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Découvrir une langue et un pays en famille : le retour des ECHO !

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Eclosion

En 2014, après plusieurs rencontres entre locuteurs de même langue et à la demande des familles, naquirent les ECHO. L’idée étaient que tous les enfants soient conviés à venir découvrir de manière ludique et conviviale une nouvelle langue, culture, pays…

Enfin non : pas une, mais DES nouvelles langues : notre volonté est l’ouverture, le partage, l’échange, la multiplicité !

Les ECHO

L’objectif ? Offrir à nos enfants le goût des langues, l’ouverture de leurs oreilles vers leurs mystères, l’éclosion de leurs esprits vers les cultures variées dans lesquelles s’enracinent ces langues…

C’est une LANGUE SURPRISE qui est dévoilée chaque mois, afin que la curiosité demeure intacte et ouverte à tout ce qui pourra être entendu ce jour-là.

Les enfants de tous âges, de la maternelle au collège, y sont bienvenus, avec leurs frères et sœurs et leurs parents, pour partager un petit voyage en famille.

Rétrospective

Au fil des années, nous ont ainsi été présentés par des locuteurs natifs : l’Allemagne, le Japon, la Côte d’Ivoire, le Royaume-Uni, l’Italie, Nice et le Nissart, la Pologne, le Portugal, le Maroc, la Grèce, la Suède, le Brésil, Madagascar, les Etats-Unis, l’Algérie, la Russie, la Hollande, la Serbie…

Nous avons dansé des danses traditionnelles, regardé des vidéos et des images, appris des mots, entrevu des alphabets et des grammaires, entendu des musique, goûté de délicieux mets, chanté, beaucoup ri, et rencontré bien des gens.

Les locuteurs animateurs

Pour cela, chaque mois, nous recherchons une personne qui accepte de venir présenter sa langue maternelle, sa culture, son pays, aux enfants et à leurs familles, lors d’un atelier d’environ 45 minutes, à travers les supports de son choix : images, livres, gestes, jeux, danses, objets, saveurs, chants…

Une trame vous est proposées pour vous aider à la préparation, ainsi qu’un contact mail, téléphonique ou une rencontre pour ceux qui souhaitent plus d’aide pour préparer leur atelier.

Tout le monde peut le faire. Si si, chacun de vous a beaucoup à offrir. Toutes les langues, tous les pays, qu’ils aient déjà présenté ou non, sont bienvenus !

L’idée reste que public et animateurs viennent pour le plaisir avant tout. Plaisir de partager ses connaissances, plaisir de découvrir celles qui sont offertes, plaisir de s’amuser.

https://www.facebook.com/events/6560824824036895/6560824837370227?active_tab=aboutVoir le calendrier

Contactez-nous, venez nombreux !

grandissons@yahoo.com

07 62 24 43 54

FESTIVAL de Grandissons

Grandissons vous invite à son FESTIVAL !

Et le programme est en ligne !

Ouverture du Festival le mercredi 20 novembre à 19h par la projection du film « même qu’on naît imbattables »

Trois conférences y seront données :

Le samedi 23 novembre de 10h à 19h30, à l’Espace Centre de Cagnes-sur-Mer.

  • 11h – Tu serais un dragon : communiquons par le jeu (par Lise Rebattu de Grandissons) billetterie ici
  • 14h – Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’adolescence… sans jamais oser le demander (par Vicky Brougiannaki, coach parentale) billetterie ici
  • 18h – Papa n’aime pas courir après les crabes, conférence gesticulée (par Laurent Blin-Sourdon, des « Pères indignes ») billetterie ici

De nombreux ateliers y seront proposés tout au long de la journée :

  • massage bébé
  • philosophie pour les enfants
  • portage
  • lisons
  • papotons tous thèmes
  • papapotons entre pères pairs
  • ecoparentage
  • etc.

Plusieurs stands de présentation d’associations y seront présentés, ainsi qu’une buvette.

Pique-nique tiré du sac.

Prix libre et en conscience, tout le monde est bienvenu !

Programme détaillé à venir au plus vite !

1 an d’ECHO

Par Lise????????????????????????

Voilà un an et même un peu plus qu’a eu lieu le premier ECHO de Grandissons ! Au départ nous est venue l’idée d’ateliers d’ouverture aux langues pour tous les enfants et leurs familles : ouverture de l’oreille à de nouvelles sonorités, ouverture de l’esprit à de nouvelles cultures, ouverture de l’avenir à de nouveaux apprentissages et ouverture des rêves vers de grands voyages… En-dehors des rencontres entres familles déjà multilingues, plusieurs demandes nous avaient été faites pour des ateliers d’anglais, mais un élément primordial dans notre esprit est de privilégier la diversité, toutes les diversités. C’est ainsi que les ECHO se sont déclinés sous la forme d’ateliers de présentation d’une langue surprise chaque mois. Oui oui, surprise, les participants ne la découvrent qu’une fois sur place ! Jusqu’à présent, les enfants présents étaient âgés, en moyenne, disons de 1 à 3 ans. Parfois un peu moins, parfois un peu plus, mais, là aussi, nous espérons qu’avec le temps, des enfants plus grands viendront se joindre à nous et enrichir de leur curiosité les échanges qui ont lieu dans ces ateliers.

Durant cette année, chaque mois un ou plusieurs parents sont venus présenter leur langue et leur culture. Italien, allemand, anglais, serbe, russe, polonais, japonais, espagnol, grec… (en oublié-je ?) se sont succédés. Ainsi, nous avons pu nous présenter dans chacune de ces langues, entendre Frère Jacques dans la plupart d’entre elles, goûter plusieurs recettes de pays lointains et repartir avec certaines d’entre elles imprimées, découvrir plusieurs alphabets, entendre contes, histoires et traditions, effectuer quelques pas de danse sur des musiques traditionnelles, répéter les paroles et les gestes de chansons aux sonorités nouvelles…

Cela a été chaque mois l’occasion d’un petit voyage, duquel parents et enfants ont pu retirer ce qui leur parlait. Il n’est pas rare qu’après une rencontre ECHO, ma fille de 3 ans s’amuse pendant quelques jours à « parler » la langue qu’elle vient de découvrir, et nous accumulons les petits souvenirs réunis rencontre après rencontre : un marque-page avec son prénom en japonais, des paroles de chansons allemandes, une recette italienne, quelques mots écrits en russe, plein de bonnes choses à goûter (non, celles-là, nous ne les avons pas gardées !)…

Et un très grand merci à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre ont participé à cette année Première !*

Bon, il ne me reste plus qu’à conclure ce bref récit en vous sollicitant : si vous possédez une autre langue et/ou d’une autre culture, vous pourriez nous enrichir en animant un atelier avec celle-ci. Nous nous tenons à votre disposition pour une aide à l’organisation… Contactez-nous par mail.

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* Je ne peux m’empêcher de redouter un oubli (si jamais vous en êtes victimes, s’il vous plaît, manifestez-vous !), mais un grand merci à Annika, Olivia, Silvia, Michela, Tatiana, Stan, Vicky, Kezia, Anna, Consuelo, Paola, Mako, Nenad, Marine, Eliza…

Un Thé-multilingue international

Par Lise

Ces rendez-vous ne sont pas très réguliers, et parfois assez espacés… malheureusement, n’est-ce pas, parce qu’on y fait des rencontres décidément intéressantes.

Toutes les familles concernées par la présence de plusieurs langues ou cultures à la maison, et même celles qui ont juste envie de passer un moment international, y sont conviées. Et nous espérons que la diversité ira croissant, car l’Europe était, cette fois encore, largement surreprésentée. J’ai envie de le répéter : bilingue, cela ne signifie pas français/anglais. Cette idée vient si automatiquement à un grand nombre de personnes, que nous avons changé l’intitulé premier de « tHé-bilingue » pour celui de « Thé-multilingue ». Et en effet, en ce 28 novembre 2015, la variété était au rendez-vous parmi les langues et les cultures : bébés et enfants franco-russes, franco-polonais, franco-serbes, italo-franco-roumains, franco-croates, germano-américano-français, franco-anglais, franco-italiens, basco-américains, américano-franco-internationaux… et pardon si j’en omets ou déforme !

Nous avons commencé par un petit tour de table permettant à chacun de présenter son parcours et de proposer témoignages et questions. Comment offrir à son enfant suffisamment d’occasions de fréquenter sa langue minoritaire ? Et quand le deuxième parent ne la parle pas ? Quelle langue choisir lorsqu’il y en a un plus grand nombre au sein du foyer ? Comment faire au quotidien, lorsque l’on doit parler sa langue minoritaire au milieu d’une foule qui ne la comprend pas ? Aucune réponse, bien sûr, n’a permis de solution tranchée, mais les suggestions des uns et les témoignages des autres ont ouvert sur une réflexion riche. En ce qui concerne la dernière question de cette liste, nous avons constaté avec un semi-étonnement que, si elle évoquait une difficulté chez tous, elle était prégnante chez les parents dont la langue n’était pas l’anglais ni l’italien, qui mentionnaient là un réel obstacle.

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Pour finir, nous avons déployé une « fleur des idées ». Pendant que les enfants étaient partis chahuter en fond de salle en un joyeux paquet d’âges et de langues mêlées, chaque participant a été invité à choisir une étiquette portant une proposition, ou à rédiger sa propre idée sur une manière d’entretenir et de rendre ludique le bilinguisme dans son foyer. Quelques idées, dont nous avons discuté un moment, avec les parents d’enfants plus grands ayant déjà testé certaines d’entre elles, et ceux d’enfants plus jeunes à la recherche de pistes : multiplions les locuteurs, lisons, échangeons autour des livres, voyageons dans les pays où sont parlées les langues concernées, mettons-nous à la hauteur de l’enfant pour nous adresser à lui, captons son regard, valorisons aux yeux de l’enfant la langue et le bilinguisme, plaçons l’enfant dans un environnement où la langue parlée aura quelque chose de naturel et où nous nous sentirons bien, décrivons ce que l’on fait, ce que l’on voit dès les premiers jours de l’enfant, aménageons un coin de la maison dédié à la langue et la culture minoritaires… Les maîtres-mots restant bien entendu pour les parents patience et persévérance…

Vivement le prochain rendez-vous !

L’enfant dans la migration : apprendre le français, communiquer en français

Par Michela

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Mon fils a commencé a fréquenter l’école maternelle en septembre, deux jours après notre arrivée en France. Il a du s’adapter à l’école (première insertion dans le système scolaire), à un nouvel environnement, à une nouvelle manière à vivre (en famille monoparentale loin des grands-parents) et à une nouvelle langue.
 
C’est un enfant sociable, très habitué au changements et à rester avec des personnes différentes : quand il avait 6 mois j’ai repris mon travail et pendant que je travaillais il restait avec son papa. Son père est marocain et il lui parlait en arabe aussi. Après ma séparation d’avec son père, j’ai eu la garde exclusive, et Achille et moi avons déménagé une première fois dans un autre appartement, puis une deuxième chez les grands-parents et finalement (pour le moment du moins) nous vivons ici en France. Il voit son papa sur Skype et, de temps en temps, en Italie pendant les vacances scolaires.
 
Au début de l’année les maîtresses m’ont exprimé leur préoccupation quant au fait qu’Achille ne comprendrait pas beaucoup les consignes, les règles, les explications. Elles me conseillaient de parler français avec lui pour le faire avancer plus vite dans l’apprentissage de la langue. En réalité, par choix, j’ai préféré garder l’italien. Et tout de même, en quelque mois il a appris pas mal de français : évidemment il n’a pas un très grand vocabulaire, étant donné son âge, mais il s’exprime bien dans les deux langues, qu’il sélectionne désormais selon l’interlocuteur. Souvent il corrige ma prononciation très italienne du français, surtout les nasales, la différence entre OU et U et le R pas bien français.


J’ai une formation en médiation culturelle et j’ai travaillé aussi dans le milieu scolaire en Italie. J’ai déjà observé la manière dont l’apprentissage d’une langue seconde, en particulier dans le processus d’immigration dans un pays étranger, est très lié à la sphère des émotions. En réalité les plus récentes méthodes de la didactique des langues étrangères (pour enfants et adultes) tiennent bien compte de cela : l’apprentissage d’une langue étrangère ou langue seconde implique en particulier la partie droite du cerveau et l’amygdale (partie du cerveau qui gère les émotions). De mon point de vue, l’apprentissage de la langue lors de la migration peut être un indicateur de la façon dont l’enfant vit l’inclusion dans la réalité de l’école et de la société, encore avant d’être un moyen pour s’intégrer.
 
En fait, d’éventuels problèmes liés à la double appartenance linguistique et culturelle ne se posent pas avec un simple contact entre deux langues différentes, mais ils peuvent survenir à un niveau psychologique pour plusieurs raisons. Le niveau de compétence linguistique différent, par exemple, peut entraîner une certaine distorsion dans les relations familiales : parler la langue seconde mieux que les parents et avoir plus de contacts sociaux peut rendre ces enfants les interprètes, la « voix », de leurs parents, leur faisant ainsi assurer un rôle déséquilibré au sein de la famille. Si la langue maternelle et la culture des parents sont également ignorées par l’école et dévaluées par la société, la situation empire. Ce sont des situations qu’on peut chercher à comprendre et analyser quand elles se présentent, mais c’est n’est pas en omettant la langue d’origine qu’on peut leur faire face.  La langue maternelle dans la migration, précieuse et fragile, reste tout à fait cruciale pour un développement sain de la personnalité de l’enfant.
 
Bien que, au premier abord, il semble parfois difficile dans une situation d’immigration dans laquelle on voit l’ « urgence », d’apprendre la langue d’origine du pays d’accueil, sur le long terme le développement du bilinguisme est toujours un enrichissement pour la croissance de l’enfant, qui s’ habitue à gérer la communication et à «lire le monde» (chaque langue porte avec elle une vision différente du monde) avec des systèmes linguistiques différents. 
Désormais, j’aime voir qu’Achille non seulement passe d’une langue à l’autre sans soucis particuliers, mais aussi qu’il prend visiblement plaisir à répéter les nouveaux mots, poser des questions, interroger sur les significations et s’amuse en faisant des blagues en utilisant les traductions entre une langue et l’autre.
Cela me fait penser à cette phrase de Giuliano Scabia, dramaturge et écrivain italien : « Le langage est un être vivant qui habite en vous, et si vous le caressez et jouez avec lui il vous donnera le bonheur.».

Grandissons visite le musée Mundolingua à Paris

Par Lise

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En arrivant, une porte minuscule entr’ouverte sur une rue grise, on se demande même si on est à la bonne adresse. Timidement, on pousse le battant de verre pour pénétrer dans une entrée exiguë dans laquelle vous accueille une jeune femme avenante, qui vous munit d’un casque audio et vous fournit les explications nécessaires à la visite. Chaque écran que vous allez croiser est muni d’une prise jack multiple à laquelle vous pourrez brancher votre casque pour de plus amples explications, et, très important, la salle du rez-de-chaussée n’est pas seule, il faudra garder du temps pour celle du sous-sol, qui est bien plus vaste. Alors, on pénètre dans cette première salle, déjà grande tout de même, et surtout richement aménagée. Tout le musée unit une atmosphère chargée de boiseries, de vieux meubles, de voûtes et de poutres qui évoque une sorte de grenier désuet et magique, à ses dizaines d’écrans tactiles, pour notre plus grand plaisir.

Comme sorti d’une grande caisse de bois ouverte autour de lui, chaque écran détaille un thème précis.

Le rez-de-chaussée est dédié au langage et à ses définitions. Qu’est-ce que le langage ? Quelles formes prend le langage humain ? Comment fonctionne la phonétique ? Qu’est-ce que la syntaxe ? Comment s’articulent les langues ? Quelle est la part des gestes et expressions dans la communication ?… Autant de questions qui trouveront des réponses détaillées à travers des textes, des vidéos, et des jeux de manipulation.

Une arrière-salle présente l’apprentissage du langage, son lien avec le cerveau, l’enseignement des langues secondes, et les pathologies qui peuvent y être liées.

Le sous-sol est quant à lui destiné à l’histoire des langues du monde. Mythes et origines, langues, religions et sociétés, les différentes écritures, y sont détaillés. La deuxième partie de cet espace, enfin, décline les mots à la marge, codes, humour, jeux de mots, proverbes…

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Ce musée est véritablement un trésor pour tous. Stella, 2 ans, y a passé une heure à manipuler les cubes servant à symboliser les éléments de la syntaxe, à toucher les écrans, et à manipuler les quelques jeux de sociétés proposés en fin de visite. Bon, concrètement, je le recommande davantage à partir de 5-6 ans tout de même. Pour les personnes fatiguées ou âgées, il est tout à fait adapté, puisque la majeure partie de la visite s’effectue assis devant les écrans. La visite se décline sur autant de niveaux qu’on le souhaite, de la découverte jusqu’à l’approfondissement, y compris pour les professionnels. J’ai envie de conseiller de prévoir d’y passer une bonne demi-journée ou d’y retourner plusieurs fois, pour ne pas ressortir frustré de tout ce qu’on n’a fait qu’entrevoir.

Pour la petite anecdote, il y avait juste devant moi un jeune d’environ 14 ans accompagné d’une femme qui pouvait être son éducatrice ou son orthophoniste. Ils sont restés plus d’une heure. J’entendais parfois le garçon s’écrier « ah ! ouais, c’te langue-là, j’lai déjà entendu parler ! », ou « Genre, c’est trop comme ça qu’on parle, nous ! » Il a terminé sa visite en disant « j’étais jamais allé dans un endroit comme ça qui fait réfléchir. » Et à la question de son accompagnatrice qui lui demandait si cela lui avait plu « Ouaich. Tranquille. Ca gère… » Eh oui, il y en a vraiment pour tout le monde, dans ce lieu dédié à la communication !

Enfin, la visite pourra, après qu’on ait croisé le rouleau de papier hygiénique illustré de mots croisés, s’achever par un petit tour aux toilettes, face auxquelles une plante en plastique vous enjoindra de lui adresser de la parole. Pour voir…

http://www.mundolingua.org/

Compte-rendu de la Semaine des Langues

Par Lise

En ce mois de novembre 2014, Grandissons, en tant que partenaire du Café Bilingue, a organisé différentes manifestations dans le cadre de la Semaine des Langues. En tant qu’association de soutien à la parentalité, Grandissons souhaite s’ouvrir à la diversité, à la couleur, à la différence et à la richesse de ce que chaque parent, chaque enfant, chaque famille peut apporter.

Des échanges autour du bilinguisme

La semaine s’est ouverte sur une petite conférence-débat animée par une orthophoniste, avec pour thème « élever ses enfants entre plusieurs langues et plusieurs cultures ».

Un Echo-multilingue

Elle s’est poursuivie par un atelier ouvert à tous les enfants et leurs parents.

Six parents de cinq nationalités différentes ont présenté leur pays et leur langue à leur public, l’emportant dans un voyage autour de la salle.

Consuelo nous a parlé du Chili, présentant une épice à l’odeur agréable et une chanson en espagnol.

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Mako a présenté le Japon sur une grande carte, a chanté une chanson à gestes dans sa langue, et montré aux enfants stupéfaits comment réaliser une magnifique boule en origami.

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Annika et Olivia ont fait entendre au groupe comment se présenter en Allemand, puis ont chanté dans cette langue, avant de présenter les animaux et leurs cris avec des figurines et un livre dont les enfants ouvraient les portes.

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Paola a chanté en italien, entraînant dans la danse et les rires parents et enfants.

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Anna a montré des images de l’Angleterre, puis chanté en anglais avant de lire plusieurs histoires aux enfants très attentifs.

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Une table ronde

Deux orthophonistes, un psychologue et une maman dont les enfants ont grandi dans un contexte de migration étaient présents ce jour-là.

Un tHé-multilingue

Pour clore cette Semaine, quelques familles concernées ou intéressées par le multilinguisme et les échanges inter-culturels se sont réunies autour de thé et de gâteaux au Citron Doux parmi les rires des enfants.

La semaine des langues

Edit du 19/11/2014 : Lise présente la semaine des langues et parle du versant plurilinguisme de l’association :


 

Convaincu que le plurilinguisme est une richesse, le CAFÉ BILINGUE  lance la SEMAINE DES LANGUES pour « inciter nos concitoyens à considérer la diversité des langues et cultures – toutes les langues et cultures – comme une richesse patrimoniale et un atout économique pour notre pays. »

http://www.lasemainedeslangues.com/

C’est dans ce cadre et comme partenaire que Grandissons vous propose ses événements à Nice et Cagnes-sur-Mer.

Ouverture…

En tant qu’association de soutien à la parentalité, il nous apparaît essentiel de nous ouvrir à la diversité, à la couleur, à la différence et à la richesse de ce que chaque parent, chaque enfant, chaque famille pourra apporter.

Communication…

La transmission de la culture et de la langue, la communication entre parents et enfants sont des domaines qui méritent d’être au cœur de discussions, de questionnements et d’échange à l’intérieur des familles, et entre les familles.

Echanges…

Lors de cette Semaine des Langues, nous espérons ouvrir une porte de rencontre, d’échange et d’enrichissement mutuel entre toutes les familles venues d’ici et d’ailleurs.

Rencontres…

Des rencontres et espaces d’information, de discussion et de dialogue entre parents et professionnels auront pour objectif de permettre à toutes les personnes intéressées ou concernées par le multilinguisme de se rencontrer.

Un atelier ECHO multilingue offrira aux enfants de tous âges et à leurs familles la possibilité de découvrir de nouvelles cultures et d’entendre de nouvelles langues dans un cadre ludique.

La Semaine des Langues s’achèvera sur un grand tHé-multilingue, où nous espérons réunir le plus grand nombre de familles monolingues, bilingues, plurilingues, pour des échanges riches et variés.

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Compte-rendu premier APPEL italien

 Par Silvia

Giovedì 10 aprile alle 16h30 Stella e i suoi genitori Lise e Andrea hanno accolto sulla loro terrazza Maia e Lia Rose (franco-italiane come Stella), Giovanni (italiano al 100% ma residente a Nizza) e le loro mamme. 

Il primo APPEL-italiano ha permesso alle quattro famiglie presenti di fare conoscenza, di iniziare a discutere in modo informale di bilinguismo e multiculturalismo, di apprezzare i deliziosi budini di Monica e di suddividersi i compiti per l’organizzazione degli APPEL successivi: una persona si occuperà di trovare una data e un luogo per gli incontri (che avranno una cadenza mensile), un’altra organizzerà le animazioni in italiano, un’altra si occuperà di stilare delle brevi relazioni finali al fine di lasciare una traccia delle idee emerse.

E stato infine scelto il tema per il prossimo APPEL-italiano: il timore che i nostri bambini si allontanino o rifiutino la lingua italiana e con essa la cultura di cui sono testimoni i loro genitori. Le animazioni saranno invece svolte intorno al tema degli animali.

 

Le jeudi 3 avril à 16h30 Stella et ses parents Lise et Andrea ont reçu sur leur terrasse Maia et Lia Rose (franco-italiennes comme Stella), Giovanni (100% italien mais résident à Nice) et leurs mamans.

Le premier APPEL-italien a permis aux familles de faire connaissance, de commencer à discuter de façon informelle autour du bilinguisme et du multiculturalisme, d’apprécier les desserts délicieux de Monica et de répartir les tâches pour l’organisation de l’APPEL suivant : une personne se chargera de trouver une date et un lieu pour les rencontres suivants (un par mois), une autre va organiser des animations en italien, une autre s’occupera de rédiger les comptes rendus afin de laisser une trace des idées issues de l’APPEL.

Pour finir il a été choisi le thème du prochain APPEL-italien : la crainte que nos enfants s’éloignent ou refusent la langue italienne et la culture de leurs parents. Pour les animations les familles ont choisi le thème des animaux.

Le vent dans les langues

Par Lise

Face à la vitre, on voit le reflet du jardin, calme et vert. Mais traversons la fenêtre et passons un peu dans l’herbe pour de vrai, et c’est tout autre chose : le vent vous siffle dans les oreilles, vos pieds se mouillent et tous les sons vous étourdissent.

C’est la comparaison qui me vient à l’esprit après quelques jours passés à l’étranger avec  ma fille. Cette fois, la langue dominante n’est plus la mienne, ni la culture, et je suis corps et âme plongée dans le paysage, dont le vent fait frémir mes volontés pourtant ancrées dans mes convictions.

Et j’entends me souffler à l’oreille :

– Parlez avec votre enfant dans votre langue maternelle, que vous maîtrisez mieux, et qui, dans un premier temps, sera sa langue forte, autour de laquelle il construira son langage. Oui, c’est ce que, de derrière ma vitre, je suis intimement persuadée qu’il faut faire. D’autant que, lorsque je suis en France, entendre quelqu’un parler sa langue avec son enfant ne m’inspire que plaisir et admiration.

– Et puis : parlez avec votre enfant, parlez lui beaucoup, expliquez-lui les situations, échangez avec lui. Ca aussi, c’est une chose précieuse à observer, lorsque je suis derrière ma vitre…

Et me voilà en Allemagne, au parc de jeux, avec ma petite de presque-dix-sept mois. Me voilà un peu seule, un peu isolée, pas toujours sûre de comprendre ce que l’on me dit, ce que l’on dit à ma fille, ou ce que les gens se disent (sont-ils en train de parler de moi ?) Et soudain, je me rends compte que je ne lui parle presque plus, et à voix presque basse. Même, j’aurais plutôt envie de lui parler à l’oreille, ou en allemand, ou n’importe quoi du moment que cela ne crie pas immédiatement à la face du monde que je suis… étrangère. J’ai beau lutter, j’ai du mal à lui parler comme d’habitude. En effet, en le faisant, plusieurs impressions s’imposent à moi :

– j’écarte les autres enfants et parents, qui ne comprennent pas ce que je lui dis.

Et pourtant… Française en France, lorsqu’un parent parle une autre langue à son enfant, je ne me sens pas écartée, je ne ressens que du positif. Mais c’est si facile, depuis « chez soi ».

– je la rends elle aussi incompréhensible, donc « à part ». Par exemple, lorsque je lui suggère de « dire merci », et que sa tentative reste sans retour, qu’elle insiste, mais que personne ne peut saisir ce qu’elle dit… à moins que je ne « traduise », mais alors, c’est elle qui ne comprend pas et me regarde, un peu étonnée.

– je m’isole encore plus, en laissant penser que je ne parle pas la langue du pays, risquant ainsi de décourager qui voudrait s’adresser à moi (et, il faut bien le dire… personne ne le fait, mis à part d’autres allophones !)

– je deviens paranoïaque, tantôt avec le sentiment de parler trop fort si bien qu’on « n’entend que moi », tantôt avec la sensation que les gens me regardent de travers ou parlent de moi.

Par-dessus cela, j’ai aussi du mal à saisir les nuances dans la manière dont les parents se comportent avec leurs enfants. Il me semble qu’ils restent très près de leurs tout-petits, et tendent à ne pas leur laisser échanger jouets et bisous comme j’ai tendance à le laisser faire à ma fille. Est-ce une différence culturelle, est-ce une idée fausse que je me fais, est-ce simplement une différence en cet instant entre ces parents présents et moi ? Je n’en sais rien. Seulement, cela m’ébranle et me fait me poser ces questions qui ne m’auraient probablement pas même effleurées en étant en France. Au point que je m’efforce de les imiter, pour ne pas avoir l’air d’être « celle qui laisse sa fille tout faire parce que ces Français élèvent n’importe comment leurs enfants ».

Bien sûr, je ne me suis pas dit tout cela dans le feu de l’action, mais en rentrant, j’ai ressenti un petit goût amer qui m’a inspiré ces réflexions, d’autant que je m’intéresse beaucoup à cette question de bilinguisme, tout en faisant grandir ma fille (italo-française) dans ce qui est ma langue et ma culture. Toujours est-il que c’est à présent avec une admiration et des encouragements redoublés que j’entendrai des parents parler dans leur autre langue à leur enfant.

Lorsque l’on est « chez soi », on ne se rend pas compte de l’isolement qui s’empare si aisément de celui qui ne vit pas dans le pays de sa langue. Tout est pour lui plus difficile, plus fatigant, plus inquiétant. Tout devient défi dès qu’on ne maîtrise pas à la perfection la langue qui nous entoure : comprendre les mots sympathiques du voisin sans le faire répéter trois fois, finir par sourire en « ayant l’air d’avoir compris », s’habituer  aux comportements différents des gens, saisir tout ce à quoi on n’est pas accoutumé, s’adapter à tout dans la discrétion… et même, faire une recherche sur internet pour trouver des groupes où rencontrer d’autres parents ou d’autres étrangers !

Pourtant, ces difficultés, je les ai rencontrées dans un pays occidental de culture assez proche de la mienne, dont je parle assez bien la langue, où j’ai déjà vécu (mais sans enfant alors), où j’ai des amis… je ne peux qu’effleurer la réalité qui peut être celle de personnes venant de bien plus loin sans en avoir fait le choix, sans rien connaître de la langue, ni avoir de relations… Oui, je pense qu’il est bon, souvent, d’essayer de comprendre les situations en les l’observant quelquefois depuis l’autre côté de la vitre…