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Caresse la cheville, et le bébé s’endormira !

 Par Andrea

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D’habitude, c’est vrai, c’est plutôt Maman-loutre qui couche bébé-loutre. Une routine prise vers les débuts de bébé, et qui fonctionne trop bien pour être changée volontairement.

Mais il y a des soirs où ma femme n’est pas là… – enfin, des soirs où le sein de ma femme n’est pas là-et où je reste seul avec la petite loutre. Que faire ?

Option 2 : ne jamais rester seul avec bébé qui ne dort pas… mais quel dommage, pensé-je depuis que j’y ai goûté !

Option 1 : attendre que le sein rentre à la maison en gardant bébé éveillée. Mais mon orgueil de père m’encourage à montrer que je peux être aussi celui qui endort !

Mais que fais-je, alors ?

Après lui avoir donné son bain habituel et avoir joué avec elle au bateau (mais pas trop, pour ne pas que nous nous excitions trop avant de dormir), puis lu une petite histoire, nous allons tous les deux dans nos lits, elle le sien et moi le mien, collés l’un à l’autre, et nous nous allongeons. Alors arrive le moment critique où je dis « Stella, maintenant, il faut dormir ! » Alors, elle regarde autour d’elle, elle trouve son doudou, mais… pas son sein. Brusquement, elle commence à pleurer, désespérée.

Doucement, je l’aide à se rallonger et je commence à lui caresser le visage, en chantant ou en lui parlant doucement pour lui dire que je suis près d’elle et que je resterai avec elle jusqu’à-ce qu’elle s’endorme. Peu à peu, je descends,  lui fais de petits cercles sur le ventre, puis les jambes, et jusqu’aux pieds.

Normalement, ses pleurs s’estompent peu à peu, mais à peine j’interromps mes caresses, elle reprend ma main pour que je continue. Puis, ses sanglots cessent, et elle s’endort, ce que l’on remarque à ses ronflements. Je lâche alors sa cheville, et, sur la pointe des pieds et sans bruit, je quitte la chambre – en souhaitant que le chat n’arrive pas en miaulant, ce qui ne manquerait pas de faire recommencer le processus da capo.

Total du temps nécessaire en moyenne : 20-40 minutes, que je passe près d’elle, lui parlant, m’endormant un peu moi aussi. (Mais il faut bien admettre que son temps d’endormissement en tétant n’excède pas 10 mn…)

Morale de l’histoire : endormir ma fille est possible, agréable par l’échange et nous permet de passer un beau moment ensemble, mais… ça prend du temps !

Amélioration possible : me faire installer une paire de seins !

Un sandwich à la tétée

Par Lise

Je ne sais plus très bien quand ni comment j’ai décidé que j’allaiterai mon bébé, cette minuscule chose encore parfaitement inconnue qui se cachait en moi. Disons que l’idée s’est subrepticement glissée d’elle-même, mêlée d’une part des souvenirs de mon enfance, lorsque ma sœur était allaitée, puis que nous donnions le sein à nos poupées, d’autre part de conseils de sages-femmes, puis de lectures disparates. J’allais essayer, et puis je verrais bien. Ce que j’ai vu, c’est que plein de difficultés sont venues m’embêter, mais que plus c’était compliqué, plus j’étais convaincue de vouloir continuer. Comme cela ne fonctionnait pas tout seul, ma volonté s’en est mêlé, appuyée par toutes les informations sur le sujet qu’il m’a fallu chercher pour me soutenir, et là, plus question d’en démordre !

Une des phrases qui m’a le plus frappée fut : « Tu devrais laisser le papa lui donner un biberon de temps en temps pour qu’il participe ! » Alors d’abord, non, je ne crois pas a priori que le papa doive tout faire comme la maman. Chacun créera une relation qui lui est propre avec son tout-petit, et, il se trouve que le papa n’ayant pas la poitrine ad-hoc, le sein de maman risque d’opposer quoi qu’il en soit une concurrence déloyale à son biberon. D’autre part, je ne suis pas sûre que « donner un biberon pour donner un biberon » par défaut soit à la hauteur de ce qui peut être confié à un père.

En revanche, si je ne crois pas que le papa doive chercher à « faire pareil », je trouve formidable qu’il « fasse avec ». C’est ainsi que sont nées nos merveilleuses tétées à trois, papa et maman allongés de part et d’autre, bébé en sandwich au milieu. Cela fonctionne le jour, la nuit, à la sieste, au goûter, et même dans la rue, ni vu ni connu, en version verticale bien sûr ! En été c’est doux, en hiver ça réchauffe, la nuit ça console et le jour ça fait rire. Surtout que depuis qu’elle est capable de le faire, la petite téteuse du milieu ne manque pas de réclamer à cors et à cris la deuxième moitié de son sandwich, qu’elle bisouillera tant et plus entre deux rototos.

Et là, alors, oui, le papa participe, et plus que cela, il tient une place tout entière. Car pour construire un tel nid de tendresse, de douceur, d’amour, un partage si profond, une complicité si fine, des regards si aimants, pas de doute, rien de mieux qu’être trois !