Transportée dans les limbes
Transpercée de fils blancs
Emportée sans élan
Le silence me nimbe
Ni le temps ni l’espace
N’effleurent mon corps nu
Un fil de vie ténu
Me cisaille et m’enlace
Chaque vague est profonde
Je ne suis plus en moi
Tourbillons et émoi
Balancée dans les ondes
Mais mon souffle me porte
Sur mes pensées ancrées
Au cœur du temps sacré
Dont j’effleure la porte
S’ouvre à moi l’infini
Et j’y heurte mon âme
La souffrance m’enflamme
Mort et vie se renient
Et soudain tout s’apaise
Je retombe en moi-même
Sous l’inconnu suprême
D’une vive fournaise
L’intérieur de mon corps
Déposé sur mon sein
Rond et doux à dessein
Paraît l’Amour fait or
Je ne suis que douleur
Et toi toute douceur
Mais ton cœur dans mon cœur
Bat l’infini bonheur
Estelia Brust, Élaitgie, 2012