Par Lise
Ces rendez-vous ne sont pas très réguliers, et parfois assez espacés… malheureusement, n’est-ce pas, parce qu’on y fait des rencontres décidément intéressantes.
Toutes les familles concernées par la présence de plusieurs langues ou cultures à la maison, et même celles qui ont juste envie de passer un moment international, y sont conviées. Et nous espérons que la diversité ira croissant, car l’Europe était, cette fois encore, largement surreprésentée. J’ai envie de le répéter : bilingue, cela ne signifie pas français/anglais. Cette idée vient si automatiquement à un grand nombre de personnes, que nous avons changé l’intitulé premier de « tHé-bilingue » pour celui de « Thé-multilingue ». Et en effet, en ce 28 novembre 2015, la variété était au rendez-vous parmi les langues et les cultures : bébés et enfants franco-russes, franco-polonais, franco-serbes, italo-franco-roumains, franco-croates, germano-américano-français, franco-anglais, franco-italiens, basco-américains, américano-franco-internationaux… et pardon si j’en omets ou déforme !
Nous avons commencé par un petit tour de table permettant à chacun de présenter son parcours et de proposer témoignages et questions. Comment offrir à son enfant suffisamment d’occasions de fréquenter sa langue minoritaire ? Et quand le deuxième parent ne la parle pas ? Quelle langue choisir lorsqu’il y en a un plus grand nombre au sein du foyer ? Comment faire au quotidien, lorsque l’on doit parler sa langue minoritaire au milieu d’une foule qui ne la comprend pas ? Aucune réponse, bien sûr, n’a permis de solution tranchée, mais les suggestions des uns et les témoignages des autres ont ouvert sur une réflexion riche. En ce qui concerne la dernière question de cette liste, nous avons constaté avec un semi-étonnement que, si elle évoquait une difficulté chez tous, elle était prégnante chez les parents dont la langue n’était pas l’anglais ni l’italien, qui mentionnaient là un réel obstacle.
Pour finir, nous avons déployé une « fleur des idées ». Pendant que les enfants étaient partis chahuter en fond de salle en un joyeux paquet d’âges et de langues mêlées, chaque participant a été invité à choisir une étiquette portant une proposition, ou à rédiger sa propre idée sur une manière d’entretenir et de rendre ludique le bilinguisme dans son foyer. Quelques idées, dont nous avons discuté un moment, avec les parents d’enfants plus grands ayant déjà testé certaines d’entre elles, et ceux d’enfants plus jeunes à la recherche de pistes : multiplions les locuteurs, lisons, échangeons autour des livres, voyageons dans les pays où sont parlées les langues concernées, mettons-nous à la hauteur de l’enfant pour nous adresser à lui, captons son regard, valorisons aux yeux de l’enfant la langue et le bilinguisme, plaçons l’enfant dans un environnement où la langue parlée aura quelque chose de naturel et où nous nous sentirons bien, décrivons ce que l’on fait, ce que l’on voit dès les premiers jours de l’enfant, aménageons un coin de la maison dédié à la langue et la culture minoritaires… Les maîtres-mots restant bien entendu pour les parents patience et persévérance…
Vivement le prochain rendez-vous !