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Retours sur la 12ème Journée de la Non-Violence Éducative

Par Marie et Lise

Nous avions organisé deux événements à l’occasion de la Journée de la Non-Violence Éducative : l’un à Cagnes-sur-Mer et l’autre à Nice.

Le 30 avril, nous étions installés à côté du manège, cours du 11 novembre à Cagnes avec un stand coloré et en compagnie de la Ludochouette de la ville, venue faire un atelier sur le thème de la non-violence. Marie et Emilie nous ont présenté des scénettes de théâtre avec des animaux en marionnette.

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Un reportage a été réalisé par France 3 lors de cette manifestation [http://france3-regions.francetvinfo.fr/cote-d-azur/emissions/jt-1920-cote-d-azur (à 5’05)].

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Le 3 mai, nous étions cette fois place Garibaldi à Nice avec l’association l’AmorçÂge. Vers 11 heures, autour d’un stand, nous avons affiché plusieurs visuels, panneaux d’informations informant sur le sujet.

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A ce même moment, quatre comédiens-amateurs vêtus de blanc ont proposé une première présentation de théâtre-image, mettant en scène des situations immobiles de violence, qui un bras levé vers un autre se protégeant le visage, qui la bouche grande ouverte pour hurler silencieusement sur un autre se pendant à son bras…

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Les personnes présentes se sont ensuite groupées autour d’un petit repas tiré du sac.

A 14 heures, les personnages sont entrés en scène au centre du rectangle tracé à la craie sur la place et entouré de quelques bancs de bois. Christophe a expliqué au public en quoi consiste le théâtre-forum. Les comédiens allaient jouer une brève scène une première fois. Puis, la même scène serait à nouveau ébauchée, tandis que le public serait invité à lever la main à tout moment pour venir prendre la place de l’un des personnages et, sans modifier trop radicalement son caractère, jouer le rôle à sa façon, afin de tenter une nouvelle manière de se comporter dans la situation, ou d’entraîner un changement dans la réaction des autres personnages.

Un chapeau a circulé parmi le public afin que celui-ci tire au sort l’une après l’autre les situations qui seraient jouées. Ainsi furent mis en scène une mère exaspéré par le comportement de son enfant qui jetait ses jouets tandis qu’elle tapait des messages sur son téléphone si bien qu’elle finissait par l’envoyer au coin, un père qui, ne souhaitant céder à la demande de manège de son fils, l’humiliait verbalement avant de le laisser en larmes sans répondre à sa demande de réconfort, une mère utilisant le chantage pour imposer à son enfant de rester à table et de finir son assiette, un père et une grand-mère employant humiliation et claque pour forcer leur fille à rester assise et silencieuse, et un parent fatigué, entraînant son enfant dans le rythme effréné de sa journée sans entendre les demandes de celui-ci et sans réaliser combien d’efforts faisait en fait son enfant pour le suivre…

Très actif, le public de tous âges, y compris enfantin, nous a rejoint pour proposer des ouvertures à la discussion, des interventions de personnages témoins de la scène, de témoins compatissants envers les divers personnages, des pistes, des remises en questions et des questions tout court.

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Ainsi, nous nous sommes séparés heureux d’avoir réfléchi en commun, et d’avoir échangé sur ce sujet qui nous tenait à cœur, d’avoir ouvert des questionnements et peut-être des fenêtres, partant tous enrichis par cette journée féconde.


Une exposition de l’arbre de la violence avait également été mise en place. Des participants ont pu choisir de déposer des expériences personnelles de violence vécue durant leur enfance. Nous les relayons ici :

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Les nouvelles recommandations sur l’usage de la bromocriptine dans l’inhibition de la lactation

Ou Comment stopper la montée de lait sans se ruiner la santé

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 Par Marie

1. C’est quoi cette histoire avec la bromocriptine ? Puis d’ailleurs c’est quoi la bromocriptine ?

La bromocriptine (molécule que l’on retrouve dans les médicaments Parlodel ou Bromocriptine Zentiva) est un peptide dérivé de l’ergot de seigle (1) qui agit comme agoniste des récepteurs dopaminergiques D2 dans le cerveau. Elle est utilisée dans diverses pathologies, par exemple dans le traitement de la maladie de Parkinson.

Son action sur l’axe hypothalamo-hypophysaire diminue la sécrétion de prolactine, l’hormone responsable de la production de lait.

On peut souhaiter diminuer la prolactinémie (concentration de prolactine dans le sang) et ainsi inhiber la lactation physiologique dans le post-partum immédiat (et ça s’appelle l’ablactation) ou dans le post-partum tardif (lors du sevrage). Il est à noter qu’après le premier mois de l’enfant, le mécanisme de la lactation change et n’est plus aussi dépendant de la prolactine. Le sevrage ne sera donc pas aidé par la prescription d’un inhibiteur de l’hormone.

La bromocriptine est dans le collimateur depuis plusieurs années car plusieurs cas d’effets secondaires graves ont fait l’objet d’un signalement (2 morts en France quand même). Aux Etats-Unis, cela fait déjà 20 ans que ce médicament n’est plus prescrit… (2) L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) a donc demandé à l’Agence Européenne des Médicaments (EMA) une réévaluation du rapport bénéfices/risques de cette molécule dans l’inhibition de la lactation en post-partum (3).

Les effets secondaires sont décrits dans le Vidal, et on trouve parmi les fréquents (>1/1000) des hallucinations, vomissements, céphalées, hypotension artérielle, etc. Les effets secondaires à fréquence basse (<1/1000) incluent œdèmes, hypertension, narcolepsie, psychose, etc. Quant aux effets rares, ils sont terribles : infarctus et AVC notamment… (4)

Le rapport de l’EMA (5) indique qu’en raison de ces graves effets secondaires potentiels, l’usage de la bromocriptine dans l’inhibition de la lactation devrait être réservé au post-partum immédiat et pour raisons médicales (infection de la mère avec le VIH, mort péri-natale, etc.). En particulier, on entend bien que c’est une situation insoutenable que d’avoir les seins plein de lait pour un bébé qui n’est plus là… (et que cela justifie une certaine prise de risque).

De plus, le prescripteur devra être particulièrement vigilant aux facteurs de risques tels que « des troubles hypertensifs de la grossesse (tels que l’éclampsie, la pré-éclampsie ou l’hypertension liée à la grossesse) » mais aussi des « antécédents de maladie coronarienne ou d’autre affection cardiovasculaire grave, ou des symptômes/antécédents de troubles psychiatriques graves. »

Enfin, il est recommandé d’être très attentif à la tension des patientes dans le suivi du post-partum.

Ainsi, plus de prescription systématique aux patientes qui ne peuvent pas allaiter (pour raisons personnelles ou médicales).

2. Que faire si l’on souhaite tout de même empêcher la montée de lait de se mettre en place après l’accouchement ?

Plusieurs solutions existent : médicamenteuses avec inhibition spécifique, médicamenteuses pour aider à supporter les symptômes et non-médicamenteuses.

Dans la famille « inhibiteurs de prolactine », il n’y a pas que la bromocriptine. En effet, il existe plusieurs dérivés de l’ergot de seigle, également agonistes des récepteurs dopaminergiques mais qui ont des modes d’action un peu différents de la molécule décriée.

Entre autres, la lisuride (Dopergine, Arolac), la quinagolide (Norprolac) et la cabergoline (Dostinex) sont tous capables d’inhiber la montée laiteuse. Seule la lisuride a reçu l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour cette indication dans le post-partum. Cependant, la Haute Autorité de Santé (HAS) indique qu’il n’a pas « d’amélioration du service rendu » par rapport au Parlodel (6).

La cabergoline, si elle n’est pas spécifiquement indiquée dans l’ablactation, est un traitement qui semble particulièrement intéressant. Le mémoire de recherche de la sage-femme Brune Galouzeau De Villepin compare l’utilisation de Dostinex à celle du Parlodel chez 99 patientes. Ce travail datant de 2011 fait une étude très rigoureuse de l’efficacité et des effets secondaires des deux traitements (7).

Le Dostinex diffère notamment du Parlodel par sa demi-vie beaucoup plus longue (environ 90 heures  versus  7  heures), ce qui a pour conséquence de pouvoir résumer le traitement à une prise pour le premier (2 comprimés de 0,5 mg) alors que le second est prescrit sur 21 jours (1/2 comprimé de 2,5 mg, 4 fois par jour, en augmentant progressivement les doses). L’observance est ainsi meilleure. Si la patiente change d’avis et souhaite finalement allaiter (ce qui est rare), il lui sera en revanche plus difficile de le faire si elle a été traitée au Dostinex.

Il semblerait également que les effets secondaires soient moins importants (les effets graves comme les effets plus légers, par exemple, nausées et vertiges). Un autre avantage de cette molécule est sa meilleure compatibilité avec des antécédents de problèmes psychiques (à la fois par rapport aux interactions médicamenteuses éventuelles et aux effets secondaires psychotiques).

Plus récemment, un avis de la HAS (en date du 7 mai 2014) porte sur l’usage de Cabergoline Sandoz, un générique du Dostinex. « Le laboratoire demande à présent l’inscription d’une présentation en boite de 2 comprimés (versus 8 pour le Dostinex (ndlr)), particulièrement dédiée à l’inhibition de la lactation due à des causes médicales. » Sa conclusion indique que « la Commission considère que le service médical rendu par Cabergoline Sandoz 0,5 mg est important dans l’indication « inhibition de la lactation due à des causes médicales » » (8).

3. Et sans inhibiteur de prolactine, comment ça se passe ?

Les inhibiteurs de prolactine ont une efficacité d’environ 75%. C’est-à-dire que pour 1 patiente sur 4, le médicament ne stoppera pas la montée de lait.

Il est essentiel que les patientes soient informées et rassurées sur ce qu’elles vivent. La montée de lait est un événement physiologique, qui se produit entre 2 et 5 jours après l’accouchement et qui est fréquemment synonyme d’engorgement, c’est-à-dire d’un afflux de lait associé à un œdème, ce qui entraîne une inflammation locale associée à une tension mammaire plus ou moins forte.

Mais cette montée de lait pourra ne pas se produire (en l’absence de tout traitement) : Brune Galouzeau De Villepin nous rappelle que « l’absence  de  stimulation  des  mamelons  et  la  non-présentation de l’enfant au sein suffisent à inhiber la sécrétion lactée chez 60 à 70% des femmes. » et, « Dans ces conditions, 40% d’entres elles signalent des douleurs, généralement  calmées  par  des  antalgiques  simples  et  par  l’application  de  glace. »

Si cela se produit, l’inconfort ne persiste pas au-delà de 1 à 2 semaines. Tout comme les difficultés rencontrées avec le nouveau-né, il est très rassurant de se rappeler que « rien ne dure » !

Les antidouleurs, et en première intention le paracétamol, pourront donc participer à calmer les douleurs et les anti-inflammatoires l’engorgement. Quant aux traitements locaux, le port d’un soutien-gorge adapté, l’application de froid ou de chaud peuvent aider. Des méthodes non-médicamenteuses sont décrites, telles que l’acupuncture ou l’homéopathie mais elles n’ont pas démontré leur efficacité et nécessitent l’adhésion de la patiente.  Des remèdes à base de plantes sont parfois cités, tels que les cataplasmes de choux ou de persil. Cependant, « Il n’y a pour l’instant aucune  preuve  scientifique  justifiant  le  fait  que  les  méthodes  « non » médicamenteuses soient plus efficaces que « aucun traitements » (9).

En conclusion, des effets secondaires très graves ont conduit à ne plus recommander la prescription de bromocriptine en première intention lors de l’inhibition de la lactation. Et à réserver celle-ci à l’ablactation pour raisons médicales, avec une attention particulière aux facteurs de risques présentés par les patientes et au suivi de leur tension.

D’autres molécules inhibitrices de la lactation seraient capables de remplacer avantageusement la bromocriptine, en particulier la cabergoline.

Cependant, des traitements symptomatiques et de la patience, lorsque l’on est bien informée, pourraient être la meilleure solution.


  1. Un champignon parasite du seigle et qui pouvait autrefois être responsable de l’ergotisme (ou « feu de St Antoine ») lorsqu’il se retrouvait contaminant du pain.
  2. FDA Drug  Bulletin:  post-partum  hypertension  seizures,  strokes  reported  with bromocriptine. FDA Drug Bull 1994; 14:3-4
  3. http://ansm.sante.fr/S-informer/Actualite/Bromocriptine-reevaluation-du-rapport-benefice-risque-dans-l-inhibition-de-la-lactation-Point-d-information
  4. http://www.vidal.fr/substances/4022/bromocriptine/
  5. http://www.ema.europa.eu/ema/index.jsp?curl=pages/medicines/human/referrals/Bromocriptine-containing_medicinal_medicines_indicated_in_the_prevention_or_suppression_of_physiological_lactation_post-partum/human_referral_prac_000031.jsp&mid=WC0b01ac05805c516f
  6. http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/ct031687.pdf
  7. Brune Galouzeau De Villepin. Inhibition de la lactation dans le Post-partum : Bromocriptine vs Cabergoline. Etude prospective, comparative réalisée auprès de 99 patientes à Necker et Port-Royal. Gynecology and obstetrics. 2011 http://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00623068
  8. http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/evamed/CT-13522_CABERGOLINE_SANDOZ_PIS_INS_Avis2_CT13522.pdf
  9. Oladapo et al. http://apps.who.int/rhl/pregnancy_childbirth/care_after_childbirth/cd005937/fr/ cité par Brune Galouzeau De Villepin.

 

L’article a aussi été publié chez les vendredis intellos : http://lesvendredisintellos.com/2015/03/07/les-nouvelles-recommandations-sur-lusage-de-la-bromocriptine-dans-linhibition-de-la-lactation-ou-comment-stopper-la-montee-de-lait-sans-se-ruiner-la-sante/

Des histoires de pandas

Par Marie

Maintenant que Petit-puce va un peu à la crèche, elle a mille doudous, et pas toujours des peluches… (dernièrement, elle a dormi avec son flacon de liniment (vide) et la balle prêtée par la copine Sara). Mais la première peluche qui l’a vraiment intéressé c’est un panda. Elle avait 18 mois (les doudous de naissance ont été bien inutiles pour elle…).

Depuis, les pandas, on aime bien.

Je vais vous présenter notre petite collection de livres avec des pandas dedans.

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« Petit panda et le tigre volant » de Renata Liwska

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Grand-père panda raconte une histoire à son petit-fils. « Mais Grand-père, c’est idiot. Un tigre, ça ne vole pas ! » [spoiler : en fait, si]. Un livre tout tendre avec de très belles illustrations.


« Oops et Ohlala » (ou panda-koala selon ma fille) par Mellow et Amélie Graux.

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Une excellente série des éditions Talents Hauts (dont la qualité principale est d’agir pour l’égalité filles-garçons : on en a déjà parlé ici et ). Il existe sur leur site une version sonore des livres (voir par là). La série se présente en version française et en version bilingue anglais ; dans ce cas, les phrases ne sont pas traduites et on alterne juste l’anglais (avec le panda) et le français (avec la koala). La puce dit désormais « Ousp ! » quand elle fait tomber quelque chose !


« Pourquoi les pandas sont-ils noirs et blancs ? » par Karine Tournade et Julie Mellan.

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C’est l’histoire de la légende chinoise sur la couleur du pelage des pandas. Ici, la petite fille ne meurt pas (comme c’est le cas dans la légende) mais se fait enlever par un « méchant léopard des neiges ». Pourquoi ? Comment ? Et puis elle s’échappe. Pourquoi ? Comment ? Vous l’aurez compris, je lui trouve peu d’intérêt narratif.

La maison d’édition, Lire, c’est partir, est une association ayant pour but de favoriser l’accès à la lecture pour tous. A partir de 80 cts le livre (merci Fred pour la bonne trouvaille).

On peut trouver sur internet une fiche de lecture pour travailler sur ce livre.


« Arthur et le dragon » de Elisabeth Duval et Stéphane Sénégas

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Arthur (le panda) se retrouve dans sa nouvelle maison avec ses parents. Il y a des travaux à faire pour s’installer. Mais Arthur a beaucoup d’imagination : le bruit, ce n’est pas la perceuse, c’est un dragon qui hurle ! En comptant son trésor, il s’est coincé une pièce d’or sous l’ongle… Et Arthur a plein d’idées pour le délivrer.

J’aime beaucoup les différents niveaux de lecture de ce livre et l’idée du « pauvre dragon » qu’il faut sauver.

Encore un livre qu’on a acheté après l’avoir d’abord emprunté à la bibliothèque…


« Tchi le panda » de Neil Gaiman et Adam Rex

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Là, c’est Gaiman qui m’a fait acheter ce livre. J’ai découvert cet auteur grâce à sa collaboration avec Terry Pratchett pour « de bons présages » (que je vous recommande très fortement).

« Quand Tchi éternue, c’est la catastrophe. » Et il manque d’éternuer souvent : la poussière des vieux livres de la bibliothèque, le poivre du restaurant… Et quand il éternue enfin, c’est effectivement une catastrophe…

L’histoire est toute simple mais les pseudos-éternuements se prêtent bien au jeu du conteur et les détails nombreux (les souris avec leurs mini-ordinateurs dans les tiroirs de la bibliothèque, la troupe des musiciens de Brême dans le cirque, etc.) permettent de passer du temps sur les images.

(Neil Gaiman présente son livre dans la vidéo ci-dessous)


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Les vœux de Grandissons…

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 Par Marie

J’ai procrastiné, j’ai pensé que j’avais jusqu’à la fin du mois pour écrire les vœux de Grandissons (à écouter en chanson (1)). Vous imaginez maintenant la difficulté dans laquelle je me trouve après le 7 janvier… Après que des terroristes sont venus exécuter des dessinateurs, des journalistes, en pleine conférence de rédaction (2). Après l’horreur aussi des jours qui ont suivis. Il y aura bien évidemment des questions à se poser sur ce qui a été et ceux qui ont été à l’origine des attentats et si je vous invite à voir quelques liens posés ci-dessous (3) ce n’est pas ici le lieu d’en débattre. Il y a pourtant une chose essentielle qui nous réunit dans notre association et dont je veux vous parler aujourd’hui.

Je suis persuadée que, plus que jamais, c’est de bienveillance dont nous avons besoin. D’abord, parce que comme le dit très justement une amie, « l’éducation non-violente n’a jamais fait de mal à personne ». Et comme Olivier Maurel, « […] nous ne croirons jamais que des enfants élevés avec amour et respect, sans châtiments corporels, sans autres humiliations d’aucune sorte, puissent devenir un jour des assassins […] » (4). Ensuite, parce que la seule réponse que l’on peut opposer à la violence, c’est la non-violence.

L’éducation contre l’obscurantisme,

L’amour contre la haine,

La bienveillance contre la violence…

Qu’elle nous donne les plus belles choses, cette nouvelle année, maintenant que nous avons vu le pire. Que l’on s’y aime plus encore. J’espère aussi et je nous souhaite très fort que nous puissions jouir longtemps de la liberté dont nous bénéficions et que cette liberté ne sera pas réduite sous prétexte de sécurité.

Robert Badinter dit : « Sans liberté de la presse, il n’y a pas de démocratie, et même, il n’y a pas de liberté tout court ».

Et demain, moi, j’irai acheter un journal.

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(1) Mais de grâce morbleu, laissez vivre les autres, La vie est à peu près leur seul luxe ici-bas

Car enfin, la camarde est assez vigilante
Elle n’a pas besoin qu’on lui tienne la faux
Plus de danse macabre autour des échafauds!
Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente… 

https://www.youtube.com/watch?v=SSidr-gXPSc ou bien cette version : https://www.youtube.com/watch?v=-70EXsXhdg0, ou alors celle-ci : https://www.youtube.com/watch?v=lvf2hJXzbuo

(2)  Sigolène Vinson, une des rescapés, raconte : http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/13/c-est-charlie-venez-vite-ils-sont-tous-morts_4554839_3224.html et Patrick Pelloux pleure « Ils ont abattus des gens qui étaient en train de parler de la lutte contre le racisme » https://www.youtube.com/watch?v=08sNxvfqN_8

(3) Je vous recommande en particulier de lire Robert Badinter : http://www.liberation.fr/societe/2015/01/07/robert-badinter-les-terroristes-nous-tendent-un-piege-politique_1175717 et d’écouter Bernard Ghetta http://www.franceinter.fr/emission-geopolitique-geopolitique-479

(4) Sur le site de l’Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire : http://www.oveo.org/on-ne-nait-pas-terroriste-on-le-devient/

Les jouets préférés du moment (2)

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Stella (2 ans pile) est désormais capable de passer de plus en plus de temps avec un même jouet, et de jouer en interaction avec quelqu’un.

Jeux d’extérieur

Les ballons et balles sont sa grande passion. Lancer et rattraper avec les mains, tirer avec le pied, courir derrière… Tout ce qui sert à rouler, grimper, courir et sauter : trottinette, bilibo, jeu de « trappetrappe »… sont également de grandes sources de plaisir.

Jeux manuels et de société

Le tapis à dessiner à l’eau : facile à mettre en place et à nettoyer, c’est magique, parce qu’on a l’impression de dessiner de toutes les couleurs. On y passe un bon moment, puis on le met à sécher, et on le ressortira demain !

Un des jeux avec lequel Stella aura passé le plus de temps ces derniers jours est le Magnetic’s Coucou de Djeco, composé d’une dizaine de petits animaux en bois aimanté, dont les pattes et le buste sont à assembler ou dissembler pour créer de drôles de bêtes. Le nôtre est sur le frigo, et il a mobilisé les troupes de cousins jusqu’à 12 ans ! Dans le même genre, les puzzle en bois dans lesquels on peut choisir entre plusieurs têtes (affichant différentes émotions), plusieurs bustes et plusieurs pieds, lui plaisent beaucoup : elle trie chaque partie de corps en trois tas, puis essaye toutes les têtes, puis les pieds, et ainsi de suite…

Les petits poissons aimantés de la pêche à la ligne de Djeco sont appréciés aussi : à deux, chacun son tour, on les pêche pour les transporter dans l’autre lac, puis… on recommence dans l’autre sens !

Stella aime aussi se lancer dans de brèves parties de loto, de domino, de Premier Verger. Mettre ensemble ce qui est « payeil », c’est vraiment passionnant ! Il y a aussi le Nanu : bien sûr, on ne joue pas encore selon les vraies règles, mais Stella place les pastilles de couleur sur 5 images de son choix, et s’amuse beaucoup à mémoriser et retrouver la place de chacune de celles qu’on lui nomme, voire à essayer de dire ce qui est caché dessous.

Jeux de faire-semblant

Rouge est la nouvelle poupée. Remplir le biberon seule au bidet, puis le donner à Rouge, la mettre sur le pot, l’emporter au bain, et la faire téter (mais seulement sur maman !) occupent de longs moments.

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En ce moment, Avril (30 mois), adore jouer avec son poupon, elle a toujours (depuis ses 18 mois) aimé Bébé, et maintenant il fait partie de notre famille et de notre vie quotidienne. Elle passe de grands moments à s’occuper de lui, a lui parler, lui raconter des histoires, elle l’emmène partout.

Elle adore jouer aux jeux avec nous elle aime particulièrement les jeux où on doit lancer un dé (1er verger, little circuit) et d’autres comme « little association », les jeux de domino.
Elle joue beaucoup seule avec ses jeux de cubes et animaux avec lesquels elle fabrique des tours y met les animaux, les cache ; elle nous appelle pour que nous trouvions sous quel cube est caché l’animal.
Nous jouons aussi souvent à Bisou dodo avant la sieste.

Avril aime beaucoup les livres, on en lit aussi tous les jours à différents moments de la journée. Elle adore que je lui lise « le loup est revenu » et elle adore « lire » toute seule « de la petite taupe qui voulait savoir qui lui a fait sur la tête ».

Elle aime aussi toujours jouer à se cacher, elle se cache sous la couette et dit: « maman (ou papa) tu dis ou est Avril ?« , et faire de l’escalade et des figures acrobatiques sur son papa.

Le dernier jeu qu’elle aime beaucoup c’est jouer au docteur avec son copain Noé qui a 2 ans, et qui joue souvent le rôle de la victime. Lorsqu’ils jouent au docteur ensemble ils s’enferment dans la chambre et Avril me demande de m’en aller : « bon maintenant maman tu peux t’en aller !« .

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Ce qu’aime le plus Mathilde (2 ans et demi) ce sont les personnages qu’elle met en situation dans sa grande maison de poupée et avec ses véhicules préférés. Elle invente des histoires, rejoue des scènes de sa propre vie (« papa part au kravail » etc.). Les Playmobils (version 1 2 3) se mêlent sans problème avec les poupées en bois et les chevaux en plastique. On a un bac « personnages et véhicules », ça simplifie le rangement !

Sa poupée Aïcha a de très beaux vêtements cousus et tricotés par sa mamie (quelle chance !), elle aime bien l’habiller/déshabiller (et encore mieux si c’est maman qui le fait en respectant ses consignes : « nan, pas co’ ça, fais co’ moi ! »).

Elle joue surtout avec nous, encore très peu seule. On fait la « tamolé » (la pâte à modeler), on en fait de la dînette, on dessine, on peint… Et on fait de la musique : « maman, chante Pi-cacaouhète ! ». Avec son papa, c’est plus les jeux de constructions, les Duplo et aussi les briques géantes qui cumulent les avantages de construire et de faire tomber. Depuis que sa copine Stella a eu un plâtre, on joue au Docteur et depuis peu grâce à un emprunt à la ludothèque puis à Fred, elle a son propre matériel.

Elle se déguise, mets un chapeau et court en disant : « je suis un cowboy ! » ou bien mets une écharpe et prend un sac et dit qu’elle « va à la neige ». Elle joue à cache-cache sous la couverture, et comme lui a montré Avril, se met à l’abri du loup : « attention, un loup arrive ! » (parfois un dragon, ou papa, ou maman, en tout cas, c’est amusant de se faire peur !).

Elle aime aussi beaucoup les activités physiques : danser, sauter, faire du yoga (avec sa Yaya en particulier)…

En fait… tu n’en auras pas besoin

 La liste de naissance trois ans après

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Par Marie

Après le stade de « on est content, on vomit » vient celui de la liste de naissance. Si si, même que la cousine de la voisine de la pharmacienne, elle l’a faite chez AuxAlentoursDeBébé et qu’elle en est ravie ! Même que c’est moins cher que chez LeQuesnoy.

J’ai envie aujourd’hui de la commenter, cette fameuse liste. Avec toute l’expérience que j’ai acquise depuis…

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BIBERON 150ML BLEU T1 – BIBERON 300ML ROSE T1 – BIBERON 300ML WINNIE T1 – CHAUFFE-BIBERON MAISON : Alors là, ma louloute (j’ai décidé de traiter l’ancien-moi avec amitié), pourquoi ? Tu as décidé d’allaiter, qu’est-ce que tu feras avec des biberons ? « oui mais si ça marche pas ? » pourquoi partir perdante ? L’allaitement c’est pas forcément évident mais autant y aller vraiment. Et puis si ça marche pas, y’a la pharmacie de garde pas loin, il sera toujours temps d’en acheter, des biberons.

CORBEILLE PETITE TOILETTE : le nécessaire de base avec la brosse (que tu n’utiliseras jamais mais que tu finiras par avoir en double), le thermomètre de bain (que tu utiliseras 2 fois) et les ciseaux à ongles à bouts ronds (ça oui, tu couperas même les ongles de la fille de la copine qui flippe).

COUSSINETS LAVABLES : les premiers mois, ça va bien te servir. Les prendre lavables c’était une bonne idée mais ils sont tellement épais que tu préfèreras finalement en acheter des jetables.

DEE DEE LE DRAGON : un chouette joujou. Pas utile avant plusieurs mois. Au début c’est toi le jouet.

GOUPILLON AVEC SOCLE GIPSY : pour laver les biberons que tu n’utiliseras pas. Mais il est beau, il va décorer ta cuisine.

HOCHET DENTITION LIBELLULE : un hochet avec du liquide à mettre au frigo. Tu ne vas jamais le mettre au frigo mais il va servir à ta puce.

LIT AUTOMATIQUE CHOCO VERT : va te servir deux fois, dont une au fils d’une amie qui ne va jamais vouloir dormir dedans et va hurler pendant 1h. Un bien bon souvenir. Heureusement tu vas pouvoir le revendre sur le site du coin.

MATELAS A LANGER FLOCONNE LAPIN : oui, tu as bien fait de prendre le moins cher. En fait, il servira à rendre un peu moelleux la planche-à-tout-faire (porte-baignoire et table à langer, merci papa).

MOUCHE BÉBÉ MANUEL : tu feras bien attention à ne pas perdre les différentes pièces. Tu les perdras quand même et tu trouveras ça vraiment dégueu les rares fois où tu l’utiliseras.

PROTÈGE-MAMELONS x2 STANDARD : on a rarement besoin d’intermédiaire entre un bébé et le sein de sa mère. C’est même une idée bizarre. Tu l’auras encore trois ans après et tu ne sauras toujours pas quoi en faire.

BAIGNOIRE FLEXIBATH PARME/VIOLET – SIÈGE BAIN DAPHNÉ ROSE LAYETTE : une super baignoire et belle et pliable qui te servira en vacances et lorsque tu n’auras plus qu’une cabine de douche.

STÉRILISATEUR ELECTRIQUE : à posteriori c’est assez mystérieux dans une liste de naissance. Même pour les bébés au lait artificiel ça ne sert plus (oui, tu t’es fais un peu avoir).

TAPIS ACTIVITÉ JOLIS PAS BEAUX : un peu cher mais superbe. Pas vraiment indispensable mais il te seras utile lorsque tu prépareras un coin de motricité libre dans ton salon. « Un coin quoi ? » Fais pas le canard, tu verras bien, c’est ton bébé qui te guidera.

TASSE 1er A EVOLUCLIP GIPSY SOFT : pas vraiment indispensable, tu trouveras d’autres (plusieurs d’ailleurs, pour quoi faire ?) modèles mieux conçus par la suite. Mais ton bébé va bien aimer boire/arroser lors de ses repas.

TIRE-LAIT ELECTRIQUE E MOTION NUK – POTS DE CONSERVATION LAIT MATERNEL : tu ne sais pas quand tu reprendras le travail, pourquoi penses-tu que tu auras besoin de t’en servir ? Tu penses vraiment que tu vas tirer ton lait ? Pourquoi faire ? Ce fameux biberon que doit donner le papa ? Le papa n’en aura rien à faire de cette idée-là, il préfèrera donner le bain (c’est mieux que de changer les couches, à choisir…). Tu essayeras de tirer ton lait. Parce que le pédiâââtre aura prétendu que c’était important. Tu n’arriveras jamais à lui faire dire pourquoi il faut absolument que ton bébé de 3 mois sache boire au biberon. « Au cas-où » : tu apprendras plus tard qu’il n’y a pas beaucoup de raisons qui auraient pu te faire arrêter le sein brutalement. Tu vas par contre finir par arrêter brutalement d’aller voir ce con de pédiatre.

INTER BABYPHONE SIMPLY CAR : tu as voulu le prendre parce que tu vas partir en vacances, que tu ne seras pas tout le temps tout près comme dans ton tout-petit appartement. Tu t’en serviras trois fois et il servira ensuite de faux-téléphone à ta fille. Un peu cher le faux-téléphone (quand une calculatrice à 2€ fait l’affaire !)

PORTE BÉBÉ ORIGINAL NOIR RAYURE : Oh, un Baby-B*jorn, mais ‘fallait pas ! Parce que tu prévois de prendre l’avion, c’est ça ? On t’a prêté une écharpe mais tu ne sais pas faire, ça fait quand même peur ces histoires de nœuds, là… Tu achèteras peu de temps après un meï-taï que tu mettras longtemps à oser utiliser : « mais… elle va tomber !« . L. te dira très gentiment que c’est pas très physiologique comme portage… Tu te sentiras un peu mal mais tu seras contente qu’elle te l’aie dit. Si j’avais pu te conseiller à l’époque je t’aurais dit de prendre un sling, ça t’aurait bien plu avec ton tout-petit-bébé que tu ne peux jamais poser. ça aurait pu te permettre de voir que tu n’avais pas perdu toute ta liberté. Juste la majeure partie. Et puis pour après, si tu avais voulu un pré-formé, je t’aurais dit d’en essayer plusieurs : le Manduca ne te conviendra jamais mais tu aimeras beaucoup le Boba.

AMIS DU BAIN : le lot comprend des poissons, canards et aussi un lapin aquatique. ça te fera rire même longtemps après ! Impossible de bien les laver quand même, ça pourra cracher de l’algue, beurk.

BALLES DE JEUX x75PCS : tout le monde en a trop, c’était pas vraiment la peine de les acheter (comme beaucoup que tu n’oseras pas au début acheter d’occasion). La puce s’amusera bien avec dans sa piscine à balles.

BAVOIR BANDANA ANGEL LACE – BAVOIR BANDANA CROSSEYED JOLLY – BAVOIR BANDANA PETIT ROYAL : tu ne t’en serviras jamais mais ils te serviront à draguer S. qui crache beaucoup sur sa maman et à qui tu les prêteras. Elle sera par la suite éternellement amie avec toi, ça valait le coup !

DOUDOU VACHE JOLIS PAS BEAUX : pas de doudoux pour ta fille, ça ne l’intéressera jamais. C’est toi le doudou, elle n’aura jamais besoin de transférer quoique ce soit sur un morceau de tissu. Après 2 ans, elle s’amusera avec ses peluches, inventera plein d’histoires avec.

MATELAS BAMBOO 60×120 – DRAPS HOUSSE JERSEY 60×120 BLANC – DRAPS HOUSSE JERSEY 60×120 PERLE – DRAPS HOUSSE JERSEY 60×120 TAUPE : sympa les couleurs, ça claque ! Le lit était presque de trop les premiers mois premières années mais ça, tu ne peux pas le concevoir maintenant, le cododo, tu crois que c’est ultra-dangereux.

LA PIEUVRE MUSICALE MULTICOLORE : il a l’air génial ce truc mais les pattes de la pieuvre sont bien trop dures pour que ton bébé en fasse sortir un son. Ou alors si, s’il tombe dessus. Sinon, tu pourras jouer dessus toi-même vu que tu ne fais plus de guitare.

VEILLEUSE LUTIN VIOLET : tu imagines ta fille utilisant sa veilleuse pour aller faire pipi la nuit. A deux ans et quelques, elle ne se lèvera pas pour faire pipi la nuit (elle aura encore une couche). Elle se lèvera pour venir dans TON lit et elle n’aura pas besoin de veilleuse pour ça. Mais tu t’en serviras toi pour les tétées nocturnes.

TRANSAT GRIS VERT : tu vas t’en servir deux fois. Ton bébé n’aimera pas être ailleurs que dans tes bras. Et c’est normal !

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A relire cette liste je me dis que vraiment j’ai acheté et fait acheter trop de choses. Qu’on n’a vraiment pas besoin de grand’chose avec un tout-petit. Mais que ça nous rassure ! On fait bien comme-il-faut pour accueillir notre enfant, il aura une belle chambre !

Hey, Marie, tu sais quoi ? Ta fille elle n’aura sa chambre qu’à deux ans passés, elle n’en a jamais eu rien à faire de toutes ces choses. Ce qui est important pour elle c’est toi, et son papa et ses copains et copines, et ses grands-parents, et tout son cercle de gens autour d’elle.

Tu as cru que ça te préparerait de préparer le matériel. Hé bien que dalle ! Rien ne t’a préparé à ce gigantesque chamboulement qu’a été l’arrivée de ta fille. Et tu ne savais même pas que tu pouvais aimer à ce point…

Le Concept du Continuum

Par Marie

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Qu’est-ce donc que ce livre dont j’entends parler en ce moment ?

A force d’entendre parler d’un livre, on finit par avoir très envie de le lire. Surtout quand ce livre est cité comme « à l’origine de truc » ou « ayant inspiré machin » et qu’on se sent en devoir de constituer une belle bibliothèque de livres sur la parentalité (1).

Première surprise : c’est un vieux livre ! La première édition date de 1975 (2006 pour la traduction en français).

L’auteur de ce livre, Jean Liedloff, a quitté New-York à sa majorité pour visiter l’Europe. Elle parle de sa recherche d’harmonie, citant à plusieurs reprises un souvenir d’enfance lié à un lieu bien particulier (la Clairière). Elle se retrouve un peu par hasard (mais avec grand bonheur) en route pour la jungle d’Amérique du Sud et rencontre un peuple d’indien appelé Yékwanas.

Elle séjournera chez eux pendant deux années et demie (en 5 fois).

Les indiens Yékwanas vivent dans une ambiance très détendue : en particulier, elle est marquée par le fait qu’il n’y a chez eux pas de violences, aucun mot signifiant « travail » tel que nous l’entendons et que les enfants sont laissés très libres de leurs faits et gestes.

Dès le premier contact, elle perçoit la nécessité pour elle de désapprendre et de se débarrasser de ses préjugés. Peut-être que ce peuple a l’air si heureux parce que ses enfants sont élevés d’une certaine manière ? Voilà le postulat de cet ouvrage : l’humanité ne serait-elle pas plus heureuse si elle respectait son continuum ? (le sous-titre de l’ouvrage est « à la recherche du bonheur perdu« ).

 

Le concept de continuum

« Pendant deux millions d’années, même s‘il appartient à la même espèce d’animal que l’homme d’aujourd’hui, l’homme fut une réussite. […] Depuis qu’il s’est écarté du style de vie auquel l’évolution l’avait naturellement adapté, il y a quelques millions d’années, il a non seulement bouleversé l’ordre naturel de toute la planète, mais il a aussi réussi à faire tomber dans le discrédit ce bon sens si développé qui avait guidé son comportement jusqu’alors. La plus grande partie de ce bon sens n’a été compromise que récemment, lorsque nos dernières compétences instinctives ont été déracinées et soumises au regard dépourvu de compréhension de la science. »

L’homme serait dans l’attente de certaines choses ou comportements rendus nécessaires par son évolution. En leur absence, le sentiment de perte en résultant est très fort.

« Le continuum humain peut-être défini comme un enchaînement d’expériences qui correspondent aux attentes et tendances de notre espèce, dans un environnement de même logique que celui où sont nées ces attentes et tendances. Cela implique un comportement adéquat vis-à-vis des autres acteurs dans cet environnement, et une attitude appropriée de ceux-ci envers vous. »

En particulier, le bébé traverse une phase « dans les bras » obligatoire (jusqu’à 9 ou 12 mois) où il a fréquemment besoin de se rassurer au contact de sa mère (ou d’autres personnes qui s’en occupent).

De nombreux parents pensent qu’en accordant à un enfant ou à un bébé trop d’attention, il ne pourra pas trouver son indépendance. Ils sont persuadés que le porter sans arrêt diminuera sa confiance en lui. Nous avons déjà vu que la confiance en soi est atteinte après l’accomplissement de la phase dans les bras. 

Peu importe la personne qui s’en occupe, il faut lui demander de le porter.

Ce qui ne va pas dans notre société

Ainsi, l’auteur pense que le fait de ne pas entendre ses enfants, en particulier de ne pas répondre à leur besoin de proximité, est à l’origine de bien des maux dans notre société (elle citera la drogue, l’alcool, la recherche du pouvoir, etc.) :

« Les expériences manquées de la phase dans les bras, les lacunes résultant d’un manque de confiance en soi, ainsi que son indicible état d’aliénation, le conditionneront et l’influenceront au fur et à mesure qu’il grandira au bord du gouffre ou un riche sens de Soi aurait pu éclore. »

Elle parle également de la notion d’attachement et de sa nécessaire mise en place dès la naissance de l’enfant (simplement en… laissant le bébé avec sa mère !) :

« Que se passe-t-il si on empêche l’attachement d’avoir lieu […] Apparemment, le stimulus d’attachement, s’il n’est pas satisfait par la rencontre tant attendue avec le bébé, cède la place à un état de deuil. […] Lorsque le stimulus est laissé sans réponse, les forces du continuum supposent qu’il n’y a pas de bébé et que l’élan d’attachement doit être annulé. »

Au sujet des punitions et récompenses (2)

« Les procédés familiers de louange ou de blâme jettent le désarroi parmi les intentions des enfants, surtout des plus petits. Lorsqu’un bambin fait quelque chose d’utile, s’il s’habille lui-même, nourrit le chien, ramène un bouquet de fleurs des champs ou fabrique un cendrier en terre glaise, rien n’est plus décourageant pour lui qu’une expression de surprise envers son « bon » comportement (c’est-à-dire social). Des exclamations du genre « oh, quelle gentille fille ! » « Regarde ce que Georgy a fait tout seul !« … impliquent que son comportement social n’était ni attendu, ni caractéristique de lui, ni habituel. »

La critique envers la manière « traditionnelle » (en Occident) d’élever ses enfants est féroce (3).

« Nous avons l’impression de posséder nos enfants et donc d’avoir le droit de les traiter comme nous le souhaitons, à exception de les maltraiter ou de les tuer. Voilà un autre obstacle au continuum. Il n’existe pas de loi qui préserve les enfants d’être torturés de désir et d’être abandonnés à leurs pleurs. Leur condition d’homme ne suffit pas à leur attribuer ces droits et ne les empêche pas de souffrir de la cruauté de leurs semblables. Peu importe si leur tourment porte préjudice à leur épanouissement. » (4)

« La tradition a laissé le traitement des enfants à la discrétion maternelle. Mais une mère a-t’elle le droit de négliger son enfant, de le frapper parce qu’il pleure, de le nourrir quand elle en a envie et non pas quand c’est lui qui réclame ? A-t’elle le droit de le laisser souffrir seul dans une chambre pendant des heures, des jours et des mois, alors que sa nature veut qu’il soit auprès d’elle ? »

« […] De plus, je crois sincèrement qu’à partir du moment où une maman sert le continuum de son bébé (et donc aussi le sien), son instinct déstabilisé par sa culture se réaffirmera et retrouvera ses motivations naturelles. Elle ne voudra pas déposer son bébé. Ses pleurs parleront directement à son cœur, non bafoué par une quelconque école de pensée à propos de l’éducation des enfants. »

Ce qu’il faudrait faire

Elle admet la difficulté dans laquelle se trouvent les parents (et ceux qui voudraient élever leurs enfants proche de leur continuum).

« Prenons une situation très simple du monde civilisé : une mère pourrait très bien accomplir les taches ménagères en compagnie de sa petite fille libre de pouvoir balayer à l’aide d’un petit balai, prendre les poussières, aspirer (si elle parvient à manipuler l’aspirateur) ou faire la vaisselle debout sur une chaise. Il est pratiquement impossible qu’elle asse une assiette ou qu’elle tombe de la chaise à moins que sa mère ne lui fasse comprendre clairement qu’elle s’y attend. » (5)

« Evidemment, il est difficile de transposer les leçons des Yékwanas par rapport au continuum pour qu’elles puissent améliorer de nombreux aspects de notre vie civilisée si différente. Je crois que l’étape la plus importante à franchir est de se dire qu’il faut rester le plus proche possible du continuum. Pour découvrir les manières d’y parvenir, il suffit en grande partie d’utiliser son bon sens.

Une fois qu’une maman réalise que porter son bébé pendant les six à huit premiers mois crée la confiance en lu, jette les bases de son intégration dans la société et fera de lui une personne coopérante et heureuse durant les quinze à vingt ans qu’il passera à la maison, elle prendra la « peine » de le porter en faisant son ménage ou ses courses.

Je suis convaincue que la très grande majorité des parents aiment vraiment leur enfant mais qu’ils le privent d’expériences essentielles à son bonheur car ils ignorent ce qui le fait souffrir autant. S’ils comprenaient l’agonie de leur bébé laissé en pleurs dans un berceau, son terrible désir, les conséquences de cette souffrance, les conséquences des lacunes sur le développement de la personnalité et son potentiel à bâtir une vie heureuse, je ne doute pas un seul instant qu’ils feraient tout pour l’empêcher de rester seul, même une minute. »

Sur la présence des enfants dans l’espace public (6)

« Les enfants devraient pouvoir accompagner les adultes presque partout où ils se rendent. Cela est presque toujours impossible dans une culture comme la nôtre ou les écoles et les enseignants pourraient plutôt apprendre à mieux tirer profit de la tendance des enfants à imiter et à exercer leurs aptitudes spontanément et non quand on leur « apprend » »

En conclusion

L’ouvrage s’inscrit parfaitement dans le mouvement hippie (retour à la nature, pacifisme, liberté, etc.) et s’il s’annonce presque comme une théorie, il est loin d’en avoir la rigueur. Cela sonne un peu « c’était mieux avant », à bas la science et toutes les choses du même acabit. De plus, il possède le côté « spam » (7) de quelques livres américains : du genre « si vous lisez ce livre, vous serez béni sur 1000 générations » avec à l’appui le témoignage de personnes dont il a changé la vie. Personnellement, ça a tendance à m’agacer. Cependant, si je recule un peu pour regarder le message global de ce livre, il est vrai qu’il apporte quelque chose de nouveau. Un autre regard, un début d’explication.

Oui, je pense que cet ouvrage est important et il résonnera différemment en chacun de nous.

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(1)    La liste de nos ouvrages (pas tout à fait à jour) : http://grandissons.org/?page_id=212 (celui-ci est donc dedans)

(2)    On en a parlé il y a peu et notamment dans le précédent PEPS http://pepsmagazine.com/store/products/numero-7-avril-mai-juin-2014/

(3)    A la mesure de ce que nos enfants subissent ? Je vous épargne d’ailleurs la description d’un « endormissement en pleurs » vu du côté de l’enfant…

(4)    Dans « le prophète » de Khalil Gibran : http://www.poesie.net/gibran1.htm

(5)    Une mère et sa fille, bien sûr. Cet ouvrage ne dit rien de la différence d’éducation selon le sexe. Ou plutôt, il décrit les différences faites chez les indiens sans rien en conclure.

(6)    Lire à ce propos cet excellent article : http://lesvendredisintellos.com/2014/06/07/territoires-denfant-territoires-dadultes-a-qui-appartient-lespace/

(7)    https://www.youtube.com/watch?v=anwy2MPT5RE of course

Entre 1 et 13200

(ou la voix du milieu pour les puzzles)

Par Marie

On commence tous les puzzles par les 1 pièce en bois. C’est d’abord trop difficile pour l’enfant et puis tout d’un coup, cela devient trop facile et on a l’impression que c’est sans passer par la case intérêt. En fait, le marmot peut s’en amuser quand même longtemps. Mais… quelle est l’étape suivante ? Il semble qu’on ne puisse avoir en magasin que 1 ou 13200 pièces (bon disons 25 déjà) : l’intervalle paraît infini ! (le premier qui me dit qu’il l’est…)

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Je vais vous raconter ce qu’on a trouvé pour la puce après pas mal de recherches.

Tout d’abord, il y a des dérivés du « en bois » qui sont très intéressantes, nous avons par exemple le puzzle de plusieurs pièces (souvent un personnage) mais aussi le puzzle-pêche à la ligne qui renouvelle un peu le plaisir :

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Ensuite, on a voulu essayer des puzzles de 2, 3, 4 pièces pour y aller très progressivement (l’objectif étant je vous le rappelle les 13200 pièces à plus ou moins long terme). On a trouvé différentes variantes et en premier lieu les puzzles de 2 pièces qui jouent sur les associations :

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Celui-ci convient spécialement bien à la puce et à son besoin d’ordre en ce moment « il est où le bébé ? » (et il doit être avec son parent bien sûr : papa ou maman d’ailleurs, c’est variable selon les moments et les animaux). Cette forme existe avec plusieurs déclinaisons (couleurs, contraires, habitats, lettres, etc.). On a aussi trouvé (dans un bazar) des puzzles de 2 et 3 pièces, très simples et qui permettent d’introduire le concept de « pièce supplémentaire » (oui, les animaux, on aime bien) :

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Enfin, on a déniché pour finir une boîte de trois puzzles de 4, 6 et 9 pièces (avec des ours, bonheur !) chez Djeco, collection « Primo-puzzle ». On en est là : la louloute de 27 mois a hâte de savoir faire le panda et commence à faire l’ours blanc (4 pièces).

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Je serai curieuse de savoir ce qu’en disent les parents d’enfants plus grands !

 

 

 

La pomme rouge

Par Marie

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Un livre pour enfant de… 60 pages ! Est-ce bien raisonnable ? Mais oui !

C’est une histoire toute tendre : une petite fille appelée Natchan voudrait manger la belle pomme rouge qu’elle a apporté en haut de la colline mais… la pomme lui échappe et se met à rouler tout en bas ! Heureusement, elle va être aidée par un lapin, un écureuil et même un ours. Ouf !

L’animation est soignée et très dynamique (voyez par exemple la grenouille qui prend peur et s’enfuie, manquant même de sortir de la page !).

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L’ensemble est en noir et blanc et rouge (la pomme, forcément). Cela m’évoque c’est autre joli livre : Un jour de lessive de Christian Bruel et Anne Bozellec

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Et aussi bien sûr le ballon rouge, le court-métrage d’Albert Lamorisse en 1956 visible ici : https://www.youtube.com/watch?v=NjDc8v3FVXU

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L’auteur, Kazuo Iwamura, est japonais et a également produit une série de plusieurs livres sur la famille souris. Voici une vidéo d’une libraire qui nous parle de cette série :

(Je ne suis cependant pas d’accord avec le texte de la vidéo qui recommande ce livre à partir de 4 ans, on peut commencer à le lire/regarder/commenter bien plus tôt)

Il plaît à tous les enfants à qui j’ai eu l’occasion de le lire (même en lecture de groupe, voir ci-dessous).

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A la journée de l’environnement à Cagnes-sur-Mer, atelier Allaitons-Jouons-Lisons, le 5 juin 2014 

Quant à ma louloute, elle a découvert ce livre à la bibliothèque municipale, comme le dernier que je vous avais présenté (de Kevin Henkes) et là aussi, on l’a acheté pour nous ensuite. Son papa fan de mangas (il regarde régulièrement Naruto) le lui lit en y intégrant des mots en japonais (« Matte ! » pour « attends ! » par exemple).

Et encore une vidéo pour terminer, d’un enfant qui lit (presque tout seul) la pomme rouge :

La SMAR en 140 caractères

Un défi pour les parents et les pros de la naissance : « pour vous qu’est-ce qu’un accouchement respecté ? » Vous avez 140 caractères !

Proposez-nous vous aussi votre définition en commentaires !

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