Par Marie
Marion Cuerq, une jeune femme de 21 ans vivant à Stockholm nous livre son premier documentaire, intitulé « Si j’aurais su… je serais né en Suède ! »
Le clin d’œil à la guerre des boutons comme le ton du film nous mettent tout de suite dans l’ambiance : cette œuvre-là est un plaidoyer en faveur des enfants, en faveur de l’humain, même.
(cliquez sur l’image pour visionner le film sur le site de l’OVEO)
1ère partie : Au pays des enfants respectés, considérés
2ème partie : Jouer pour grandir
3ème partie : La responsabilité de toute une société
La bande annonce :
Dans la première partie, l’auteure nous présente la manière dont les enfants suédois sont traités, et en particulier depuis le passage de la loi anti punitions corporelles, votée en 1979. A l’époque, il y avait 60% d’opinion défavorable. Aujourd’hui pourtant, plus personne ne conteste cette loi… Les suédois ont bien compris que les enfants sont les citoyens de demain.
La violence n’est jamais une affaire privée : on demande à des parents si cette loi leur paraît être une intrusion de l’état dans leur sphère privée. Leur réponse : « Il est de la responsabilité de la société de protéger les plus faibles ».
Où en est-on en France ? En France chaque année, 700 enfants meurent des suites de maltraitance… Les claques et les fessées, les châtiments corporels, ne sont pas expressément interdits aux parents, comme ils le sont déjà dans une trentaine de pays.
A lire sur le site de l’Observatoire de la Violence Educative Ordinaire (OVEO) : Vers une loi d’interdiction en France…
En 2009, le conseil de l’Europe lance une grande campagne d’information : « Construire une Europe avec et pour les enfants »
Le pédopsychiatre Lars H. Gustafsson (auteur de « Grandir et non pas obéir ») intervient dans le documentaire : « Les enfants sont bien plus intelligents que nous le croyons ». Il cite Khalil Gibran (dans « le prophète » 1923) :
Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même, Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Les passants interrogés sont tout aussi philosophes : « La violence engendre la violence », « Il s’agit d’une inaptitude de l’adulte à atteindre son enfant autrement que par la violence »…
Dans la deuxième partie de son film, l’auteure est allée visiter une pré-école, structure qui accueille les enfants de 1 à 6 ans. Là-bas, le jeu est une méthode d’apprentissage à part entière ! Les enfants sont une grande partie du temps à l’extérieur, quel que soit le temps, et selon la maxime suédoise qui dit : « Il n’y a pas de mauvais temps, seulement de mauvais vêtements ».
Eva, La directrice, nous dit : « Chaque enfant est unique. Et à chaque rencontre, l’enfant doit ressentir que l’adulte est là pour lui et le voit lui. C’est en étant vu individuellement, en tant que personne, que l’on a alors un bon socle pour pouvoir se développer.»
Une des pédagogues, à qui l’on demande de décrire la structure en trois mots : elle cite joie, développement et amusement. « Avec de la joie, on peut aller très loin ! »
Pour conclure, dans la dernière partie, Marion Cuerq tente une analyse des raisons de cette « révolution suédoise ».
Tout d’abord, il y a de nombreuses « crèches ouvertes » gratuites avant la pré-école où l’enfant est accueilli avec ses parents (ce type de structures existe aussi en France). Cela permet aux enfants de se sociabiliser, de faire des activités de groupe et aux parents de rencontrer d’autres parents.
Ensuite, le congé parental suédois est très généreux : 480 jours utilisables jusqu’aux 8 ans de l’enfant ! 86% des papas suédois utilisent une partie de ce congé. Et ce congé est très bien payé…
Et enfin, dans la ville, tout est adapté pour la vie avec des enfants (accès poussettes, terrains de jeux, etc).
« Une société qui va bien est une société qui prend ses enfants au sérieux ! »
Pour résumer, ce film fait beaucoup de bien !
[Edit : Nous faisons partie des associations signataires de l’appel pour l’interdiction des punitions corporelles de l’OVEO]
Article désormais traduit en italien, merci Michela !
https://resilienzainesilio.wordpress.com/2015/04/20/documentario-se-avessi-saputo-sarei-nato-in-svezia/