Par Lise

 

J’ai eu deux bébés allaités exclusivement à la demande, tous deux avec un grand besoin de succion. Et puis un (méga) REF et une grande production lactée. Du coup, plus que repus après quelques minutes, mes bébés finissaient par se détourner, toussant et crachant, du sein, qui continuait à les asperger avec pression. Pourtant, ils avaient encore et encore envie de téter. Ainsi, j’ai passé plusieurs semaines avec mon petit doigt dans leur bouche, le jour et (toute) la nuit aussitôt qu’ils étaient rassasiés et repoussaient mon sein en pleurant.

Fatiguée, je me suis mise à la recherche d’une aide. Et c’est ainsi que j’en suis arrivée à parler de sucette. Non, je n’aurais jamais cru le faire, non, je n’aurais jamais cru, il y a quelques années, en arriver à écrire cet article. Mais oui, ça a été la solution indispensable pour me soulager à ce moment-là.

 

1/ Trois arguments et demi en faveur de la sucette

Pour Bébéun, tout a été très bref. Je lui ai donné une sucette vers un mois de vie, elle l’a utilisée pendant une semaine, puis a trouvé son pouce qu’elle a sucé pendant 6 mois avant de s’arrêter spontanément, fin de l’histoire.

Pour Bébédeux, mon cœur balançait entre l’épuisement et le spectre noir de la sucette (risque de confusion sein-tétine et échec de l’allaitement, déformation palatine, sevrage de la tétine difficile, mettre un bout de plastique dans la bouche de mon bébé…) Là, ma précieuse sage-femme m’a dit « moi, si elle sauve les mamans et les bébés, je suis pour la tétine. » Alors, je l’ai envisagée et me suis penchée sur la question.

C’est alors que Marie m’a sorti deus ex machina une étude récente affirmant que l’usage de la sucette n’aurait pas statistiquement un impact si délétère que ça sur l’allaitement (1).

Enfin, je suis tombée sur des études ajoutant que la sucette pouvait contribuer à réduire le risque de mort subite du nourrisson (2).

 

2/ Choix de la sucette

Une fois ma décision prise de recourir à celle que j’appelai la « prothèse à bouche » qui devait soulager mon bébé, mon petit doigt et ma fatigue, je me suis penchée sur la question du choix. J’ai alors consulté des sites parlant orthodontie et déformation de la sphère buccale.

L’un d’eux proposait, entre autres études et réflexions, la modélisation d’une « sucette idéale » (2, en bas de l’article) argumentée de manière convaincante. Me voilà donc partie à la recherche de l’objet qui s’approcherait le plus de cette proposition, inexistante dans le commerce. La sucette qui s’en approchait le plus (quoi que ne respectant très peu des critères évoqués… A quand un réel progrès dans ce domaine ?) était la Mam Perfect, car très fine au niveau du plan de morsure. J’en ai également acheté une en caoutchouc naturel Goldi (sensée imiter la forme du mamelon) pour le côté plus sain, mais Bébé ne l’a jamais acceptée.

 

3/ Utilisation de la sucette

C’est ainsi que mes nuits ont pris une nouvelle tournure. Bébé tétait, puis s’endormait parfois aussitôt après (jamais en tétant, comme son aînée, car trop concentré à ne pas s’étouffer sous le jet) à mes côtés ou dans mes bras. Lorsqu’il s’éveillait la nuit, j’essayais dans un premier temps de l’aider à se rendormir en chantant, en le berçant, puis en lui donnant le sein, et enfin, lorsque rien n’avait fonctionné, je lui donnais sa sucette.

En journée, c’était encore plus rare. Je m’efforçais d’en réserver l’usage au plan F, lorsque rien mais vraiment rien d’autre ne l’apaisait.

… ou lorsqu’il était vraiment important qu’il y ait du silence (par exemple lorsque sa sœur venait de s’endormir près de nous). Et là, j’ai découvert la solution de facilité que cela pouvait impliquer. Et le fait qu’il fallait s’imposer parfois une lutte pour ne pas s’y laisser entraîner. Pour cela il m’a fallu me remettre les idées au clair : la sucette est un moyen d’apaiser bébé lorsqu’il en a besoin, et pour ne pas sombrer soi-même dans l’épuisement. Lorsqu’aucun de ces critères n’est en jeu, elle risque de se transformer en outil à rendre silencieux, et se retrouver de manière automatique dans la bouche de bébé aussitôt qu’il cherche à se manifester, s’exprimer, s’agiter. Oui, elle fonctionne aussi dans ces cas-là, mais je continue à penser que là n’est absolument pas son rôle, et que par-là elle présente une nouvelle face négative.

 

4/ Fin de la sucette

Bébéun avait cessé de sucer son pouce de soi-même autour de sept mois.

Hasard ou pas, c’est également à cet âge que Bébédeux a brusquement craché sa sucette avec élan, du jour au lendemain, alors qu’il la portait seul à sa bouche depuis quelques temps.

Tous les deux étaient alors toujours allaités à la demande, et c’est vers cet âge où, se redressant, ils ont commencé à moins régurgiter d’une part, et à avoir besoin de plus se nourrir d’autre part car fournissant davantage d’efforts physique durant la journée. Cela n’est que l’explication qui m’est venue et ne vaut pas preuve, mais me semble logique. Gérant mieux la tétée malgré le REF, ayant besoin de plus de lait, tétant avec une meilleure maîtrise, et ayant un besoin de succion diminué de par leur âge, ils en étaient venus à se contenter du sein. Je pense qu’ils se sont mis à téter davantage durant la nuit à cette période, et cela m’a demandé une réadaptation à tous points de vue… car oui, la sucette avait tout de même revêtu un côté solution de facilité dont il me fallait brusquement me passer.

 

5/ Conclusion

Cela n’est donc qu’une expérience personnelle n’ayant aucune valeur statistique ou scientifique, mais qui s’est révélée concluante pour moi. La sucette a rempli son rôle de pacificateur lorsqu’elle nous est devenue nécessaire, et n’a pas eu d’effet délétère sur la dentition ou l’articulation car a été arrêtée au moment du début de la dentition. Le sevrage a été spontané et facile.

Je ne trouve pas d’étude sur le lien entre sevrage de la sucette/pouce et l’allaitement à la demande. Je suis intéressée par les expérience : les bébés allaités à la demande et ayant recours à la sucette ou au pouce les quittent-ils souvent spontanément dès lors qu’ils parviennent à gérer le REF/ont un besoin de succion réduit de par leur âge ?

Et pour les autres, quelle utilisation avez-vous fait de la sucette, quand et comment l’avez-vous arrêtée ?

 

Sources

(1) http://www.cochrane.org/fr/CD007202/effet-de-lusage-restreint-de-la-sucette-sur-la-duree-de-lallaitement-maternel-chez-les-nourrissons

(1 bis) Article dont j’ai trouvé par la suite une critique sévère ici http://ibfan.org/breastfeedingbreafs/Allaitement-et-lolettes-No-54.pdf

(2) http://www.dentalespace.com/praticien/formationcontinue/guide-pour-prevention-effets-nocifs-sucettes-sur-position-dents/

 

 

Vers la nuit

Par Lise

Étendu.

Seul.

Espace sans limite.

Mon corps immensément minuscule se perd dans mes gestes éperdus.

Froid.

Chaud.

Depuis combien de temps ?

Seul.

Les cris s’arrachent de mes poumons, sortent salés de ma bouche, transpercent mes oreilles.

Une éternité. Au moins.

J’appelle. Mes larmes m’aveuglent.

Suis-je à jamais seul ?

Mes bras dans tous les sens, mes jambes au loin.

Il fait trop grand, il fait trop froid, mon souffle me brûle.

Les voix. Les voici. Leurs voix magiques, leur main sur mon ventre.

Le calme aussitôt. Bonheur ! Prenez-moi, réchauffez-moi !

Les voix : « Tu vois bien, ce n’est qu’un caprice. Il s’arrête de pleurer dès qu’on entre… »

Je ne comprends pas.

Déjà, ils s’éloignent.

Dans un intense effort, je leur tends mes bras.

Prenez-moi, prenez-moi, vous qui êtes la chaleur, les mots, le temps, la nourriture, l’existence. Prenez-moi, enveloppez-moi.

La porte se referme.

Obscurité.

Mon souffle à nouveau se transforme et m’étouffe.

Le hurlement de mon corps.

Eternité.

Seul à jamais.

Je n’en puis plus.

Je sombre, l’obscurité m’absorbe.

Personne pour moi.

Je ne suis personne.

Seul.

A quoi bon…

Epuisé.

Seul dans le silence immense d’un temps et d’un espace dont j’ignore les limites.

Silence glacial. Je ferme les yeux.

La voix : « Tu vois, il a bien compris que ça ne servait à rien. Le voilà qui dort. Maintenant, il va faire ses nuits. »

Le Tableau Blanc de Marine

Par Marine

Aujourd’hui, j’ai décidé de présenter mon tableau blanc qui me sert à m’organiser. En fait, c’est parce que j’en fais déjà une mini présentation quand quelqu’un vient à la maison.

Alors… Je suis maman de trois filles : 4,5 ans, 3 ans et 4,5 mois. Comme elles sont toutes les trois toujours avec moi (je veux dire que les deux « grandes » ne sont pas scolarisées), j’ai besoin de savoir en un coup d’œil ce qu’on a de prévu, ou quels jours sont libres, ainsi que le planning du papa puisqu’il ne se ressemble jamais d’un jour sur l’autre, d’une semaine sur l’autre. Nous sortons beaucoup, des fois c’est surtout moi qui en ai besoin, mais je sais que ça nous fait du bien à toutes, et j’essaie de varier. Mine de rien, ça demande de l’organisation, même si rien n’est jamais fixe et qu’on reporte souvent au lendemain (surtout lorsqu’il est déjà 16h quand on arrive enfin à leur faire mettre les chaussures et à sortir…).Entre les rendez-vous des adultes, ceux des enfants, les sorties, les spectacles, les activités…

Je n’ai pas vraiment réfléchi ce tableau, mais c’est venu au fil du temps. A la base – et ce depuis bien deux ans-, je prenais une feuille volante sur laquelle je faisais le même tracé de deux semaines, et je notais les impératifs, le planning du mari, les trucs à ne pas oublier, les rendez-vous divers et variés et ainsi de suite. Puis j’ai affiché sur le mur des post-it. Alors, quand en août dernier quand j’ai vu des tableaux blancs dans mon magasin préféré, j’y ai envoyé mon mari… qui nous en a ramené deux ! Hé oui, les filles ont elles aussi leur tableau blanc, leurs feutres et des magnets. C’est aussi plutôt utile pour qu’elles ne touchent pas au mien.

Donc, quand j’ai eu mon tableau blanc, il a vite été rempli. Sans vraiment de code couleur. J’avais mes deux semaines. Et des listes. J’aime les listes. Je fais beaucoup de listes. Au fur et à mesure j’ai pu trouver que j’avais, sans y penser, défini un code couleur :

En bleu, je note ce qui est décidé, ce qui est sûr, quelque chose auquel on est inscrit par exemple, plutôt pour les filles.

En vert je note les options, les « peut-être », les trucs à essayer de faire.

En rouge, ce sont les horaires de mon mari (j’essaie tant que possible de l’inclure, d’adapter, sans pour autant tout chambouler).

En noir, les courses à faire ou rendez-vous pour moi, comme chez la sage-femme ou  à la banque… C’est sûrement à peaufiner, mais jusque là je m’y retrouve bien comme ça. Chaque fin de semaine j’efface pour laisser la place à ce que nous ferons dans deux semaines. Ce n’est pas pour faire du copier-coller que je partage parce que personne ne fera exactement comme moi. Ce n’est pas le but. Mais juste pour présenter ma manière de faire. C’est pratique, c’est sous la main, c’est au milieu du salon. Ça ne se perd pas (important !). J’ai aussi bien sur un petit agenda que j’ai presque toujours sur moi.

Sous le planning, j’ai la liste des choses importantes à faire ces temps-ci. Heureusement, je viens à effacer quelques trucs, semaines après semaines… Et évidemment d’autres viennent s’ajouter.

J’y ai mis depuis quelques jours les mots « fb/messenger/recherches/autre/appeler/message » afin que quand une idée me traverse l’esprit à la maison, je note sur le tableau et dégaine le smartphone plus tard. Parce que je suis vite piégée. Téléphone à la main le temps s’échappe. Ça me permet de me cadrer. Et d’errer sur fb et compagnie plus tard.

Ensuite, pour les jours d’imprévu, de plan B, de manque d’inspiration… Tout en bas à gauche j’ai fait des listes. Une liste de sorties découpées en deux colonnes Parc et Autre. Il s’agit plutôt des sorties en extérieur et des sorties en intérieur (parfois obligées s’il y a trop de soleil ou s’il pleut par exemple). Dans ces listes, la moitié du haut, en vert, c’est les sorties gratuites (tant pour celles en intérieur que celles en extérieur) et en bas les payantes. A côté de ça j’ai fait une petite listes d’activités à faire à la maison type : pâte à sel, sablés, peinture, pâte a modeler, jeu de société… Pareil, c’est pas forcément copiable, mais facilement adaptable selon où on habite, l’âge des enfants… Le reste, ça change souvent. Je note des idées, des listes.

 

En ce moment, j’ai la liste de mots que je connais en langue des signes bébé pour penser à le faire. J’ai aussi la liste des sorties récurrentes comme les rencontres portage, allaitement, rencontres IEF, les ateliers ECHO,… Et bien sûr une petite liste de porte-bébés que je n’ai pas encore.

Je pense que j’ai tout dit. Dites nous si vous avez des questions ou des idées !

Protégeons nos enfants en voiture

Par Barbara D.

Avec l’arrivée d’un enfant, les nouveaux parents apprennent un nouveau vocabulaire et doivent prendre des décisions qui paraissent faciles au départ mais quand on s’y intéresse de plus près, on se rend vite compte que cela n’est pas chose aisée. C’est le cas par exemple lorsqu’il s’agit de choisir un siège auto.

Entre la famille qui donne son opinion, les amis ayant déjà des enfants qui souhaitent partager leur expérience, les sites, les blogs, les forums, sans oublier les magazines qui comparent les sièges autos, et les professionnels dans la vente de sièges auto, les choix sont nombreux et les opinions encore plus divergentes.

Alors comment faire le bon choix ? Comment acheter SON siège auto ? Comment protéger au mieux son enfant ?

A mon humble niveau de maman et spécialiste dans le domaine du siège auto, je me permets de vous donner quelques pistes afin de faire le meilleur choix et d’adopter les bons réflexes qui peuvent parfois sauver des vies.

D’abord le prix. Attention, il ne faut pas forcément se dire que le plus cher est le meilleur et les prix « abordables » sont de mauvais choix. Il est donc intéressant de se pencher sur les crash-tests réalisés (voir liens en bas de l’article (1) «et (2)) avant de se décider pour l’achat d’un siège.

Ce qu’il faut se poser comme questions c’est : «Quel siège auto sera adapté à mon style de vie, à mon modèle de voiture, à mon enfant ? » Et ensuite, «  Comment sécuriser mon enfant lorsque je l’attache dans le siège auto ? »

En effet, l’idéal avant d’acheter un siège auto c’est de l’essayer dans votre véhicule (si cela vous est possible). Vous constaterez ainsi la place qu’il prendra dans votre véhicule et SURTOUT l’inclinaison qu’il aura en fonction de l’inclinaison de votre assise de banquette, un détail non négligeable ! Souvent les parents achètent un siège auto de très bonne qualité mais ont une banquette arrière inclinée et du coup lorsque leur enfant est dos à la route, sa tête part en avant. Ce qui est non seulement inconfortable pour l’enfant lorsqu’il s’endort mais également parfois dangereux pour sa sécurité.

Venir avec son enfant pour l’installer et voir s’il s’y sent bien et si le dos et la tête ont une belle posture serait l’idéal. Il existe des sièges auto pivotant pour soulager le dos des parents, des sièges auto avec bouclier pour les enfants qui ont tendance à s’ôter systématiquement les harnais (et qui sont souvent mieux notés en matière de sécurité) mais surtout les parents devront choisir entre deux normes en vigueur en France actuellement.

L’ancienne norme R44 où le dos à la route est obligatoire jusqu’aux 9 kilos (avec ou sans isofix) et la nouvelle norme R129 (depuis 2013) où le dos à la route est obligatoire jusqu’au 15 mois minimum (en isofix uniquement).

Si vous choisissez l’ancienne norme, attachez CORRECTEMENT le siège auto et laissez votre enfant le plus longtemps possible dos à la route, c’est déjà très bien. En effet, le fait de laisser son enfant dos à la route permet en cas d’accident de réduire la pression sur la nuque de l’enfant. Ne vous dites pas que votre bébé de 4 mois faisant déjà 9 kilos peut passer face à la route. Un bébé de 4 mois n’a pas les mêmes capacités physiques qu’un bébé de 9 mois par exemple. Plusieurs vidéos de crash test le prouvent. Une vidéo de sensibilisation sur le dos à la route est par ailleurs disponible sur internet : https://youtu.be/AxAumBBm-h4 . Cette vidéo permet de constater l’importance de laisser son enfant dos à la route.  (Le dos à la route est 5 fois plus sûr).

De plus, la plupart des coques (Cosy) sont utilisables jusqu’à 13 kg, et sont bien plus sûres que les nacelles, qui ne maintiennent pas les cervicales de bébé en cas de choc.

Si vous choisissez la nouvelle norme, sachez que vous devrez laisser votre enfant dos à la route jusqu’au 15 mois MINIMUM. Il s’agit de la norme I-size. A titre d’exemple, de nombreux pays se sont déjà habitués à laisser leur enfant dos à la route jusqu’aux 4 ans, alors pourquoi pas nous ? C’est une question d’habitude comme de porter une ceinture de sécurité. Et pour ceux qui souhaitent jeter un coup d’œil à leur enfant, sachez qu’il existe des rétroviseurs que l’on accroche sur l’appui-tête arrière. Cette nouvelle norme répond à des critères de performances plus sévères et assure une meilleure protection latérale.

A partir de maintenant (janvier 2017), les rehausseurs avec dossiers sont obligatoires pour les enfants de moins de 10 ans ou pensant moins de 36 kg ou mesurant moins d’1m35.

Ensuite quel que soit le siège auto, il y a des règles à respecter que peu de gens connaissent et qui pourtant peuvent sauver des vies… En France, 2 enfants sur 3 ne sont pas correctement retenus en voiture. Environ une centaine d’enfants blessés et un décès par semaine (source Voiesur avril 2015).

Voici donc quelques petits trucs à connaître :

  • Même si dans la pratique ce n’est pas évident (et j’en sais quelque chose !), enlevez toujours le blouson  votre enfant avant de l’attacher. Le rembourrage du blouson ne permet pas une tension des harnais suffisante pour maintenir l’enfant au siège en cas d’impact. (Prévoyez plutôt des couvertures enveloppantes prévues pour les sièges auto).
  • Les sangles doivent être suffisamment tendues. Il doit rester l’espace de faire passer sa main entre le torse de l’enfant et les harnais, pas plus.
  • Les harnais doivent démarrer au-dessus des épaules de l’enfant et non pas au milieu dans son dos si l’enfant est face à la route, à hauteur de l’épaule ou juste en-dessous s’il est dos à la route.(http://www.securange.fr/bien-installer-son-enfant)
  • Les harnais et la ceinture ne doivent pas vriller.
  • Évitez de laisser des objets sur la plage arrière.
  • L’airbag doit être désactivé si le siège se trouve dos à la route côté passager.
  • Changez de siège après un accident car il y a une possible perte d’efficacité (comme le casque de moto).

Des café-parents sont organisés à l’école des parents de Nice à ce sujet pour les parents qui souhaitent entrer plus dans les détails (https://www.departement06.fr/enfance/ecole-des-parents-2546.html).


Quelques liens utiles :

Entrevue : praticienne hypnonaissance

Heike Taurines a répondu à notre questionnaire destiné aux professionnels qui souhaitent faire connaître leur métier à nos lecteurs et lectrices.

Elle souhaite attirer l’attention sur l’HypnoNaissance®, qui peut aider à vivre une grossesse plus heureuse, à créer un lien avec le bébé, et à renforcer le lien dans le couple qui entreprend ensemble cette extraordinaire aventure d’attendre un enfant.

Le père découvre son rôle tellement important. Au lieu d’être un simple spectateur, il aidera sa femme activement pendant la grossesse et dans son travail.

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Praticienne hypnonaissance

 

Pouvez-vous définir votre métier ?

Je suis praticienne certifiée du HypnoBirthing Institut des USA, (Appellation française déposée : HypnoNaissance®). Mon travail consiste à un accompagnement non médicalisé de la grossesse. En 5 cours de 2 heures à 2 ½ le couple apprend à éliminer le syndrome : Peur = Tension= Douleur, qui crée la douleur à l’accouchement,  pour atteindre l’état de relaxation profond, qui est nécessaire pour un accouchement sans douleur.

Quelles sont les différents domaines dans lesquels vous intervenez ?

Préconception, accompagnement de la grossesse, introduction à l’hypnose, présence à l’accouchement  (sur demande uniquement)

De quelle manière intervenez-vous ?

J’organise des ateliers découverte HypnoNaissance®, je donne des cours collectifs à Fréjus (ou ailleurs sur demande), et des cours privés au domicile des couples.

Quand et pourquoi peut-on être amené à venir vous consulter/rencontrer ?

Si le couple souhaite un accouchement naturel, non (sur)-médicalisé, en douceur,  conscient, plus facile et souvent sans douleur, l’HynoNaissance® peut leur donner les outils. Si le couple souhaite que leur bébé évite un traumatisme à la naissance, HypnoNaissance® peut les aider, car le bébé participe activement à sa naissance, qui influencera toute sa vie.

Quelles est la formation à suivre pour exercer votre métier ?

Formation en HypnoNaissance par l’Institute HypnoBirthing aux USA, soit par leur représentante en France. L’Institute exige chaque année un renouvellement du certificat par une sorte d’examen.

Comment/pourquoi avez-vous décidé de faire ce métier ?

Je travaille déjà pour une association de l’Education prénatale pour donner des infos à la société en général sur l’importance de la période prénatale, car tout ce que la future mère vit, l’enfant le vit à travers elle. Si le couple est bien informé, il peut en toute connaissance choisir les meilleurs  éléments physique et psychique pour le développement optimal de leur enfant. La science nous confirme aujourd’hui par l’épigénétique que l’environnement détermine l’expression ou la non-expression des gènes. Et le premier environnement d’un être humain est l’utérus.

Cartographe

Par F.R.

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De la liberté d’aimer la Reine des Neiges

Par Vicky

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En début de saison, et à défaut d’avoir pu récupérer des vêtements d’occasion pour les enfants1, je suis allée faire les magasins avec mes deux petits lutins, de 3 et 6 ans. Je leur ai proposé de choisir ce qui leur plaisait. Et ce qui devait arriver arriva : on s’est retrouvés avec des t-shirts Reine des Neiges, Spiderman, Avengers, avec des caleçons Star Wars…

Et en fait… fin de l’histoire ! Parce que cet article a précisément ce but-là : passer le message que nos enfants ont le droit à leurs goûts et leurs opinions, aussi éloignés soient-ils de notre monde de référence ou de l’éducation que nous souhaitons leur donner.

Bien sûr que je fais partie des parents qui ne souhaitent pas donner une éducation sexiste et genrée à leurs enfants. Que dis-je « ne souhaitent pas » ? Il en est hors de question, on déteste ça, on milite même pour le contraire, brandissant en guise d’étendard notre bébé garçon habillé en rose et notre petite fille déguisée en pirate. Oui j’ai fait partie de ces parents et je trouve que ce combat est louable et doit être mené. Mais pas à travers les enfants ni à leur dépens. Comme tous les combats en fait, d’une façon générale je considère que nos enfants n’ont pas à être transformés en revendications politiques, ça devient de l’instrumentalisation. Et nous ne voulons pas ça, n’est-ce pas ?2

Alors que je laisse plutôt pas mal de liberté à mes enfants quand à leur façon de s’exprimer, bizarrement lorsque des propos « sexistes » sortaient de leur bouche, j’avais un peu tendance à leur tomber dessus : « Comment ça ce n’est pas pour les filles ce jouet ? A quoi tu vois ça, je peux savoir ? » ou alors à moraliser à fond « Les couleurs sont pour tout le monde, tu n’es pas obligé de te conformer aux normes, chacun met ce qu’il veut et ceux qui disent le contraire ce sont des idiots finis et rétrogrades ! ». Enfin, vous voyez le genre (hmmm…) ! Et j’y croyais dur comme fer que je devais faire mon boulot de mère féministe, qui ne veut pas de ces considérations chez elle. Et puis je me suis souvenue. Et après j’ai compris. J’ai compris ce qui était l’évidence même : l’importance de la liberté de choix et du respect des opinions de l’Autre. Mon enfant c’est un Autre. Cette réalité peut être vraiment très douloureuse à admettre, mais elle est pour moi la base de la parentalité bienveillante.

Je me suis souvenue donc, que quand j’étais enfant, le féminisme s’était invité chez-moi aussi. Je suis née en Grèce dans les années 80, il y avait encore grandement besoin d’être féministe3. Sauf que cela était le problème de ma mère (et de mon père accessoirement) mais pas le mien. Ainsi j’ai dû essuyer un certain nombre de phrases méprisantes quand mes choix n’étaient pas en adéquation avec les aspirations féministes de ma mère : tu n’as pas besoin de mettre une robe, les pantalons te vont très bien et ils sont plus pratiques, le maquillage c’est pour les grandes, ne sois pas ridicule, les poupées c’est pour les fifilles… D’une manière générale, ce que j’en ai retiré c’est que tout ce qui s’apparentait à la féminitude à mes yeux d’enfant (et pouvait éventuellement me faire envie) était pour les nazes. Et comme je n’étais pas une naze et qu’il était hors de question de le devenir, bah ces opinions-là sont devenues les miennes, et moi aussi je snobais le rose, moi aussi je snobais les filles un peu trop féminines (entendre : qui portaient des robes et qui avaient une belle coiffure), moi aussi je trouvais ça d’une débilité sans fond de jouer aux Barbies. Moi, je suis devenue ce qu’on appelle un garçon manqué. Qu’on ne vienne pas me dire que celle-ci est une éducation non-genrée ! Pourtant ma mère voulait exactement le contraire, voulait que je puisse considérer que tout est possible, et que mon genre ne m’interdit rien, qu’être fille ce n’est pas un frein. Et curieusement, être fille m’a empêchée de jouer aux poupées et à la dînette, de porter des robes à volonté et de me mettre du vernis à ongles de temps à autres. Parce que ces trucs-là c’était pour les fifilles. Et être fifille signifiait (pour ma mère) s’enfermer dans un monde d’apparences et de clichés machistes dont elle ne voulait pas pour sa fille ! Les peurs et les convictions de ma mère ont façonné son combat. Et moi je suis devenue à la fois le but et l’instrument du combat, au grand dam d’une certaine expression de ma féminité.

Vous pouvez alors imaginer combien ça a été douloureux pour moi de voir ma fille basculer en mode « princesse » vers l’âge de 2,5 ans. Tout en la laissant faire, j’exprimais ma désapprobation, voire mon mépris, pour ce modèle-là, par des petites phrases, tantôt dites à l’enfant, tantôt à l’assistance, qui ne devait surtout pas croire que je cautionne ça, moi, ex garçon manqué et mère féministe. Et puis bizarrement, lorsque mon fils a commencé à mettre les bijoux de sa sœur, ses barrettes et ses robes de princesse, c’était OK pour moi et surtout qu’on ne vienne pas me chercher pour me dire que « c’est un garçon » ! Mais alors ça veut dire que… mais oui (putain), ça veut dire que les peurs de ma mère sont aussi les miennes et que je suis en train de transformer mes enfants en outils de revendication sociétale, exactement comme elle l’a fait avec moi (putain) !

Ma fille, depuis deux ans, n’a pas mis un seul pantalon pour aller à l’école. On nous a demandé un jeans l’année dernière pour le spectacle de théâtre, sa prof a été très étonnée d’apprendre que ma fille n’en avait pas ! C’est robe toute l’année, qu’il vente ou qu’il pleuve, d’ailleurs elle m’a dit à ce propos : « le froid est pour moi le prix de la liberté ». Et l’année dernière c’était bijoux en plus : bague, collier, bracelet, boucles d’oreilles, parfois couronne sur la tête. Je n’ai jamais rien dit de méprisant, je l’ai laissée vivre ce qu’elle avait à vivre, explorer ce qu’elle avait besoin d’explorer à travers ce comportement vestimentaire. Besoin d’appartenance ? d’affirmation de sa différence vis-à-vis de moi ? de briller de mille artifices ? Je dis oui à tout. Je dis oui au droit de ma fille d’être celle qu’elle choisit et ce dès son plus jeune âge, j’ai du mal avec la conception âgiste de la liberté.

« Mais alors quand est-ce qu’on éduque ? Jamais ?» me direz-vous. Oui, jamais ! Éduquer c’est aliéner, ce n’est pas moi qui le dis, c’est Alice Miller (et je suis absolument d’accord avec ça). Même éduquer au féminisme c’est aliéner, c’est détourner l’enfant de ce qu’il a l’élan de vivre, d’exprimer, d’expérimenter, à cause de ses propres peurs de parent. Mais avoir des enfants c’est aussi ce partage de valeurs, je ne sauras nier ça, alors comment faire ? En commençant par comprendre que le partage va dans les deux sens et que, naturellement, si vous êtes convaincu.e.s que l’univers de votre enfant – que ce soit les princesses, les chevaliers, les Pokemons – ne vaut pas un kopeck, alors que vous vous détenez la vérité absolue, ça ne va pas marcher : vous allez immanquablement éduquer, c’est à dire projeter sur votre enfant votre personnalité. Si en revanche vous prenez le temps de considérer que cet Autre a un univers différent du votre, un univers qui lui procure plaisir, sécurité, confiance etc., et que vous avez envie de partager ça avec le petit Autre, là vous pourrez être authentiquement vous, avec vos besoins et aspirations, sans craindre d’aliéner cet Autre. Parce que là, vous pouvez toujours dire « moi je préfère me déguiser en dragon et je te prends sur le dos ma princesse, on va faire la tournée des bars, euh, des magasins de bonbons bio ! ». Vous voyez ? C’est très différent que de dire « les princesses c’est nul ». L’idée c’est d’exprimer son opinion sans dévaloriser celle de l’enfant.

En parentalité bienveillante on parle énormément du respect des besoins des enfants. Je pense que l’on peut y inclure celui-ci : j’ai besoin que tu me laisses traverser différentes phases autour de la construction de mon image et de mes goûts, aussi kitsch et contraires à tes convictions celles-ci puissent être. Seulement comme ça je pourrai me construire selon qui je suis moi, sans être aliéné.e par toi. Ton influence est de toute manière énorme, vu que je vis avec toi, que tu es ma figure d’attachement et que je te modélise énormément. Ça laisse déjà peu de place à ce qui est authentiquement à moi, préserve cette place de ton influence, s’il te plait.


  1. Acheter d’occasion permet de préserver des ressources.
  2. Cette vidéo illustre un peu ce que je veux dire. C’est peut-être sincère mais j’en doute quand même beaucoup. Et au lieu d’y voir une jeune fille éveillée, j’y vois plutôt une enfant-perroquet, complètement instrumentalisée. Mais peut-être que je me trompe.
  3. Il y a toujours besoin d’être féministe, en Grèce et partout dans le monde.