Mes meilleurs achats !

Par Lise

Il m’est arrivé d’entrer dans un magasin de puériculture et d’y observer des futurs parents, qui, accompagnés d’une vendeuse, réalisaient leur liste de naissance. Ils couraient d’un rayon à l’autre, tandis qu’elle leur présentait mille objets, tous absolument indispensables… dont, 2 ans après la naissance de ma fille, je ne vois toujours pas à quoi ils auraient bien pu me servir si je les avais possédés (d’ailleurs, voir à ce sujet l’article de Marie). Enfin, par chance, à l’époque, il ne m’était même pas venu à l’idée de faire une liste de naissance !

Pourtant, il y a bien quelques objets qui nous sont vraiment vraiment utiles, et c’est de ceux-là dont je veux parler ici.


1- Le Manduca ! Depuis que la Loutre a 5 mois (avant, elle était en écharpe), et jusqu’à… certainement encore un moment, il est notre compagnon du quotidien. (oui, j’en ai déjà parlé, et… je n’ai certainement pas fini ! Voir ici)

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2- Le Doomoo : acheté vers mes 3 mois de grossesse, ce coussin d’allaitement moelleux et bien rond enveloppé d’une douce housse ne m’a pas quittée. Je l’ai utilisé pendant toute ma grossesse pour dormir enroulée « presque à plat-ventre », autour de lui coincé entre mes genoux et mes coudes, seule position qui m’était supportable. Pendant mon accouchement, il m’a soutenu la tête, pendant mes premières nuits à la maternité il m’a calé le dos et servi à tenir blotti bébé contre moi quand je m’endormais. Il est alors devenu accessoire indispensable de mon allaitement, servant, aidé de quelques autres coussins, à maintenir mon dos, mes coudes et bébé dans une position stable et confortable. Je l’utilise également pour caler bébé et éviter qu’elle ne roule en dormant lorsqu’elle est près de moi. Lorsqu’elle était toute petite et régurgitait, nous avons utilisé le Doomoo comme nid-cale-bébé pour la maintenir un peu surélevée et lui réserver un espace sûr entre nous lorsque nous nous endormions près d’elle. Elle a appris à se tenir assise dans sa courbure, qui amortissait les basculements intempestifs de son petit corps. Et maintenant, eh ! bien à l’occasion je me rendors autour de lui juste pour le plaisir ou l’utilise pour me blottir pour lire… !

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3- La Gourde à paille : bébé-Loutre n’a jamais eu de biberon. D’abord par absence de nécessité puisqu’elle tétait, et ensuite par absence de nécessité (sic !) puisqu’elle savait boire au verre. Mais en déplacement, le verre, ce n’est pas bien pratique. Nous avons essayé toutes sortes de tasses à bec et autres gobelets, qui, au mieux lui servaient d’arrosoir, au pire se renversaient tout seuls dans mon sac, et qu’elle mordillait sans grand résultat. Puis, vers ses 1 an, nous avons découvert la gourde à paille. Bébé-Loutre a très vite trouvé comment aspirer et a adoré ça. Et puis, enfin, il n’y avait plus de fuites, de t-shirt trempé, de sol flaqué ! Deux ans, et la gourde à paille ne quitte pas le sac pour toutes les sorties. « A bwa ! »

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4- La petite poussette : bébé-Loutre a flashé dessus alors qu’elle se tenait debout mais n’osait pas encore se lâcher. Appuyée sur cet objet pourtant pas si stable que ça, elle a découvert la liberté d’aller où elle le voulait, car la petite-poussette est bien plus légère et maniable que tout autre trotteur « fait pour ». C’est avec sa petite poussette qu’elle a trouvé l’équilibre en toute confiance, sans bien se rendre compte qu’elle s’appuyait de moins en mois dessus, voire la soulevait lorsqu’elle rencontrait un obstacle. Et plusieurs mois plus tard, alors qu’elle court partout, bébé-Loutre (qui, pourtant, n’est elle-même pour ainsi dire jamais promenée en poussette…) aime toujours autant pousser sa petite-poussette avec sa poupée dedans à la maison ou en promenade !

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5- La tente anti-UV : nous en avons essayé plusieurs sortes, mais sur celle-ci nous a plu immédiatement. L’entrée se fait par une large ouverture, qui, lorsqu’elle n’est pas fermée par la moustiquaire, donne à la tente presque une forme d’auvent, ce qui permet même à un adulte (et même à deux plus à un bébé !) de s’allonger avec les pieds qui dépassent. Ainsi, à la plage, nous mettons tous les trois la tête à l’ombre, ou alors je peux faire téter bébé bien à l’abri dans le jardin, et même, en nous pliant un peu, nous tenons toutes les deux dans la tente fermée quand les moustiques arrivent. Mais surtout, cette tente magique sert de lit d’appoint. Moins lourde et moins volumineuse pliée (selon le fameux système pop-up) qu’un lit parapluie classique, elle est très pratique à emmener en voyage et se porte en sac à dos (à noter toutefois qu’une fois dépliée, en revanche, elle prend plus de place qu’un petit lit). Son matelas gonflable est identique à ceux que l’on emmène en camping, et donc plutôt confortable. Bébé-Loutre y est si habituée que c’est comme sa petite cabane, cela semble même lui servir de repère rassurant lorsqu’on n’est pas à la maison, et elle apprécie d’y dormir. Encore une fois, pour les tétées nocturnes, je m’allonge à côté d’elle, et le tour et joué !

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6- Le Tuti MP3 : depuis qu’elle est toute petite, bébé-Loutre aime écouter de la musique (voir article sur Mozart à venir) Pour le Noël de ses 14 mois, elle s’est donc vu offrir un lecteur MP3. Parfois, elle l’emmène en voiture, dans son lit ou le promène dans la maison. Trois boutons très simples permettent de le mettre en marche et de choisir le morceau. Ainsi, quand elle ne trouve pas tout de suite le sommeil pendant sa sieste ou que le trajet se fait long, mademoiselle peut mettre sa musique en route, comme jadis j’activais mon… mange-disques 33 tours (mais que je suis vieille !) A noter toutefois que l’enfant ne peut pas modifier seul le volume sonore ni, surtout changer d’album, ce que je trouve un peu regrettable (le Tuti ayant à la base une sorte de visée éducative, il semble que l’objectif soit que l’enfant soit encouragé au maximum à écouter plusieurs fois les mêmes pistes… Cela dit, l’enfant plus grand ou l’adulte peuvent aisément agir sur ces paramètres…) Toujours est-il que c’est un objet qu’elle apprécie énormément, presque un « doudou musical », employé au quotidien.

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Compte-rendu de la Semaine des Langues

Par Lise

En ce mois de novembre 2014, Grandissons, en tant que partenaire du Café Bilingue, a organisé différentes manifestations dans le cadre de la Semaine des Langues. En tant qu’association de soutien à la parentalité, Grandissons souhaite s’ouvrir à la diversité, à la couleur, à la différence et à la richesse de ce que chaque parent, chaque enfant, chaque famille peut apporter.

Des échanges autour du bilinguisme

La semaine s’est ouverte sur une petite conférence-débat animée par une orthophoniste, avec pour thème « élever ses enfants entre plusieurs langues et plusieurs cultures ».

Un Echo-multilingue

Elle s’est poursuivie par un atelier ouvert à tous les enfants et leurs parents.

Six parents de cinq nationalités différentes ont présenté leur pays et leur langue à leur public, l’emportant dans un voyage autour de la salle.

Consuelo nous a parlé du Chili, présentant une épice à l’odeur agréable et une chanson en espagnol.

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Mako a présenté le Japon sur une grande carte, a chanté une chanson à gestes dans sa langue, et montré aux enfants stupéfaits comment réaliser une magnifique boule en origami.

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Annika et Olivia ont fait entendre au groupe comment se présenter en Allemand, puis ont chanté dans cette langue, avant de présenter les animaux et leurs cris avec des figurines et un livre dont les enfants ouvraient les portes.

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Paola a chanté en italien, entraînant dans la danse et les rires parents et enfants.

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Anna a montré des images de l’Angleterre, puis chanté en anglais avant de lire plusieurs histoires aux enfants très attentifs.

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Une table ronde

Deux orthophonistes, un psychologue et une maman dont les enfants ont grandi dans un contexte de migration étaient présents ce jour-là.

Un tHé-multilingue

Pour clore cette Semaine, quelques familles concernées ou intéressées par le multilinguisme et les échanges inter-culturels se sont réunies autour de thé et de gâteaux au Citron Doux parmi les rires des enfants.

Les vœux de Grandissons…

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 Par Marie

J’ai procrastiné, j’ai pensé que j’avais jusqu’à la fin du mois pour écrire les vœux de Grandissons (à écouter en chanson (1)). Vous imaginez maintenant la difficulté dans laquelle je me trouve après le 7 janvier… Après que des terroristes sont venus exécuter des dessinateurs, des journalistes, en pleine conférence de rédaction (2). Après l’horreur aussi des jours qui ont suivis. Il y aura bien évidemment des questions à se poser sur ce qui a été et ceux qui ont été à l’origine des attentats et si je vous invite à voir quelques liens posés ci-dessous (3) ce n’est pas ici le lieu d’en débattre. Il y a pourtant une chose essentielle qui nous réunit dans notre association et dont je veux vous parler aujourd’hui.

Je suis persuadée que, plus que jamais, c’est de bienveillance dont nous avons besoin. D’abord, parce que comme le dit très justement une amie, « l’éducation non-violente n’a jamais fait de mal à personne ». Et comme Olivier Maurel, « […] nous ne croirons jamais que des enfants élevés avec amour et respect, sans châtiments corporels, sans autres humiliations d’aucune sorte, puissent devenir un jour des assassins […] » (4). Ensuite, parce que la seule réponse que l’on peut opposer à la violence, c’est la non-violence.

L’éducation contre l’obscurantisme,

L’amour contre la haine,

La bienveillance contre la violence…

Qu’elle nous donne les plus belles choses, cette nouvelle année, maintenant que nous avons vu le pire. Que l’on s’y aime plus encore. J’espère aussi et je nous souhaite très fort que nous puissions jouir longtemps de la liberté dont nous bénéficions et que cette liberté ne sera pas réduite sous prétexte de sécurité.

Robert Badinter dit : « Sans liberté de la presse, il n’y a pas de démocratie, et même, il n’y a pas de liberté tout court ».

Et demain, moi, j’irai acheter un journal.

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(1) Mais de grâce morbleu, laissez vivre les autres, La vie est à peu près leur seul luxe ici-bas

Car enfin, la camarde est assez vigilante
Elle n’a pas besoin qu’on lui tienne la faux
Plus de danse macabre autour des échafauds!
Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente… 

https://www.youtube.com/watch?v=SSidr-gXPSc ou bien cette version : https://www.youtube.com/watch?v=-70EXsXhdg0, ou alors celle-ci : https://www.youtube.com/watch?v=lvf2hJXzbuo

(2)  Sigolène Vinson, une des rescapés, raconte : http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/13/c-est-charlie-venez-vite-ils-sont-tous-morts_4554839_3224.html et Patrick Pelloux pleure « Ils ont abattus des gens qui étaient en train de parler de la lutte contre le racisme » https://www.youtube.com/watch?v=08sNxvfqN_8

(3) Je vous recommande en particulier de lire Robert Badinter : http://www.liberation.fr/societe/2015/01/07/robert-badinter-les-terroristes-nous-tendent-un-piege-politique_1175717 et d’écouter Bernard Ghetta http://www.franceinter.fr/emission-geopolitique-geopolitique-479

(4) Sur le site de l’Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire : http://www.oveo.org/on-ne-nait-pas-terroriste-on-le-devient/

Les réflexes éducatifs

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Par Vicky

Lorsque ma fille Stella avait 10 mois à peu près, elle s’amusait à tirer sur les fils de la lampe du salon, précisément parce que je le lui interdisais. A ce moment-là j’étais occupée avec de la paperasse et le message « maman prête-moi de l’attention » était évident mais je ne pouvais pas répondre à sa demande. Pour autant je la trouvais légitime. Ceci dit la répétition de son comportement dangereux malgré la répétition des « non » de ma part a fini par m’énerver (il faut dire que je ne suis pas de nature très patiente, même si avec le temps je m’améliore). J’ai donc attrapé sa petite main et je m’apprêtais à lui mettre une tape dessus. Et je me suis arrêtée aussitôt, avant de le faire. Parce que je n’ai pas pu m’empêcher de me demander pourquoi exactement je m’apprêtais à faire ce geste :

qu’allait-elle en tirer ? Que voulais-je lui apprendre et qu’allais-je lui apprendre ? Qu’est-ce qu’elle allait ressentir physiquement et psychologiquement ? Avais-je le droit de le faire ? Jusqu’où vont nos droits vis-à-vis de nos enfants ? Et surtout et avant tout : qu’est-ce qui m’a poussé moi à le faire ?

Ce moment-là a donné naissance à de multiples 
réflexions et constatations, dont sûrement la plus importante était l’existence de réflexes éducatifs. Et donc la nécessité de s’en débarrasser, de s’en libérer pour tendre vers une éducation réfléchie, choisie, adaptée à ma famille à moi (plutôt qu’à celle qu’ont construite mes parents), qui reflètera mes aspirations éducatives et sociétales. Une éducation qui ne reproduira pas toutes ces choses qui ont pu me faire souffrir en étant enfant, et dont je me souviens très bien. Ma mémoire n’a jamais permis ce genre de rupture d’avec mon enfance. Je n’ai pas oublié le sentiment d’injustice que je pouvais ressentir dans diverses situations, ni l’envie de « me venger », cette frustration d’être toujours l’enfant, celle qui subit ce qui semble bon et juste aux parents et qui sait qu’elle, elle n’aura jamais ce pouvoir vis-à-vis d’eux.

Mes parents n’étaient ni des gens conventionnels, ni des gens bêtes, ni des tyrans. Cela n’a pas empêché les
erreurs et les ratés. Oui c’est inévitable, mais ce qui importe aujourd’hui 
pour l’adulte et le parent que je suis c’est de les reconnaître, de ne surtout 
pas fermer les yeux dessus. J’ai entendu des adultes de la génération précédente 
défendre leurs choix éducatifs en disant « nous on a fait comme ça et nos enfants n’en sont pas morts/traumatisés/malheureux etc. ». J’ai entendu des 
gens de ma génération défendre l’éducation qu’ils ont reçue en disant
« mes parents m’ont éduqué comme ça et je ne m’en porte pas plus mal ». Voilà, tout est bien qui finit bien, on se croirait dans un monde d’adultes bien portants, sains, dans une société qui va dans le bon sens. Et pourtant j’ai plutôt l’impression que la société n’a plus aucun repère qui vaille, aucune valeur réellement humaniste, je vois des adultes névrosés et malheureux dans tous les milieux, sans parler des excès de violence juvénile, du pétard à 13 ans qui ne choque plus personne, de la consommation excessive d’alcool et ainsi de suite. Une société qui va droit dans le mur, avec des jeunes ni bien dans leurs têtes, ni bien dans leurs baskets.  Mais personne ne veut se remettre en question ! Tout le monde a bien éduqué ses enfants, tout le monde a été bien éduqué ! Pourvu qu’on n’ait pas à se poser des questions qui nous 
emmènent à considérer nos parents, nous-mêmes ou nos enfants comme défaillants.

Ma mère pense que du moment où un parent est bienveillant et donne le meilleur de lui-même, on n’a pas le droit moralement de lui reprocher grand’ chose. C’est pourquoi elle n’est pas toujours réceptive à mes « analyses ». Et en effet beaucoup de gens pensent comme elle. Sauf que peu importent les reproches, ce n’est absolument pas là qu’il faut mettre l’accent. Il s’agit d’identifier les problèmes, les erreurs qui ont été faites dans le but de ne pas les reproduire. Certains ressentiront le besoin de faire des reproches à leurs parents, d’autres pas. En tout cas, ce n’est absolument pas l’étape des reproches qui fera de nous des meilleurs parents, c’est la prise de conscience. Il est important de renouer avec ses ressentis d’enfant vis à vis des comportements des adultes. Car si le jugement d’un enfant n’est pas toujours à retenir, les
 ressentis en revanche il faut toujours les considérer. Alors que nous savons respecter (ou faire semblant de respecter) les ressentis d’un adulte, bizarrement ceux des enfants on les calcule beaucoup moins, comme s’ils étaient 
moins importants, moins déterminants, moins décisifs pour leur développement, alors qu’ils en sont le fondement même.

Il y a toujours quelqu’un de bienveillant pour nous dire : de toute façon ce ne sera pas parfait, des erreurs on en fait tous et blablabla. Ce n’est pas une raison pour nous dédouaner, c’est trop facile ! Ce n’est sûrement pas sous prétexte que des erreurs seront faites qu’il ne faut pas tout faire pour les éviter. Alors libérons-nous des nos réflexes éducatifs, des choses que nous faisons parce que « ça a toujours été comme ça », prenons-nous la tête sur le pourquoi du comment, nous pouvons et devons faire mieux que la génération précédente. L’éducation de nos enfants n’est pas à prendre à la légère et l’amélioration de nos sociétés est d’une urgence absolue. Je ne vois pas grand chose qui vaille la peine plus que ça. Car il s’agit bien de peine, comme tout effort de réflexion.

Bisous dodo de Djeco

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Par Fred

C’est un petit jeux rapide qui peut servir de rituel avant le dodo mais pas uniquement. On y joue à 2 : un joueur et un meneur.
Le but du jeu est de piocher des cartes afin de réussir à trouver parmi celles-ci la carte doudou, celle de l’oreiller et de la couverture du personnage (un garçon ou une fille) qui est sur son petit lit pour qu’il fasse un bon dodo ; mais aussi de chanter des chansons, de se faire des bisous, d’esquimau, de papillon, des chatouilles… des trucs qu’on aime bien se faire quand on s’aime !

La règle est à peu près la suivante : le joueur sort tout le contenu de la boite, et installe l’un des personnage sur le petit matelas côté éveillé (les yeux sont ouverts).

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Il commence ensuite à retourner les cartes une à une jusqu’à retrouver les 3 cartes (doudou oreiller couverture).
Et c’est maintenant que le moment trop bien commence, le meneur prend les cartes retournées par le joueur et inflige au pauvre joueur quantité de bisous de chatouilles, de caresses… jusqu’à ce que toutes les cartes gagnées par le joueur soient épuisées.
Une fois que la pile est épuisée on retourne le personnage sur son matelas, côté endormi, et on se souhaite un bon dodo avant de s’endormir.DSC_0385

Nous aimons beaucoup jouer à ce jeux qui nous a été offert par Mamou qui l’a elle-même connu grâce à la cousine Inaya pour qui ce jeux est un rituel du coucher lorsqu’elle passe des nuits chez ses grands-parents.

Les jouets préférés du moment (2)

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Stella (2 ans pile) est désormais capable de passer de plus en plus de temps avec un même jouet, et de jouer en interaction avec quelqu’un.

Jeux d’extérieur

Les ballons et balles sont sa grande passion. Lancer et rattraper avec les mains, tirer avec le pied, courir derrière… Tout ce qui sert à rouler, grimper, courir et sauter : trottinette, bilibo, jeu de « trappetrappe »… sont également de grandes sources de plaisir.

Jeux manuels et de société

Le tapis à dessiner à l’eau : facile à mettre en place et à nettoyer, c’est magique, parce qu’on a l’impression de dessiner de toutes les couleurs. On y passe un bon moment, puis on le met à sécher, et on le ressortira demain !

Un des jeux avec lequel Stella aura passé le plus de temps ces derniers jours est le Magnetic’s Coucou de Djeco, composé d’une dizaine de petits animaux en bois aimanté, dont les pattes et le buste sont à assembler ou dissembler pour créer de drôles de bêtes. Le nôtre est sur le frigo, et il a mobilisé les troupes de cousins jusqu’à 12 ans ! Dans le même genre, les puzzle en bois dans lesquels on peut choisir entre plusieurs têtes (affichant différentes émotions), plusieurs bustes et plusieurs pieds, lui plaisent beaucoup : elle trie chaque partie de corps en trois tas, puis essaye toutes les têtes, puis les pieds, et ainsi de suite…

Les petits poissons aimantés de la pêche à la ligne de Djeco sont appréciés aussi : à deux, chacun son tour, on les pêche pour les transporter dans l’autre lac, puis… on recommence dans l’autre sens !

Stella aime aussi se lancer dans de brèves parties de loto, de domino, de Premier Verger. Mettre ensemble ce qui est « payeil », c’est vraiment passionnant ! Il y a aussi le Nanu : bien sûr, on ne joue pas encore selon les vraies règles, mais Stella place les pastilles de couleur sur 5 images de son choix, et s’amuse beaucoup à mémoriser et retrouver la place de chacune de celles qu’on lui nomme, voire à essayer de dire ce qui est caché dessous.

Jeux de faire-semblant

Rouge est la nouvelle poupée. Remplir le biberon seule au bidet, puis le donner à Rouge, la mettre sur le pot, l’emporter au bain, et la faire téter (mais seulement sur maman !) occupent de longs moments.

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En ce moment, Avril (30 mois), adore jouer avec son poupon, elle a toujours (depuis ses 18 mois) aimé Bébé, et maintenant il fait partie de notre famille et de notre vie quotidienne. Elle passe de grands moments à s’occuper de lui, a lui parler, lui raconter des histoires, elle l’emmène partout.

Elle adore jouer aux jeux avec nous elle aime particulièrement les jeux où on doit lancer un dé (1er verger, little circuit) et d’autres comme « little association », les jeux de domino.
Elle joue beaucoup seule avec ses jeux de cubes et animaux avec lesquels elle fabrique des tours y met les animaux, les cache ; elle nous appelle pour que nous trouvions sous quel cube est caché l’animal.
Nous jouons aussi souvent à Bisou dodo avant la sieste.

Avril aime beaucoup les livres, on en lit aussi tous les jours à différents moments de la journée. Elle adore que je lui lise « le loup est revenu » et elle adore « lire » toute seule « de la petite taupe qui voulait savoir qui lui a fait sur la tête ».

Elle aime aussi toujours jouer à se cacher, elle se cache sous la couette et dit: « maman (ou papa) tu dis ou est Avril ?« , et faire de l’escalade et des figures acrobatiques sur son papa.

Le dernier jeu qu’elle aime beaucoup c’est jouer au docteur avec son copain Noé qui a 2 ans, et qui joue souvent le rôle de la victime. Lorsqu’ils jouent au docteur ensemble ils s’enferment dans la chambre et Avril me demande de m’en aller : « bon maintenant maman tu peux t’en aller !« .

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Ce qu’aime le plus Mathilde (2 ans et demi) ce sont les personnages qu’elle met en situation dans sa grande maison de poupée et avec ses véhicules préférés. Elle invente des histoires, rejoue des scènes de sa propre vie (« papa part au kravail » etc.). Les Playmobils (version 1 2 3) se mêlent sans problème avec les poupées en bois et les chevaux en plastique. On a un bac « personnages et véhicules », ça simplifie le rangement !

Sa poupée Aïcha a de très beaux vêtements cousus et tricotés par sa mamie (quelle chance !), elle aime bien l’habiller/déshabiller (et encore mieux si c’est maman qui le fait en respectant ses consignes : « nan, pas co’ ça, fais co’ moi ! »).

Elle joue surtout avec nous, encore très peu seule. On fait la « tamolé » (la pâte à modeler), on en fait de la dînette, on dessine, on peint… Et on fait de la musique : « maman, chante Pi-cacaouhète ! ». Avec son papa, c’est plus les jeux de constructions, les Duplo et aussi les briques géantes qui cumulent les avantages de construire et de faire tomber. Depuis que sa copine Stella a eu un plâtre, on joue au Docteur et depuis peu grâce à un emprunt à la ludothèque puis à Fred, elle a son propre matériel.

Elle se déguise, mets un chapeau et court en disant : « je suis un cowboy ! » ou bien mets une écharpe et prend un sac et dit qu’elle « va à la neige ». Elle joue à cache-cache sous la couverture, et comme lui a montré Avril, se met à l’abri du loup : « attention, un loup arrive ! » (parfois un dragon, ou papa, ou maman, en tout cas, c’est amusant de se faire peur !).

Elle aime aussi beaucoup les activités physiques : danser, sauter, faire du yoga (avec sa Yaya en particulier)…

La semaine des langues

Edit du 19/11/2014 : Lise présente la semaine des langues et parle du versant plurilinguisme de l’association :


 

Convaincu que le plurilinguisme est une richesse, le CAFÉ BILINGUE  lance la SEMAINE DES LANGUES pour « inciter nos concitoyens à considérer la diversité des langues et cultures – toutes les langues et cultures – comme une richesse patrimoniale et un atout économique pour notre pays. »

http://www.lasemainedeslangues.com/

C’est dans ce cadre et comme partenaire que Grandissons vous propose ses événements à Nice et Cagnes-sur-Mer.

Ouverture…

En tant qu’association de soutien à la parentalité, il nous apparaît essentiel de nous ouvrir à la diversité, à la couleur, à la différence et à la richesse de ce que chaque parent, chaque enfant, chaque famille pourra apporter.

Communication…

La transmission de la culture et de la langue, la communication entre parents et enfants sont des domaines qui méritent d’être au cœur de discussions, de questionnements et d’échange à l’intérieur des familles, et entre les familles.

Echanges…

Lors de cette Semaine des Langues, nous espérons ouvrir une porte de rencontre, d’échange et d’enrichissement mutuel entre toutes les familles venues d’ici et d’ailleurs.

Rencontres…

Des rencontres et espaces d’information, de discussion et de dialogue entre parents et professionnels auront pour objectif de permettre à toutes les personnes intéressées ou concernées par le multilinguisme de se rencontrer.

Un atelier ECHO multilingue offrira aux enfants de tous âges et à leurs familles la possibilité de découvrir de nouvelles cultures et d’entendre de nouvelles langues dans un cadre ludique.

La Semaine des Langues s’achèvera sur un grand tHé-multilingue, où nous espérons réunir le plus grand nombre de familles monolingues, bilingues, plurilingues, pour des échanges riches et variés.

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Janusz Korczak…

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Par Lise

[Cette semaine a lieu la journée internationale des droits de l’enfant, Lise vous présente à cette occasion le premier d’une série d’articles sur un grand médecin-pédiatre-écrivain-pédagogue-humaniste, Janusz Korczak.]


On voit quelquefois passer son nom, dans PEPS Magazine, en préface à Olivier Maurel… et pourtant, il ne nous est guère connu, tout au plus à cause de sa mort tragique. Moi-même, je ne l’ai pas vraiment rencontré lors de mes lectures ou recherches sur les thèmes de l’éducation et de la non-violence, mais parce que ma mère m’a prêté deux de ses livres. J’ai commencé ma lecture de Comment Aimer un Enfant d’un œil un peu critique, laissant filtrer des doutes tels que « encore une vieillerie avec des regards préhistoriques et stricts sur l’enfance… », pourtant, rapidement, je me suis laissée prendre par la poésie et l’originalité de l’approche. Oui, certains passages sont réellement durs, certes, ou peuvent agacer un peu, d’autres encore font sourire. Mais plus je lis et relis ces pages (pour tenter d’en faire une synthèse sur le présent blog) plus la puissance du message, sa richesse, sa dimension, m’enthousiasment. Je pense que, à l’époque où fleurissent les livres sur la non-violence éducative et sur les pédagogies alternatives, Korczak mérite absolument d’être connu et reconnu… et il est probable que je ne manque pas de revenir parler de lui ici !

Janusz Korczak est un pédiatre et écrivain polonais né en 1878, qui œuvrait à une refonte de l’éducation et du statut de l’enfant, privilégiant la sauvegarde et le respect absolu de l’Enfance. Il voulait une école de la démocratie et de la participation. Il dirigea deux orphelinats mixtes organisés en républiques d’enfants. Il créa des émissions de radio et des revues et journaux pour enfants, et il écrivit des livres pour enfants et pour adultes. Sur le plan pédagogique, son œuvre s’inscrit dans la lignée de la « pédagogie active » et de « l’École nouvelle », aux côtés de Montessori, Decroly, Neill, Freinet…

Il est aussi le précurseur reconnu de la mise en pratique des droits positifs de l’enfant (droits d’expression, de participation, d’association, etc.) officiellement établis le 20 novembre 1989 par la Convention des Nations Unies pour les Droits de l’Enfant, texte et acte politique majeur dont il exigeait l’élaboration depuis la fin du XIXe siècle (et auquel Aldo Naouri se targue de s’être opposé).

Il fut déporté en 1942 au camp d’extermination de Treblinka, avec les enfants du ghetto de Varsovie qu’il n’avait pas voulu abandonner (cf. le film de A. Wajda : Korczak, 1989).

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Comment aimer un enfant a été écrit au front, en 1915. Dès les premières lignes, le ton du livre frappe : écrit à la deuxième personne du singulier, il s’adresse au lecteur et commence par une question, dont la réponse est… « je ne sais pas. » Et, tout au long du livre, les questions, en longues listes, ne vont cesser de se succéder, laissant au lecteur le soin de réfléchir. Ici, pas de méthode, pas de réponse-type, pas de toute-puissance du scientifique « qui sait » mieux que le parent la manière dont celui-ci devrait élever ses enfants. C’est presque un dialogue qui s’instaure entre le lecteur et l’écrivain, dialogue rendu plus délicieux encore par le nombre des années écoulés depuis sa rédaction et qui donnent un petit goût sépia à certains passages, tandis que d’autres éclatent de modernité. Korczak ne parle pas seulement de démocratie et d’échange, il les montre. Ici, on ne se trouve pas face à un théoricien, mais à un homme d’expérience. Et à un poète. Tout, dans la forme comme dans le fond, appuie sa pensée : ainsi, il insèrera lui-même quinze ans plus tard des remises en cause de ses dires, des précisions, des prises en compte de l’évolution en fin de  plusieurs parties.

Le livre se décline en quatre chapitres : l’enfant dans sa famille, internat, colonies de vacances, la maison de l’orphelin. Chacun d’eux contient son lot d’idées capables d’apporter un regard nouveau ou enrichi aux parents ou aux enseignants d’aujourd’hui. Si je me permettais un petit reproche à la forme du livre, c’est celui que l’auteur semble suivre ses pensées dans un ordre un peu aléatoire, ce qui retire à mon sens un peu de la clarté et de l’intensité du propos.

Je ne parlerai dans cet article, que du premier de ces chapitres, en raison de l’absence de concision qu’à lui seul, il a causé dans mon écrit. Je ne peux m’empêcher, pour commencer, de citer quelques extraits de la première sous-partie, celle ou le médecin-éducateur se fait poète et philosophe pour parler de la grossesse et de la naissance :

« Le battement d’un cœur petit comme un noyau de pêche fait écho à ton pouls. C’est ta respiration qui lui procure l’oxygène. Un sang commun circule en vous deux et aucune de ses gouttes rouges ne sait encore si elle sera à toi ou à lui, ou si, répandue, il lui faudra mourir en sacrifice au mystère de la conception et de l’accouchement. Cette bouchée de pain que tu es en train de mâcher, c’est du matériau pour la construction des jambes sur lesquelles il courra, de la peau qui le recouvrira, des yeux dont il regardera le monde, du cerveau où la pensée flamboiera, des mains qu’il tendra vers toi et du sourire avec lequel il t’appellera « maman ».

« Parmi ces millions d’hommes, toi qui accouché d’un homme de plus. Qui est-il ? Une brindille, une poussière – un rien. (…) Mais ce rien est frère des vagues de la mer, du vent, de l’éclair, du soleil, de la Voie lactée. (…) Dans ce rien, il y a quelque chose qui sent, désire et observe ; qui souffre et qui hait ; qui fait confiance et qui doute ; qui accueille et qui rejette. »

Ce premier chapitre, l’enfant dans sa famille, se décline en 116 sous-parties, chacune porteuse d’une réflexion ou d’une idée, que je regrouperais en quelques grandes idées que j’ai pris la liberté de classer dans les titres ci-dessous :


L’enfant : une personne et une personnalité

Korczak montre l’enfant comme issu de la lignée d’ancêtres dont les milliers de parcelles sont réunies pour former une identité nouvelle. (sous-parties 2 à 5) Il insistera tout au long du livre sur l’individu. Les enfants se déclinent en autant d’identités et de caractères. L’auteur se pose la question de la part d’inné dans le comportement de l’enfant, part qu’il faudra accepter sans espérer changer l’individu,  et celle d’acquise par l’éducation, pour laquelle il s’agit de s’employer à lui donner ce dont il aura besoin pour s’épanouir. Cela donne matière à une riche réflexion sur la part de l’hérédité et celle de l’éducation dans la personnalité (n°49 à 53).

Une idée importante est que l’enfant n’est pas un mini-adulte en attente, mais d’ores et déjà une personne, dont chaque instant de vie a une valeur en tant que telle, et non comme une période de construction (n°40, n°64). La seule différence serait le manque d’expérience, dont Korczak nous donne de succulents exemples (n°65 à 71). Oui, cela va de soi, semble-t-il, et pourtant non, pas tant que cela, et lire ces passages le fait ressentir plus clairement que jamais. C’est ce qu’il définit comme le « droit de l’enfant à être ce qu’il est ».

On trouvera aussi des descriptions, des regards sur les nourrissons, les enfants, les adolescents, leur psychisme, leurs ressentis… oui, en lisant certains passages, on peut croire que l’auteur a vu à travers les yeux d’un enfant juste avant de tracer ses mots. Encore une fois, pas en termes d’âge et d’acquisition, mais en des descriptions rien moins que poétiques, il nous donne à voir ce qu’il croit percevoir chez certains enfants, sans omettre d’insister sur la variabilité des individus qu’ils sont déjà, et cela à plusieurs reprises, selon les périodes de la vie (n°26 à 43).

Ajoutons, pour démodée qu’elle soit, que la partie sur les filles et les garçons (« la fille, en plus des contraintes de l’enfance, doit subir déjà celles de la féminité », si, si, allez donc lire, n°99) n’est pas inintéressante dans les réflexions auxquelles elle peut conduire, ainsi que la réflexion finale et l’analyse de l’adolescent (n°101 à 115, « Nous avons peut-être tendance à y voir une période critique exceptionnelle et mystérieuse alors qu’en fait elle ne constitue qu’un des passages difficiles qui jalonnent la vie de l’enfant » (105)).

Cette vision respectueuse de l’enfant en tant que personne sert de base aux théories éducatives qui sont mêlées à ces descriptions.

« Elle est tout à fait fausse cette image qui nous représente l’enfant comme un anarchiste-né ou un être aussi intransigeant que vénal. L’enfant a le sens du devoir, respecte l’ordre, et ne fuit pas ses responsabilités pour peu que nous ayons la sagesse de ne pas les lui imposer par contrainte et qu’elles ne dépassent pas ses forces. » (n°102)

 


Education respectueuse et liberté

Beaucoup de paragraphes sont étonnants de modernité, et prédisent très nettement ce que l’on lit dans les livres récents : l’inutilité de vouloir faire correspondre l’enfant à un standard, les craintes et les difficultés des jeunes parents face à un jeune enfant qui leur parait difficile, l’importance de l’attachement parental dès les premiers instants (« si la jeune mère pouvait comprendre l’importance capitale de ces premiers jours et semaines… »)…

On trouvera quelques réflexions surprenantes sur la manière d’embrasser son enfant (« ce sont là des manifestations quelque peu douteuse d’une sensualité exaltée », n°32), sur les domestiques, sur la régulation des naissances (n°6)… aussitôt suivie d’une remise en question de la part de l’auteur, qui s’accuse de « bouderie puérile l’ayant longtemps poussé à refuser la nécessité d’un contrôle des naissances »)… Oui, quelques réflexions qui pourraient bien hérisser les cheveux sur la tête, mais… encore une fois, l’époque d’une part, la globalité du livre d’autre part, permettent de les contourner d’un sourire indulgent.

D’autres parties sont un peu en décalage avec ce que l’on connaît à présent, ou montrent combien de chemin déjà, a été parcouru. Tel ce paragraphe complet (n°38) consacrée au « droit de l’enfant à mourir » (eh ! oui, considérons qu’en 1915, le taux de mortalité infantile était d’environ 100 pour 1000 naissances vivantes, 1 sur 10… !) Et cela ne rend que plus précieux le fait d’avoir un enfant souvent bien-portant près de soi…

Mais ce dont Korczak parle le plus, c’est du droit de « vivre sa vie d’aujourd’hui ». Ainsi, il encourage les parents à offrir à leur enfant indépendance et liberté, à le laisser courir, comparant les sorties du petit paysan à la chambre aseptisée du petit citadin, et insistant sur l’importance des expériences que l’enfant effectuera lors de jeux pour ses apprentissages, et sur sa capacité à mesurer les risques (n°37 à 44). Il parle aussi de l’importance de ne pas accéder à tous les désirs de l’enfant, et à lui enseigner l’impossibilité ou l’interdit. Plusieurs parties sont également dédiées à l’importance de l’imagination et du jeu, et la manière dont les enfants s’y impliquent selon leur personnalité (n°72 à 80).

Dans son paragraphe sur l’alimentation, il propose de « donner à l’enfant ni moins ni plus que ce qu’il veut manger ». Idem pour le sommeil (n°62 et 63). Même l’allaitement au sein bénéficie d’une partie remarquablement ouverte, où il n’est pas opposé au biberon, mais à… l’engagement d’une nourrice, vivement condamné par Korczak, qui affirme déjà que chaque mère peut allaiter, et encourage à allaiter (presque) à la demande ! Et celui-ci d’enchaîner en parlant de diversification quasi-menée par l’enfant… (n°19 à 23)

Plusieurs paragraphes sont dédiés à la manière dont les enfants perçoivent les adultes, les mots que ceux-ci leur adressent, les croyances qui peuvent en découler chez les enfants (n°81 à 92). C’est déstabilisant, surprenant… mais ce que cela m’a inspiré avant tout, c’est : enfin un auteur qui essaye de se mettre à la place des enfants dont il parle, qui les a écoutés, qui, peut-être même, se souvient de sa propre enfance et s’appuie sur ses souvenirs pour proposer des affirmations !

En cinq parties (n°54 à 58), il décrira plusieurs milieux éducatifs de manière claire, tout en essayant de montrer ce que chacun pourra apporter ou non à l’enfant selon son caractère. Qu’il est bon de lire quelques pages sur la diversité, quelques lignes qui laissent voir qu’il n’y a pas une seule et unique manière de faire, qui donnent quelque recul !

Toutes ces idées éducatives mettent en avant l’objectif que l’enfant, qui « un jour aura des cheveux gris », devra plus tard « se retrouver dans la société, dans l’humanité, dans l’univers » (n°45).  « Nous lui faisons porter le fardeau de ses devoirs d’homme de demain sans lui accorder ses devoirs d’homme d’aujourd’hui. » (n°64) Dès lors, celui-ci ne devrait pas simplement subir des règles qui lui auront été imposées sans dialogue.


Langage, communication, échange

Enfin, Korczak donne un rôle extrêmement important au langage et au poids des mots.

Il décrit le nourrisson comme un être capable de comprendre, sinon les mots, du moins les situations, dès son plus jeune âge. Je n’aime cependant gère ce passage où il décourage la mère de trop lui parler au moyen de vraies phrases (n°29). Pourtant, il montre combien la manière de s’exprimer de l’enfant est riche et claire avant même qu’il soit capable de parler, et combien déjà il a de choses à dire (n°34). Je suis plus mal à l’aise avec la fin de ce passage, qui dit que le nourrisson pourra également se montrer « despotique avec son entourage » : pourtant Korczak ne veut par là que reconnaître aux enfants, en leur qualité de personnes à part entière, la possibilité de ne pas avoir envers tous et toujours un comportement positif.

Plus tard, il explique le besoin qu’a l’enfant de comprendre le monde qui l’entoure, et la manière dont l’adulte pourra l’aider par des mots, en lui donnant non seulement le nom de l’objet, mais aussi une appréciation sur celui-ci (n°47). Plusieurs parties s’attachent à montrer l’importance des mots dans la compréhension du monde qui nous entoure, quel que soit l’âge, et combien ils sont nécessaire à la construction de la pensée et des questionnements (n°85 à98).

Enfin, plusieurs longs passages sont dédiés au côté conventionnel du langage, et à la difficulté pour l’enfant de maîtriser ces règles (n°65) et de comprendre le langage souvent imagé : « la plupart des erreurs que nous commettons en portant nos jugements sur des enfants viennent du fait que nous prêtons nos pensées et nos sentiments aux mots qu’ils nous empruntent et qui, le plus souvent, ont pour eux une signification différente de celle que nous leur donnons » (n°68-69), quoi qu’il soit capable de raisonnement, mais retenu par une somme d’expérience moindre.

Porteur lui aussi de mots et de langage, l’enfant est capable d’apprécier le monde qui l’entoure, autant que ses valeurs morales. C’est ainsi que Korczak arrive à cette affirmation sensationnelle :

« Je pense que le premier et indiscutable des droits de l’enfant est celui qui lui permet d’exprimer librement ses idées et de prendre une part active au débat qui concerne l’appréciation de sa conduite et la punition. » (n° 37)

C’est d’ailleurs cette idée qu’il a appliqué dans la gestion de ses orphelinats, où opérait un tribunal d’arbitrage d’enfants. Mais de cela, je parlerai dans un prochain article, celui-ci se faisant déjà fort long.

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Conclusion

Combien d’ébauches, d’introductions, de bases… contient ce livre ! Lisez-vous Isabelle Filliozat, Olivier Maurel, Faber et Mazlich, Ginott… ? Je ne crois pas trop m’avancer en suggérant que le bourgeon de tout ce qu’ils décrivent se trouve déjà dans ce livre. Je suis un peu de parti pris, c’est vrai, et on pourra m’opposer que je ne décris que ce qu’il contient de positif, tout en omettant sciemment ce qui pourrait choquer ou ennuyer le lecteur moderne. Oui, mais j’ai déjà trop à dire sur ce que ce livre contient d’enthousiasmant, répondrais-je à cette critique justifiée.

Je ne conseillerais pas ce livre en première lecture à un parent qui s’interroge sur l’éducation non-violente ou s’intéresse au parentage. En revanche, je crois que c’est un enrichissement important, une base historique et un support réel que tout parent ayant déjà de bonnes idées sur la question pourra lire avec plaisir, surprise et curiosité, mais surtout avec avidité, et qu’il devrait appartenir au bagage incontournable de qui s’intéresse à la question.

L’interrogation qui me reste un peu douloureusement posée au coin des lèvres en refermant ce livre est « mais n’est-ce pas tout de même un peu triste et décourageant de constater qu’un siècle après qu’il a été écrit, nous n’en soyons encore QUE là, à croire naïvement que nous découvrons ce que cette homme affirmait déjà, à bâtir des théories utopiques quant à la nouveauté et à la potentialité de ces idées ? »

« Qu’aucune opinion ne soit une conviction absolue, immuable. Que le jour présent ne soit toujours qu’un passage, de la somme des expériences d’hier à celle, enrichie, des expériences de demain… A cette seule condition, notre travail ne sera jamais ni monotone ni sans espoir. »

Serait-ce là la réponse de monsieur Korczak ?


A venir : Les méthodes éducatives et pédagogiques de Januz Korcsak parties 2, 3 et 4 du livre.


Pour aller plus loin :

http://www.gfen.asso.fr/fr/pensee_pedagogique_de_j._korczak

http://korczak.fr/

http://www.unicef.fr/contenu/actualite-humanitaire-unicef/2014/02/14/l-innovation-pour-faire-progresser-les-droits-de-l-enfant-21266

Mode d’emploi de Petit Écureuil

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Par Ariane

A force de lire des kilos de livres, de parler avec d’autres parents, de passer des heures sur Internet, de réfléchir à la question de l’éducation, et bien sûr d’éprouver mes idées chaque jour avec Petit Écureuil, cobaye involontaire, m’est venu l’idée de rédiger un petit « Écureuil, mode d’emploi », qui évidemment n’est pas à suivre au pied de la lettre, un-e enfant n’étant pas une recette de cuisine ou un meuble en kit, et les sentiments et émotions du moment n’étant pas prises en compte, et un enfant n’étant pas linéaire (heureusement), etc. mais dont les grandes lignes peuvent servir à ses congénères, avec lesquels les parents ont comme moi envie de rester non-violent-e-s et de conserver des rapports harmonieux.

Voici donc mon modeste brouillon, à modifier et améliorer chaque jour avec chaque nouvelle expérience ou confrontation.


Situation de conflit : Petit Écureuil veut/veut faire quelque chose que je refuse de lui donner/laisser faire, ou ne veut pas faire ce que je lui demande (etc), et résiste à mes tentatives d’explications/de persuasion.

  1. Je respire un grand coup, et je quitte la pièce si je sens la colère monter, pour pouvoir réfléchir objectivement.
  2. Je me pose la question : est-ce que c’est bien important ? Est-ce que je pourrais lâcher prise sans que ça pose un problème pour sa sécurité, son bien-être…?

Si je peux lâcher prise, je lui explique que j’aurais voulu qu’elle voie les choses comme moi, mais que là, après réflexion, je vais lui laisser faire ce qu’elle voulait. Si par exemple elle refusait de ranger ses jouets et que mes tentatives de persuasion n’ont pas fonctionné, je dis par exemple « bon, cette fois c’est moi qui range (avec ton aide), parce que je suis solidaire, et que je fais ça pour que tu n’aies pas à le faire, mais j’aimerais la prochaine fois que tu le fasses aussi ».

Si je ne peux pas lâcher prise parce que c’est vraiment important, je négocie/essaie de la convaincre :

– l’explication : je ne veux pas que, parce que, et si, et comment…

– la diversion (ex. si elle ne veut pas s’habiller, je lui raconte une histoire en l’habillant sans qu’elle s’en rende compte)

– je lui fais voir les choses autrement : je lui montre le côté positif obtenu par l’acceptation. Ex. elle ne veut pas prêter son jouet (ce qui est son droit, soit dit en passant), je lui souligne le plaisir qu’aura son copain/sa copine à le recevoir, je lui rappelle qu’elle récupèrera le jouet quand il/elle sera parti… Si elle ne veut pas se préparer pour partir, j’insiste sur le plaisir qu’elle aura à se rendre à l’endroit où l’on va. Elle veut une glace que je ne peux lui donner, je lui demande ce qu’elle aimerait manger ce soir.

– je lui demande, tout simplement : s’il te plaît Petit Écureuil, je sais que tu n’as pas envie, mais je te le demande, s’il te plaît ?

– je lui donne un choix entre deux possibilités. Tu ne veux pas mettre tes chaussures ? Est-ce que tu préfères mettre celles-ci ? Ou alors préfères-tu les mettre toi-même ?

– je fais intervenir le jeu (voir le formidable livre de Lawrence Cohen, « Tu veux jouer avec moi ?« ). Ex. elle ne veut pas se préparer pour partir, j’invente un monstre qui est dans la maison et qui nous poursuit (« vite, vite il faut partir !! »). Elle ne veut pas se déshabiller pour se changer, je lui saute dessus en lui arrachant ses vêtements parce que j’ai faim et que je veux les manger. Elle rigole toujours. Ce qui marche très bien aussi : lui demander de me faire la surprise. Elle ne veut pas prendre sa douche ? Je lui dis « bon, ben ce n’est pas grave, je m’en vais, mais peut-être que quand je reviendrai dans la salle de bains tu m’auras fait une surprise et tu seras toute nue sous la douche ! Ca marche pratiquement à chaque fois (à n’utiliser qu’avec parcimonie donc, pour ne pas user le mécanisme 😉

– l’humour (marche presque toujours avec Petit Écureuil). Ex. « tu vas pas mettre ces chaussures-là ?! Mais c’est des tongs et il fait -10° dehors ! Mais ça va pas non, cette enfant est incroyable » avec une grosse voix, et Petit Écureuil éclate de rire et en rajoute, et hop, la pilule passe mieux.

si vraiment rien n’a fonctionné, je la préviens que je vais le faire « de force ». Exemple typique : le coup du médicament. Si elle est malade et qu’elle a vraiment besoin de prendre un médicament pour aller mieux, que j’ai épuisé toutes mes ressources de persuasion, je lui dis que je suis désolée, mais que je vais devoir le faire de force, et je le fais : je la plaque au sol et lui donne le médicament. Mais je l’ai prévenue avant, preuve de respect et inspiration à la confiance.


Le conflit : Petit Écureuil est en désaccord et se met en colère.

Nos enfants nous mettent souvent très en colère. Mais la formulation même de cette phrase montre bien le nœud du problème : nos enfants ne nous mettent pas en colère. Nous nous mettons en colère en réaction à leurs actions/mots/comportements. Mais, au moins jusqu’à un certain âge, il ne peut pas y avoir d’intention de nuire… Elle ne le fait pas exprès : soit elle teste pour constater mes réactions (ce qui est plutôt sain et « normal », même nécessaire au développement, c’est l’expérimentation du monde), soit elle veut quelque chose que je lui refuse (elle a le droit de le vouloir, comme j’ai le droit de lui refuser), soit c’est moi qui interprète avec mon cerveau d’adulte. Comme de l’anthropomorphisme, c’est de l' »adultomorphisme ». Nous ne pouvons pas interpréter leurs comportements avec nos critères à nous. C’est leur prêter des intentions qu’ils ne sont tout simplement pas capables d’avoir.

Ce qui m’aide beaucoup c’est l’apprentissage du réflexe « je me mets à sa place » (ça marche aussi avec les adultes…). Pourquoi a-t-elle réagi comme ça ? Pourquoi insiste-t-elle ? Dans le livre « Tu veux jouer avec moi ? » de Lawrence Cohen, il explique que nous, adultes, avons pour nos enfants la même incompréhension qu’ils ont pour nous. Il cite cet exemple : nous nous demandons comment notre enfant peut trouver plaisir à habiller/déshabiller sa poupée pendant des heures, et il/elle se demande comment nous pouvons trouver plaisir à passer une soirée entière autour d’une table à discuter. Nous n’avons pas le même vécu, les mêmes expériences, les mêmes peurs. Nous avons eu le temps de faire un chemin qu’ils n’ont pas entamé. Mais nous avons des choses à leur envier : leur spontanéité, leur absence de jugement ou de peur d’être jugé (ça ne va malheureusement pas durer), leur insouciance, leur capacité à s’immerger dans une activité et se laisser entraîner par leur imagination sans retenue, leur « vérité », leur absence de préjugés sur les autres et donc leur capacité à aimer sans conditions, à aller vers les autres sans retenue.

Nos enfants ne sont pas des « mini-nous ». Ils pensent, ressentent différemment. Mais pour elles/eux comme pour nous : crier et frapper n’est jamais constructif… Essayer de comprendre et s’adapter est plus efficace, et plus agréable pour les deux parties.

Lorsque Petit Écureuil se met en colère, je décris ce que je pense qu’elle ressent, je lui dis que je sais que c’est difficile pour elle de ne pas pouvoir avoir/faire/etc, mais que je ne peux pas faire autrement. Je comprends son émotion, tristesse et colère, et je la prends dans mes bras en attendant que ça passe. Généralement quand l’émotion est nommée et exprimée, elle passe toute seule très rapidement à autre chose.

Cela prend plus de temps sur le moment (et encore, pas tant que ça) que la confrontation brutale, mais nous gagnons un temps infini sur le long terme, sans compter une sérénité et une complicité précieuses. Par exemple elle ne veut pas s’habiller, je lui propose de choisir ses habits ou de s’habiller toute seule, ou je lui invente un défi, ou je propose la robe « avec les poches pour mettre des trésors », ou j’imagine un lutin qui va aider à l’habiller,… quel temps gagné en comparaison avec le temps que j’aurais perdu à l’habiller de force ! Et enfant et parent heureux-ses 🙂

Je pense que la clef (toujours en ce qui me concerne) c’est de savoir accepter de lâcher prise, de céder, parce que ce n’est pas grave ! Elle veut mettre le pull rouge plutôt que le vert ? Faire un jeu de façon complètement iconoclaste ? Veut manger un biscuit entre les repas ? Ne veut pas faire de sieste ?

On est obsédé-e-s par l’idée qu’un enfant ne doit pas gagner, ne doit pas avoir ce qu’il veut, qu’il ne faut pas céder à ses envies (qui ne sont que des caprices, bien entendu), l’enfant-roi, l’enfant-tyran… Mais si moi, je veux mettre le pull rouge plutôt que le vert, faire un jeu de façon complètement iconoclaste, manger un biscuit entre les repas, ne pas faire de sieste ? Est-ce que quelqu’un vient me hurler dessus en me traitant de capricieuse ? Et si je me mets en colère parce que je ne supporte pas une injustice, me traite-t-on de capricieuse ? Non, on m’admire même pour savoir m’indigner et ne pas me laisser faire.

Si ce que Petit Écureuil me demande ne contrevient pas à sa sécurité, son bien-être, (ou à ceux des autres) ne conduit pas à des dégâts matériels (et encore), je ne vois pas pourquoi, juste « pour ne pas céder », je m’obstinerais, créant une confrontation stérile et douloureuse pour nous deux. Parfois je souligne « d’accord, puisque ça te fait tant plaisir ».

J’accepte aussi (voir les livres d’Aletha Solter) qu’elle exprime ses émotions. Elle a le droit d’être en colère. Le droit de pleurer, de crier. Et même, c’est bon pour elle. Elle laisse sortir ce qu’elle a en elle, n’en a pas honte, et ça lui fait du bien, ça lui permet de passer à autre chose très vite et sereinement, le cœur plus léger.

Je me donne aussi le droit de m’exprimer. Je n’use pas de violence envers elle mais je lui dis ce que je ressens : « Je suis très en colère contre toi parce que tu m’as fait mal » par exemple. « Je suis très énervée parce que tu as renversé ton yaourt sur la table et que tu l’as étalé sur les coussins, je vais devoir tout nettoyer, et ça me rend furieuse ».

Je lui propose de réparer quand elle casse quelque chose, salit,…

J’essaie aussi de terminer sur une note positive : bon, je nettoie, mais la prochaine fois tu essaieras de garder le yaourt dans le pot et de ne pas donner à manger aux coussins ?


Pour résumer :

– ne pas hésiter à lâcher prise, si besoin en exprimant son ressenti : « ça m’embête vraiment que tu ne veuilles pas faire autrement mais je veux bien lâcher prise ».

– sortir de la pièce le temps de réfléchir pour ne pas l’avoir sous les yeux et entretenir les sentiments négatifs.

– décrire la situation et les ressentis/émotions.

– accepter que l’enfant exprime son émotion et l’y encourager.

– exprimer sa propre émotion (je ressens, parce que tu as, et ça me…) à son enfant, ça crée un défouloir plus constructif…

Surtout, ne jamais laisser penser à l’enfant que l’on ne l’aime plus… L’amour est inconditionnel (voir Alfie Kohn). C’est la chose qu’il a faite ou dite, l’attitude qu’il a eue, qui nous a mis-e en colère, pas sa personne.


Voilà, c’est mon très modeste petit kit de survie en milieu enfantin. Ce qui est formidable, c’est que ces grandes lignes, cette façon de communiquer, est aussi incroyablement bénéfique et constructive, entre adultes ! La communication non-violente ne concerne pas que les enfants… Et c’est plus efficace, et plus agréable… alors pourquoi s’en priver ?

A lire : Alice Miller, Jesper Juul, Isabelle Filiozat, Lawrence Cohen, Catherine Guéguen, Oliver Maurel, Haïm Ginott (entre autres).

En fait… tu n’en auras pas besoin

 La liste de naissance trois ans après

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Par Marie

Après le stade de « on est content, on vomit » vient celui de la liste de naissance. Si si, même que la cousine de la voisine de la pharmacienne, elle l’a faite chez AuxAlentoursDeBébé et qu’elle en est ravie ! Même que c’est moins cher que chez LeQuesnoy.

J’ai envie aujourd’hui de la commenter, cette fameuse liste. Avec toute l’expérience que j’ai acquise depuis…

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BIBERON 150ML BLEU T1 – BIBERON 300ML ROSE T1 – BIBERON 300ML WINNIE T1 – CHAUFFE-BIBERON MAISON : Alors là, ma louloute (j’ai décidé de traiter l’ancien-moi avec amitié), pourquoi ? Tu as décidé d’allaiter, qu’est-ce que tu feras avec des biberons ? « oui mais si ça marche pas ? » pourquoi partir perdante ? L’allaitement c’est pas forcément évident mais autant y aller vraiment. Et puis si ça marche pas, y’a la pharmacie de garde pas loin, il sera toujours temps d’en acheter, des biberons.

CORBEILLE PETITE TOILETTE : le nécessaire de base avec la brosse (que tu n’utiliseras jamais mais que tu finiras par avoir en double), le thermomètre de bain (que tu utiliseras 2 fois) et les ciseaux à ongles à bouts ronds (ça oui, tu couperas même les ongles de la fille de la copine qui flippe).

COUSSINETS LAVABLES : les premiers mois, ça va bien te servir. Les prendre lavables c’était une bonne idée mais ils sont tellement épais que tu préfèreras finalement en acheter des jetables.

DEE DEE LE DRAGON : un chouette joujou. Pas utile avant plusieurs mois. Au début c’est toi le jouet.

GOUPILLON AVEC SOCLE GIPSY : pour laver les biberons que tu n’utiliseras pas. Mais il est beau, il va décorer ta cuisine.

HOCHET DENTITION LIBELLULE : un hochet avec du liquide à mettre au frigo. Tu ne vas jamais le mettre au frigo mais il va servir à ta puce.

LIT AUTOMATIQUE CHOCO VERT : va te servir deux fois, dont une au fils d’une amie qui ne va jamais vouloir dormir dedans et va hurler pendant 1h. Un bien bon souvenir. Heureusement tu vas pouvoir le revendre sur le site du coin.

MATELAS A LANGER FLOCONNE LAPIN : oui, tu as bien fait de prendre le moins cher. En fait, il servira à rendre un peu moelleux la planche-à-tout-faire (porte-baignoire et table à langer, merci papa).

MOUCHE BÉBÉ MANUEL : tu feras bien attention à ne pas perdre les différentes pièces. Tu les perdras quand même et tu trouveras ça vraiment dégueu les rares fois où tu l’utiliseras.

PROTÈGE-MAMELONS x2 STANDARD : on a rarement besoin d’intermédiaire entre un bébé et le sein de sa mère. C’est même une idée bizarre. Tu l’auras encore trois ans après et tu ne sauras toujours pas quoi en faire.

BAIGNOIRE FLEXIBATH PARME/VIOLET – SIÈGE BAIN DAPHNÉ ROSE LAYETTE : une super baignoire et belle et pliable qui te servira en vacances et lorsque tu n’auras plus qu’une cabine de douche.

STÉRILISATEUR ELECTRIQUE : à posteriori c’est assez mystérieux dans une liste de naissance. Même pour les bébés au lait artificiel ça ne sert plus (oui, tu t’es fais un peu avoir).

TAPIS ACTIVITÉ JOLIS PAS BEAUX : un peu cher mais superbe. Pas vraiment indispensable mais il te seras utile lorsque tu prépareras un coin de motricité libre dans ton salon. « Un coin quoi ? » Fais pas le canard, tu verras bien, c’est ton bébé qui te guidera.

TASSE 1er A EVOLUCLIP GIPSY SOFT : pas vraiment indispensable, tu trouveras d’autres (plusieurs d’ailleurs, pour quoi faire ?) modèles mieux conçus par la suite. Mais ton bébé va bien aimer boire/arroser lors de ses repas.

TIRE-LAIT ELECTRIQUE E MOTION NUK – POTS DE CONSERVATION LAIT MATERNEL : tu ne sais pas quand tu reprendras le travail, pourquoi penses-tu que tu auras besoin de t’en servir ? Tu penses vraiment que tu vas tirer ton lait ? Pourquoi faire ? Ce fameux biberon que doit donner le papa ? Le papa n’en aura rien à faire de cette idée-là, il préfèrera donner le bain (c’est mieux que de changer les couches, à choisir…). Tu essayeras de tirer ton lait. Parce que le pédiâââtre aura prétendu que c’était important. Tu n’arriveras jamais à lui faire dire pourquoi il faut absolument que ton bébé de 3 mois sache boire au biberon. « Au cas-où » : tu apprendras plus tard qu’il n’y a pas beaucoup de raisons qui auraient pu te faire arrêter le sein brutalement. Tu vas par contre finir par arrêter brutalement d’aller voir ce con de pédiatre.

INTER BABYPHONE SIMPLY CAR : tu as voulu le prendre parce que tu vas partir en vacances, que tu ne seras pas tout le temps tout près comme dans ton tout-petit appartement. Tu t’en serviras trois fois et il servira ensuite de faux-téléphone à ta fille. Un peu cher le faux-téléphone (quand une calculatrice à 2€ fait l’affaire !)

PORTE BÉBÉ ORIGINAL NOIR RAYURE : Oh, un Baby-B*jorn, mais ‘fallait pas ! Parce que tu prévois de prendre l’avion, c’est ça ? On t’a prêté une écharpe mais tu ne sais pas faire, ça fait quand même peur ces histoires de nœuds, là… Tu achèteras peu de temps après un meï-taï que tu mettras longtemps à oser utiliser : « mais… elle va tomber !« . L. te dira très gentiment que c’est pas très physiologique comme portage… Tu te sentiras un peu mal mais tu seras contente qu’elle te l’aie dit. Si j’avais pu te conseiller à l’époque je t’aurais dit de prendre un sling, ça t’aurait bien plu avec ton tout-petit-bébé que tu ne peux jamais poser. ça aurait pu te permettre de voir que tu n’avais pas perdu toute ta liberté. Juste la majeure partie. Et puis pour après, si tu avais voulu un pré-formé, je t’aurais dit d’en essayer plusieurs : le Manduca ne te conviendra jamais mais tu aimeras beaucoup le Boba.

AMIS DU BAIN : le lot comprend des poissons, canards et aussi un lapin aquatique. ça te fera rire même longtemps après ! Impossible de bien les laver quand même, ça pourra cracher de l’algue, beurk.

BALLES DE JEUX x75PCS : tout le monde en a trop, c’était pas vraiment la peine de les acheter (comme beaucoup que tu n’oseras pas au début acheter d’occasion). La puce s’amusera bien avec dans sa piscine à balles.

BAVOIR BANDANA ANGEL LACE – BAVOIR BANDANA CROSSEYED JOLLY – BAVOIR BANDANA PETIT ROYAL : tu ne t’en serviras jamais mais ils te serviront à draguer S. qui crache beaucoup sur sa maman et à qui tu les prêteras. Elle sera par la suite éternellement amie avec toi, ça valait le coup !

DOUDOU VACHE JOLIS PAS BEAUX : pas de doudoux pour ta fille, ça ne l’intéressera jamais. C’est toi le doudou, elle n’aura jamais besoin de transférer quoique ce soit sur un morceau de tissu. Après 2 ans, elle s’amusera avec ses peluches, inventera plein d’histoires avec.

MATELAS BAMBOO 60×120 – DRAPS HOUSSE JERSEY 60×120 BLANC – DRAPS HOUSSE JERSEY 60×120 PERLE – DRAPS HOUSSE JERSEY 60×120 TAUPE : sympa les couleurs, ça claque ! Le lit était presque de trop les premiers mois premières années mais ça, tu ne peux pas le concevoir maintenant, le cododo, tu crois que c’est ultra-dangereux.

LA PIEUVRE MUSICALE MULTICOLORE : il a l’air génial ce truc mais les pattes de la pieuvre sont bien trop dures pour que ton bébé en fasse sortir un son. Ou alors si, s’il tombe dessus. Sinon, tu pourras jouer dessus toi-même vu que tu ne fais plus de guitare.

VEILLEUSE LUTIN VIOLET : tu imagines ta fille utilisant sa veilleuse pour aller faire pipi la nuit. A deux ans et quelques, elle ne se lèvera pas pour faire pipi la nuit (elle aura encore une couche). Elle se lèvera pour venir dans TON lit et elle n’aura pas besoin de veilleuse pour ça. Mais tu t’en serviras toi pour les tétées nocturnes.

TRANSAT GRIS VERT : tu vas t’en servir deux fois. Ton bébé n’aimera pas être ailleurs que dans tes bras. Et c’est normal !

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A relire cette liste je me dis que vraiment j’ai acheté et fait acheter trop de choses. Qu’on n’a vraiment pas besoin de grand’chose avec un tout-petit. Mais que ça nous rassure ! On fait bien comme-il-faut pour accueillir notre enfant, il aura une belle chambre !

Hey, Marie, tu sais quoi ? Ta fille elle n’aura sa chambre qu’à deux ans passés, elle n’en a jamais eu rien à faire de toutes ces choses. Ce qui est important pour elle c’est toi, et son papa et ses copains et copines, et ses grands-parents, et tout son cercle de gens autour d’elle.

Tu as cru que ça te préparerait de préparer le matériel. Hé bien que dalle ! Rien ne t’a préparé à ce gigantesque chamboulement qu’a été l’arrivée de ta fille. Et tu ne savais même pas que tu pouvais aimer à ce point…