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Un petit miracle de Mozart

Par Lise

En attendant bébée, j’ai beaucoup joué de violon. Surtout en musique de chambre. Et plusieurs fois le quintette avec clarinette de Mozart, que j’affectionne particulièrement.

Juste un peu avant de quitter la maternité après sa naissance, je me souviens avoir attendu un moment seule dans ma chambre. Bébée dormait, je me sentais fatiguée et m’ennuyais un peu. J’ai écouté les quintettes de Mozart que j’avais sur mon téléphone. Cela a sur nous un effet incroyablement bénéfique, exit ennui, stress… Le temps passe soudain un peu plus vite et un peu plus délicatement, comme dans une petite bulle musicale, une caresse sonore.

Peu de jours plus tard, nous étions à la maison, bébée pleurait, et je ne trouvais pas comment l’apaiser. Ni comment m’apaiser moi-même, d’ailleurs. Oui, une petite parenthèse, voilà ce qu’il me fallait. Sans réfléchir davantage, je me suis allongée à côté de ma toute-petite-hurlante, et j’ai lancé un enregistrement du quintette de Mozart, me concentrant sur la musique, avec pour seule idée de me reposer un instant l’esprit. Et là… en quelques secondes, bébée s’est calmée. Ses cris se sont transformés en hoquets, puis en silence. Elle écoutait, oui, vraiment. Et elle a écouté ainsi, les yeux grands ouverts, pendant de longues minutes, et moi je la regardais, et l’instant était magique, oui, rien de moins. (1)

J’ai par la suite bien souvent rappelé à l’aide Mozart et son petit miracle, qui fonctionnait (presque) à chaque fois que tout le reste avait été tenté en vain. (2)

A presque 2 ans, bébée s’endormait encore en l’écoutant systématiquement le soir. Quelques secondes seulement pour qu’il tarisse ses larmes et la blottisse dans les bras de Morphée (ou pas, finalement, je n’en sais rien, puisque je quittais alors la chambre discrètement, sans savoir si vraiment elle dormait ou si elle écoutait encore et encore…) Même lors de longs trajets en voiture sans lecteur cd ni mp3, il nous est arrivé, à son papa et moi, de chanter à deux voix et à tue-tête des extraits pour apaiser bébée lassée de rouler et l’exprimant elle aussi à tue-tête !

La conclusion ? A 3 ans, ça ne marche plus ! Elle s’endort toujours en écoutant de la musique, mais il lui faut des paroles, et cela va faire 6 mois qu’elle écoute en boucle Bella Ciao et autres musiques populaires italiennes qui, personnellement, m’apaisent beaucoup moins !…

Et à 8 ans… elle est toujours prodigieusement apaisée par la musique, et la demande souvent pour s’endormir, revenue avec bonheur aux œuvres symphoniques et de musique de chambre. Mais elle ne veut plus entendre parler des quintettes de Mozart, à croire qu’on peut en faire une overdose.

(1) Nous avons utilisé tous les quintettes de Mozart. Il s’agit ici du Quintette pour cor, violon, 2 altos et violoncelle KV 407.
(2) La vidéo ici a été prise à titre de démonstration. Loin de moi l’idée de vouloir un instant laisser entendre que l’on devrait laisser bébé pleurer, ni substituer aux caresses et au contact humain l’usage d’un appareil électronique J D’ailleurs, tout cela est encore bien plus agréable complété de gros câlins.

Le second enfant, agrandir la fratrie

Par Lise

Lorsque j’ai été enceinte de mon deuxième enfant, j’ai commencé à chercher des livres traitant des fratries. Or, non seulement j’ai découvert très peu de littérature générale sur le sujet*, mais, surtout, les livres que j’ai trouvés traitaient plutôt des problématiques du quotidien entre frères et sœurs, et de la manière dont les parents pouvaient les accompagner. C’est bien sûr quelque chose d’intéressant, qui m’a sans doute aidée dans ma manière d’aborder les choses, mais (ou «donc» ?) il n’y a pour le moment, alors que mes enfants ont aujourd’hui 3 et 6 ans, aucun problème de rivalité entre eux, ils sont complices et unis à souhait et leurs petites disputes n’entachent nullement notre quotidien.

C’est de mon côté de parent, que je me sens seule et en recherche de partages, d’observations, de conseils. Avoir un deuxième enfant a été une entrée dans une nouvelle situation, une nouvelle catégorie. De même qu’en ayant le premier, on se sent un peu sur une autre longueur d’onde que les couples n’ayant pas encore d’enfant, avec l’arrivée du second, on plonge brusquement dans un groupe différent, avec un mode de vie, des soucis, des doutes et des questionnements différents.

L’un a commencé dès ma deuxième grossesse : dans quoi m’étais-je lancée, quelles seraient les répercussions de cette décision de second enfant sur notre équilibre familial, sur ma grande fille, sur moi-même ? Quels échos cela faisait-il résonner en moi par rapport à ma propre enfance, par rapport à mes craintes, par rapport à l’avenir, par rapport à ce que je saurais ou non offrir à cet autre enfant, moi qui avais donné toute mon énergie, mon attention, mon amour, à la première, saurais-je reproduire tout cela ? Serais-je capable de comprendre ce petit deuxième, ayant moi-même été aînée… ?

Le deuxième a commencé après la naissance. Car, à cet instant où j’écris, il me faut dévoiler que, en effet, tout -presque tout- a été, au fil des mois et des années, bien plus difficile que je n’avais voulu l’imaginer. Quelques amis m’avaient mise en garde : «deux enfants, c’est deux fois plus d’amour, mais c’est aussi deux fois plus de boulot…» Je ne les avais pas crus. On m’avait trop de fois, lors de ma première grossesse, asséné des mises en garde sensées me prévenir que la venue d’un enfant c’était «la fin de la tranquillité, de la liberté, des nuits reposantes, des sorties, de ce qu’on était auparavant…», et… je n’avais rien ressenti de tout cela. Mon être était entièrement tourné vers cette petite personne, et tout était aisément surmontable. Il n’y avait alors rien qui ne vaille la peine d’être mis de côté, toutes ces découvertes étaient merveilleuses, et, somme toute, il me restait assez de temps pour être moi-même dans les moments où bébé dormait. Mais l’arrivée de ce deuxième enfant a tout chamboulé. Et là, soudain, je me suis surprise à penser parfois «mais on ne m’avait pas prévenue que ce serait si difficile.» Mon être ne peut pas être tourné entièrement vers cette petite personne, puisqu’il me faut garder constamment un trou dans ma bulle pour laisser entrer l’autre enfant, fût-il absent en cet instant (mais n’a-t-il pas oublié son manteau, n’est-il pas trop fatigué, se sent-il bien là où il est… comme il me manque !), mon attention envers l’un est sans cesse détournée par l’autre, et vice versa, comme si je devais en même temps me faire une natte et me gratter sous le pied, je ne retrouve plus jamais cette concentration et cette attention profonde tournée vers un corps unique… Et la solitude est un mot qui n’a plus de sens en ma vie, les pauses de l’un n’étant pas celles de l’autre, et les moments pour moi s’étant réduits à peau de chagrin (traduire : quelques instants aux toilettes !) Mon attention, si sollicitée de toute part, n’a plus d’espace pour se tourner vers moi, et sautille entre l’un et l’autre comme un moustique ayant marché sur une épingle, c’est comme si mon cerveau était grignoté par un troupeau de souris affamées, et, plus que six bras, il me faudrait deux têtes.

Il y avait cependant un autre point sur lequel les voix des copains ne s’étaient pas trompés : deux enfants, c’est deux fois plus d’amour. Alors ça, c’était pourtant le questionnement qui avait été occasionné le plus d’angoisse durant ma grossesse : serais-je capable d’aimer une autre fois un enfant avec une telle puissance, une telle totalité, une telle ampleur, une manière aussi inconditionnelle, aussi colorée, emportée, physique et intellectuelle et sensorielle, aussi intense et insensée ? Eh bien… oui, sans aucun doute. Tout cela et d’autres choses encore, d’une intensité égale mais d’une tonalité différente, un amour aussi immense pour une petite personne bien différente.

C’est une étrange fracture que j’éprouve depuis que j’ai deux enfants : je boitille sans cesse entre le bonheur de les voir si bien s’entendre et le doute d’ôter trop à l’un pour donner à l’autre (et vice versa), j’oscille entre la satisfaction de pouvoir passer des moments différents et splendides avec deux personnes différentes et splendides, je balance entre l’épuisement de devoir penser pour eux deux et le soulagement de les voir prendre soin l’un de l’autre, je chancelle entre l’épuisement et la joie d’avoir une splendide famille.

Alors… Qu’aurais-je voulu savoir de plus avant de me lancer dans cette aventure ? Qu’est-ce qui aurait pu m’aider ? En fait, je n’en sais rien. Je ne sais pas si j’aurais aimé lire ces lignes, et je doute qu’aucun mot aurait changé quoi que ce soit. Peut-être ne les aurais-je pas crus, et dans tous les cas, je n’aurais pas renoncé. Et j’ai envie de dire heureusement, car je n’ai malgré tout aucun regret. Au fond, on ne peut pas s’entraîner à nager en apnée sans s’immerger. Et au fond, c’est justement dans les plus vastes fonds que se trouvent les plus belles merveilles…

* Frères et sœurs sans rivalité, de Faber et Mazlich, un excellent ouvrage, qui m’a apporté beaucoup de matière à réfléchir sur mon vécu dans ma propre fratrie durant mon enfance, et m’a rassurée en donnant des pistes et des idées concrètes à appliquer au quotidien, qui, en lisant avant même d’avoir le deuxième enfant, ont été source d’aides pour ne pas causer certains déséquilibres, ce qui est encore plus confortable que de devoir y remédier après coup…

Frères et sœurs, une maladie d’amour, de Rufo, que je me propose de lire peut-être un jour, mais p sûr, rebutée comme je le suis par l’auteur même et tous les profonds désaccords que je ressens envers la majorité de ce que j’ai lu de ses paroles.

La diversification menée par l’enfant

Par Lise

Voici un article que j’ai commencé à rédiger il y a plus de 4 ans, alors que Bibouille avait près de 2 ans, et que son petit frère n’était pas né. A sa relecture, j’éprouve quelques surprises, souvenirs oubliés, choses que je n’aurais jamais refaites et ne conseillerais pas… Je vais pourtant le laisser à peu-près tel quel, laissant largement percevoir mes tâtonnements et erreurs, que je décide finalement d’assumer, tant je pense qu’ils sont le lot de beaucoup d’entre nous (et n’ont finalement pas eu de conséquence… justement !) , mais en l’enrichissant de mes commentaires et expériences plus récents.

La première fois que j’ai entendu parler de « diversification menée par l’enfant », j’ai pensé quelque chose du genre « les choses bizarres n’ont pas de limites ». Oui, j’en ai un peu honte, mais c’est vrai, il est difficile de revenir sur les habitudes devenues croyances. Un bébé sans dents qui mange, mais quelle idée ! Est-ce que, 6 ans plus tard, la DME est devenue plus connue et plus fréquente, ou est-ce que je rencontre par hasard autant de personnes la pratiquant ? Voilà une question intéressante qui vient se poser aujourd’hui…

Et puis, j’ai vu des enfants le faire, et puis j’ai lu des témoignages, et puis… j’aime la simplicité enfin. Quand je vois des parents astreints à mesurer, doser, prévoir, calculer la quantité, la qualité, l’horaire de ce que mange leur enfants, cela m’effraie : pas pour moi. Quand je vois des enfants maintenus sur leur chaise ouvrant la bouche au rythme de la cuillère qui s’en approche, cela m’interpelle : pas pour ma fille.

Je vais ici parler de Diversification Menée par l’Enfant (DME) chez un enfant allaité, parce que telle est mon expérience. C’est toutefois praticable avec tous les enfants (à condition de vérifier la quantité de lait infantile dispensée)…

(5,5 mois)

Un peu avant ses 6 mois, Bibouille, qui se tenait déjà assise sur nos genoux ou dans sa chaise haute, a commencé à chercher à attraper ce que nous mangions, ce que nous buvions, tout ce qui passait à la portée de sa main. Elle devait, à l’époque, avoir dans les… zéro dents. Eh ! oui, les enfants peuvent manger même sans ! Pas des cacahuètes, bien sûr, mais de gros et tendres morceaux… Comme on leur donne l’aliment en entier ou en gros morceaux, ils croquent ou grattouillent la quantité qu’ils veulent. Et si c’est trop à la fois, ils crachent très bien (le réflexe nauséeux, qui fait recracher ce qui va au fond de la gorge, se fait plus en avant de la bouche chez les bébés). Je comprends bien cette crainte de nombreux parents que leurs enfants ne s’étranglent, mais vraiment, si l’aliment est de taille à ce que l’enfant le tienne en main, il saura recracher ce qu’il aura croqué et pas avalé. Le réflexe vomitif, GAG ou haut le cœur, n’est pas un étouffement, mais justement ce qui permet à l’enfant de l’éviter. (1 et 2) Lorsque Bibouille était bébé, j’avais déjà largement à l’idée de la laisser également pratiquer la motricité libre (ou ML, selon laquelle on ne place pas un bébé dans une position qu’il ne peut adopter et quitter seul), mais la relecture de ce que j’ai écrit alors me montre que j’y ai probablement fait un peu plus d’entorses que je ne croyais. Je pense que Bibou en a encore davantage bénéficié, et il est probablement allé plus tard dans la chaise haute (tous deux ne se sont mis assis seuls que vers 8 mois) C’est d’ailleurs une question qui taraude beaucoup de parents qui veulent pratiquer la DME : quand commencer, sachant que peu de bébés se mettent assis seuls à 6 mois, que si on pratique la ML on ne met donc pas assis bébé avant qu’il ne le fasse, et que les recommandations sont que bébé se tienne assis pour manger en DME… mais qu’on recommande aussi de commencer la diversification à 6 mois, et que beaucoup de bébé se montrent en effet intéressés par la nourriture à cet âge. Je n’ai pas de réponse à apporter à ce dilemme. De mon expérience, je suis assez satisfaite de la manière dont nous avons fait avec le plus petit : pas de chaise haute avant la position assise, débuts de DME repoussés à quelques semaines après 6 mois, et pratiquée sur les genoux d’un parent. En fait, il se trouvait simplement là pendant que sa sœur mangeait, et s’est donc saisi tout seul de ce qu’il trouvait devant lui, nous indiquant le moment de départ, la position, et la manière de faire. De mon point de vue, parfaitement en accord avec le fait de laisser à l’enfant agir à son rythme. Du point de vue des puristes de la DME pas tout à fait adapté, puisque ne tenait pas bien assis….

Ici en vidéo, 6,5 mois, la curieuse ! 

En même temps que l’enfant apprendra à mastiquer, croquer, cracher, il travaillera sa motricité, son aptitude à attraper, porter en bouche, etc., toutes ces choses qui l’intéressent follement vers ses six mois, ce qui, entre autres arguments, me fait penser que c’est bel et bien l’âge minimum qu’il convient d’attendre pour le laisser aller vers la nourriture autre que le lait. Voilà un enfant libre de se tourner vers ce qui l’intéresse, de découvrir, d’imiter, d’essayer. J’ai noté en bonus que, chez nous, Bibouille portait beaucoup moins d’objets « autres » à la bouche, type cailloux et petits jouets, du fait qu’elle avait l’occasion à table d’exercer à volonté cette activité… En ce qui concerne Bibou, il a tout de même mis beaucoup en bouche ce qui traînait (petits playmobils, cailloux…) : la pratique de la DME n’empêche donc pas en soi que bébé fasse cela, ce que j’avais eu tendance à croire avec ma première enfant. Cela dit, cette période a tout de même été assez brève pour le second aussi, et, surtout, je le savais parfaitement à l’aise (vidéo) pour mettre en bouche, goûter, et recracher, et n’ai donc pas éprouvé de stress à le voir faire, la manipulation des aliments ayant fait office d’entraînement.

Nous avons commencé progressivement tout de même avec l’introduction de chaque nouvel aliment, en attendant 3 jours entre chacun pour savoir lequel était en cause en cas d’allergie. Et puis, pour me rassurer, j’ai quand même fait aussi quelques purées. Comme elle mangeait de toutes petites quantités, je les congelais dans un bac à glaçons, ce qui permettait de n’en dégeler qu’un cube à chaque fois. Mais surtout, nous lui avons donné tout de suite de gros aliments qu’elle pouvait tenir dans sa main facilement et grignoter comme elle voulait. Tout d’abord des carottes cuites en bâtonnets, puis haricots verts, ensuite, chou fleur, fruits, grosses pâtes, pommes de terre, pain, poisson et viande en lanières… (2) Je souris en me relisant : l’introduction de purée en parallèle à la DME est en théorie parfaitement déconseillée : c’est là que l’enfant risque le plus de ne plus savoir comment gérer des substances si différentes, et donc éventuellement de faire plus de fausses-routes (avec le mixé ou l’aliment entier, d’ailleurs, l’un n’est pas plus sécuritaire que l’autre en soi). Après, cela reste la théorie, et tout s’est toujours bien passé chez nous. Ce qui m’intrigue plus, c’est le «pour me rassurer», car je ne parviens pas à me rappeler de quoi je voulais me rassurer. Je pense que, malgré ce que j’ai écrit dans le paragraphe suivant, le rôle de la diversification n’était pas encore suffisamment clair pour moi (je n’avais pas encore entendu Carlos Gonzalez (4)) Or, il s’agit uniquement de permettre à l’enfant de goûter aux saveurs et aux textures sur au moins 6 mois : c’est une découverte uniquement, et jusqu’à 1 an, le lait suffit parfaitement à combler les besoins nutritionnels de l’enfant. Gonzalez souligne le fait qu’il est nécessaire qu’à 1 an, bébé ait simplement goûté à tout.

En fait, dès qu’elle a eu goûté à toutes les choses habituelles, nous lui avons donné la même chose que nous mangions.

La DME, c’est rigolo (vidéo)

Jusqu’à un an, le lait reste le principal élément nutritif de l’enfant, le fait de lui donner d’autres aliments servant principalement à les lui faire goûter, à habituer progressivement son organisme, et à déceler d’éventuelles allergies alimentaires. Sachant cela, aucun stress. Jusqu’à 9 mois environ, on commence même par la tétée avant le repas, puis on inverse l’ordre progressivement, tout en sachant que peu importe la quantité ingurgitée. On continue l’allaitement à la demande en laissant l’enfant libre de goûter à ce qu’on mange. C’est vrai que jusqu’à un peu plus d’un an, Bibouille n’a pas mangé grand-chose… Son premier «vrai» repas (une assiette de pâtes, et non 1 ou 2 pâtes) a même eu lieu alors qu’elle avait 14 mois… mais elle s’est rattrapée depuis ! Il y a eu la période où elle n’a voulu que des bananes, puis celle où elle a englouti viandes et poissons, puis celle où elle n’en a plus voulu pour se rabattre sur les légumes, puis… Puis… en vrai, à présent qu’elle a 6 ans, je peux dire qu’elle est tout de même restée très sélective, et très réticente à essayer de nouveaux aliments ou textures, et, jusqu’à il y a peu, ne mangeant pas de grandes quantités. Au contraire de son petit frère, qui a très rapidement mangé de manière conséquente et variée. Mes «inquiétudes» de départ ont-elles joué ? C’est possible, mais j’ai tout de même tendance à penser que, pour une raison ou une autre, elle a toujours manifesté une grande sensibilité aux saveurs et aux textures, et que ce mode de diversification, lui permettant de se gérer, de choisir, de ne pas être forcée… l’à bien aidée grâce à cette entrée dans la nourriture préservant le plaisir de se nourrir sans pression (car je n’ai, réellement, au quotidien, jamais été stressée le moins du monde par ce qu’elle mangeait ou non, puisqu’elle tétait), là où cela aurait pu devenir au moins conflictuel, sinon franchement difficile.

(1 an)

Ainsi, dès 6 mois, Bibouille a su porter à sa bouche, croquer, mâchouiller, recracher, remâchouiller, écrabouiller, re… ses aliments, qu’elle choisissait parmi ceux déposés devant elle. A cette époque, elle a commencé à boire de l’eau au verre, avec un peu d’aide pour le retenir, mais rien de plus. Un peu avant un an, elle a commencé à utiliser la cuillère avec une habileté croissante (elle la saisissait dans sa main pour nous guider, voir nous la prendre, dès qu’on la présentait devant sa bouche). Oui, c’est vrai, il faut, pendant un certain temps, se préparer à faire un peu de ménage par terre après chaque repas, mais avant ses deux ans, elle mangeait d’une manière assez proche de la nôtre, tant au niveau qualité que manière de faire, et le ménage est de plus en plus inutile (surtout qu’elle insiste pour passer le balai elle-même).  Nouveau sourire devant la cuillère présentée devant sa bouche… Nous n’avons pas fait cela pour le deuxième : voulait-il manger à la cuillère ? Qu’il fasse ! Préférait-il manger avec ses doigts ? Tout autant !

(7,5 mois)
(13 mois)

Et le gaspillage ? C’est la question récurrente. C’est vrai que si elle ne veut pas manger quelque chose, on insiste un peu pour qu’elle goûte « avec la pointe de la langue », ou au moins qu’elle sente, mais on ne l’oblige pas à en manger. Et son menu est le même que le nôtre. Donc soit l’un de nous finit son assiette, soit ça va au frigo avec les restes. Et les mauvaises habitudes ? Eh ! bien, plus le temps passe, plus on les cherche : plus le temps passe, plus elle mange de presque tout (et ses goûts évoluent sans cesse), seule, habilement… Son menu est plutôt équilibré, puisqu’il est le même que le nôtre, et même, en bonus, nous, adultes, mangeons bien mieux qu’avant. La plus mauvaise habitude qui a perduré le plus longtemps (avec les deux enfants, au final), est celle de devoir leur donner la béquée à la cuillère nous-mêmes. Or, il s’agit d’une habitude qui s’oppose totalement à la DME, qui conseille de ne jamais mettre soi-même la cuillère dans la bouche de l’enfant, et surtout de ne jamais faire l’avion, car l’enfant doit manger par faim et non pris dans un jeu qui détourne son attention. J’ai deux arguments pour ma défense : le premier est que, quand ils sont fatigués le soir et qu’on mange de la soupe, c’est plus rapide et plus facile pour nous aussi, de les aider. Pour peu que, les grands-parents n’y résistant jamais, ils aient essayé une fois, ce sont les enfants qui le demandent sans cesse, et l’habitude se prend vite, même si démarrée tardivement (possiblement vers 2 ans pour Bibou, qui, avant, préférait faire tout seul. Le deuxième est que, dans mes souvenirs d’enfance, j’étais parfois réellement trop fatiguée pour manger seule, cela me demandait une attention qui faisait que j’avais vraiment la flemme de manger et étais reconnaissante envers les adultes qui m’y aidaient. Et d’autant plus si cela s’accompagnait d’un jeu (chez nous, énumérer les «une cuillerée pour… les nombreux cousins»). Faire l’avion à mes enfants pour qu’ils mangent, je l’ai longtemps évité… Mais ils se le font même à eux-mêmes (vidéo), et puis me réclament tous les transports possible. Et je me dis qu’au fond, quand c’est ainsi et qu’il ne s’agit plus d’un petit bébé qui découvre, eh bien, c’est mené par l’enfant aussi… et que la parentalité ludique est primordiale sur tout le reste.

(A la fourchette, 13,5 mois)

Ainsi, la diversification menée par l’enfant laisse dire qu’on ne « fait pas manger » notre petit, mais que nous mangeons avec lui. Pas de disputes autour des repas, pas de stress, pas de temps de préparation supplémentaire, pas d’argent dépensé en petits pots ou autres, pas non plus de temps à patienter, puisque nous mangeons en même temps… Ainsi, cette « diversification » dont l’idée m’a tant stressée avant que je la mette en œuvre, alors que j’appréciais de ne rien préparer grâce à l’allaitement exclusif, et alors que je me demandais si et comment ma fille s’alimenterait correctement, s’est faite progressivement, à ma propre surprise. Pas tous les jours au début, puis de plus en plus fréquemment, simplement en arrêtant de me poser des questions, et en suivant ce que mon enfant manifestait.

(Comme une grande, 2,5 ans)

Une dernière vidéo pour rire un peu…

  1. « Un bébé risque moins de s’étouffer s’il on le laisse contrôler ce qui rentre dans sa bouche que lorsqu’on le nourrit à la cuillère, et ceci parce qu’un enfant n’est pas capable de déplacer les aliments de l’arrière de sa bouche vers sa gorge tant qu’il ne sait pas mâcher. Et un bébé ne saura mâcher que lorsqu’il aura appris à saisir les aliments et à les porter à sa bouche. » (diversificationalimentaire.com)
  2. https://bebemangeseul.com/tag/gag/
  3. Schéma d’introduction : https://www.borstvoeding.com/bijvoeding/schema/frans.htm
  4. https://grandissons.org/?p=202

Partage d’expériences, ou comment l’on peut faire confiance à nos enfants

Par Ariane

Mon Ecureuil a aujourd’hui six ans. Je la regarde grandir chaque jour et je me remémore les moments si importants qui ont jalonné sa vie, et notre relation à toutes les deux (ainsi évidemment que celle avec son père). J’accompagne de jeunes parents dans mon travail et je réalise à quel point, lors des moments difficiles, on imagine que cela n’ira jamais « mieux », que notre enfant ne dormira jamais la nuit, ne permettra pas de profiter de repas paisibles, nous semblera toujours dans l’opposition… (liste très loin d’être exhaustive).

Et lorsque je repense à ces passages difficiles et à leur résolution, je me rends compte que c’est l’Ecureuil qui a elle-même proposé les clefs de cette ouverture, soit on nous montrant les signes de ce qu’il fallait faire, soit en trouvant toute seule le chemin à prendre. Ces situations ont sans doute eu lieu maintes fois mais voici celles qui m’ont marquée. Je précise bien sûr, sur un gigantesque fond fluo, que mon but n’est ici que de partager mon expérience, pour peut-être rasséréner certains parents et éventuellement donner quelques idées, mais il va de soi que chaque enfant est différent, chaque contexte familial est particulier, et personne n’a de leçons à donner…

La fin de l’allaitement

J’ai allaité mon Ecureuil pendant un an et demi. Cela a été un réel plaisir, soutenue sans faillir et avec une grande bienveillance par le papa. J’adorais partager ce moment avec elle (et souvent lui), et je ne m’étais évidemment pas fixé de date de fin, mais au bout d’un an et demi j’ai éprouvé un grand besoin d’y mettre un terme ; l’Ecureuil réclamait constamment mon sein (elle n’a jamais eu de doudou sauf pour la crèche, et jamais de tétine non plus), et j’avais l’impression d’être l’objet d’une trop grande dépendance, enfin bref, il fallait que ça cesse. Mais j’étais très inquiète parce qu’elle tétait encore parfois la nuit (même si depuis ses dix mois elle dormait dans sa chambre sans problème), et je me disais que le sevrage allait être très dur pour elle. Je lui en parlé un soir, tout en lui donnant le sein, en lui expliquant que quelques jours plus tard elle allait devoir se passer de ce moment car il était devenu trop dur à vivre pour moi.

Incroyable mais vrai, cette Ecureuil qui tétait compulsivement mon sein depuis un an et demi, a d’elle-même et en quelques jours, arrêté de le demander. Je n’ai rien fait pour cela excepté lui faire part de mes difficultés, et elle m’a montré qu’elle m’avait entendue.

L’habillement

Comme la plupart des enfants, vers l’âge de deux ans, l’Ecureuil est passée par une période où elle ne voulait pas s’habiller. Les matins de départ en crèche étaient très difficiles à vivre pour moi parce que rien n’y faisait et je me suis retrouvée certaines fois à tenter de l’habiller de force, elle hurlant, moi aussi, pour un résultat évidemment insatisfaisant… Heureusement à cette époque-là je me suis intéressée à la parentalité ludique, en particulier à la lecture de « Qui veut jouer avec moi ? » de Lawrence Cohen. J’ai initié le « jeu du Bou » avec l’Ecureuil, que j’ai rapidement évoqué dans un précédent article. Elle voulait sauter sur son lit au lieu de s’habiller. Je lui ai proposé ce jeu : elle pouvait sauter, mais quand je disais « Bou ! », elle devait enfiler un vêtement. Elle était ravie, et en quelques minutes de rigolade, elle était habillée et prête à sortir, dans la bonne humeur, et surtout, sans altération du lien, ce qui est pour moi primordial : lorsqu’on ressent de l’agacement, voire de l’agressivité, envers son enfant, la relation s’abîme, ne serait-ce que temporairement, elle qui est pourtant si précieuse…

Elle a donc accepté ma proposition de solution avec plaisir et nous nous en sommes trouvées toutes les deux très satisfaites. Et bien sûr, comme inéluctablement les enfants grandissent, nous n’avons rapidement plus eu besoin d’avoir recours au jeu du Bou.

Les repas

Les repas ont été compliqués jusqu’à, je dirais, l’âge de 5 ans. L’Ecureuil descendait de table, remontait, gigotait dans tous les sens… Son père et moi n’avons jamais imposé de cadre particulier durant ces moments : elle pouvait jouer avec la nourriture, ne pas finir son assiette, et avait bien sûr le droit de ne pas manger ce qu’elle n’aimait pas. Mais les acrobaties durant les repas, j’avais du mal à supporter ; d’abord parce qu’ils duraient des heures, et parce que c’était pour moi un moment calme en famille. J’ai passé des mois à répéter en boucle « mange !!! » et « reste à table ! », et c’est devenu un réel problème entre nous. J’ai dû dire des trucs moches, comme ça peut arriver quand on est très en colère.

J’ai lu le livre de Carlos Gonzales « Mon enfant ne mange pas », qui m’a beaucoup détendue…

Et puis j’ai lâché. Je ne sais pas comment, si cela a été dû à une situation particulière, mais j’ai lâché. J’ai arrêté de crier. Lorsque mon repas était fini, j’allais m’allonger sur le canapé (à côté de la table) avec un journal jusqu’à ce qu’elle ait fini de manger. Et en quelques jours, le problème a disparu. Est-ce parce que j’ai lâché prise, ou parce qu’elle en a eu assez de terminer ses repas toute seule, ou encore tout simplement parce qu’elle grandissait, je ne saurai jamais, mais les repas depuis se déroulent dans le calme et surtout, le plaisir…

Le coucher

Ma fille est formidable, c’est entendu. Je dirais même qu’elle est parfaite. Je sais, je suis partiale. Néanmoins il est vrai que nous n’avons jamais rencontré de gros écueils dans notre relation, on a toujours (ou presque) pu communiquer, dans la liberté de s’exprimer, et dans la plus grande bienveillance possible.

L’étoile noire dans cet infini de perfection : le sommeil. Il était difficile pour l’enfant qu’était ma mère, pour celle que j’étais, et il l’est pour l’Ecureuil (je ne tire pas de conclusion mais le lien peut se concevoir). Dès la naissance, les nuits ont été difficiles. Elle a dormi en cododo jusqu’à ses dix mois, date à laquelle nous avons déménagé. Elle a dormi dès la première nuit dans sa nouvelle chambre. Elle demandait tout de même une présence au coucher. Mais l’endormissement prenait des heures, et croyez-moi, ce n’est pas une figure rhétorique. Son père ou moi allions la coucher à 20h (par exemple), nous y restions facilement jusqu’à 22h-23h. Les soirées n’étaient presque jamais un plaisir.

Elle était fatiguée, et n’a d’ailleurs jamais refusé d’aller se coucher, bien au contraire. Mais le sommeil ne venait pas. Elle tournait et virait dans son lit, il fallait raconter des dizaines d’histoires. Je devenais folle, tous les soirs. Son père, le chanceux, s’endormait avant elle.

Vers 3 ans elle a commencé à s’endormir plus rapidement, plus facilement. Les soirées n’ont plus été des cauchemars. On restait une demi-heure, et elle dormait. Mais il fallait toujours rester avec elle. Et cela a duré jusqu’à ses 5 ans et demi. Son père et moi étions séparés, j’étais très occupée, et je ne pouvais pas rester une demi-heure avec elle à côté de son lit. Et à ce stade-là je n’en concevais pas le besoin pour elle. J’ai commencé à lui exprimer ce que je ressentais. Mais elle réclamait toujours. Alors j’ai imposé le coucher seule une nuit sur deux. Sous certaines conditions, bien sûr : son lit donne sur le salon, donc elle voyait que j’étais là. Elle avait sa veilleuse, son mouton musical, la lumière du salon, et bien sûr les deux portes étaient ouvertes. Je revenais lui faire un câlin toutes les cinq minutes.

La nuit où elle s’endormait seule se passait bien mais elle demandait toujours ma présence l’autre nuit. Cela a duré plusieurs mois, et j’ai craqué, sous la pression du temps si précieux, de mon épuisement, et du sentiment de n’avoir jamais la possibilité d’être tranquille, moi, toute seule… J’ai imposé toutes les nuits. Je n’en pouvais plus, elle n’avait pas le choix. J’étais à trois mètres d’elle, j’ai toujours accouru quand elle m’appelait, les portes étaient grandes ouvertes. Elle n’était pas seule. Et elle l’a accepté. Elle m’appelle encore parfois avant de s’endormir pour un câlin supplémentaire, je viens toujours, mais elle s’endort seule, et avec une rapidité déconcertante.

C’est la première fois que j’ai réellement imposé quelque chose, sans négociation, discussion. Cette décision a été le fruit de mon épuisement et elle l’a compris. Et j’ai réalisé que parfois, on peut imposer, lorsqu’on a tout essayé, lorsqu’on n’en peut plus, et que l’enfant peut le comprendre, parce que nous aussi, on a droit au respect. Je ne l’aurais pas imposé à un, deux, trois ans car elle n’était pas prête. Et quand je lui ai dit que je ne pouvais pas attendre qu’elle le soit, et que je lui ai montré que je mettais en place les conditions nécessaires à son bien-être, et surtout, qu’elle savait que je serais toujours là quand elle avait besoin de moi, elle l’a entendu.

J’ai réalisé aussi que rester auprès d’elle en ayant si envie d’être ailleurs, en me sentant si mal, était pire pour elle comme pour moi. Lorsque je restais avec elle durant les derniers mois, j’étais amère, en colère, distante. Ma présence était presque toxique et pourtant elle la demandait. Elle avait besoin que je lui montre que l’on pouvait faire autrement, même si elle ne pouvait le concevoir.

Voilà mon partage d’expérience, auquel je pense parfois pour me rappeler que tout passe ! Faisons confiance à nos enfants, c’est souvent eux qui portent les solutions…

 

L’hygiène naturelle infantile (HNI)… voilà pourquoi et comment on a fait !

Par Elise

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Puisque beaucoup sont étonnés voire intéressés par notre pratique, voici quelques précisions 🙂
Je trouve primordial de comprendre avant tout que ce n’est PAS une méthode d’apprentissage de la propreté, juste une autre façon de prendre soin des fesses de son bébé.

On a eu envie d’essayer parce que…

du côté des bébés :
– les bébés HNI ne perdent pas leur conscience d’éliminer comme le font les bébés en couches, et donc n’ont pas à apprendre plus tard ce qui est naturel pour eux depuis le départ, soit avoir les fesses propres et sèches et ressentir quand ils ont besoin de faire pipi ou caca.
– ils n’ont pas l’habitude de rester dans leurs excréments
– ils n’ont pas d’érythèmes fessiers
– ils deviennent autonomes pour leur propreté à leur rythme, très progressivement, un peu comme pour la marche lorsqu’on pratique la motricité libre : on ne va pas avoir un bébé qui marche plus tôt, mais à l’aise et confiant.

du côté des parents :
– nous avons une grande satisfaction à avoir ce lien étroit, cette compréhension et cette communication avec notre bébé, dans le prolongement du maternage
– nous sommes ravis à chaque pipi/caca « attrapé » 🙂
– nous ne nettoyons pas de caca étalé partout sur les fesses de notre bébé
– nous ne connaissons pas les couches qui débordent
– nous avons un budget couches remarquablement faible

En pratique…
Depuis la naissance, zéro couche à la maison, juste un élastique type bandeau pour les cheveux à la taille et un lange placé entre les cuisses, histoire qu’on ne soit pas trempé en cas de raté, on change le lange immédiatement, pas de pantalon juste les jambières et des chaussettes, pas de body ou laissé ouvert en bas, tee-shirt.
On propose à notre bébé d’éliminer en la tenant contre notre ventre, les genoux relevés (un peu comme on ferait avec un bambin qui veut faire pipi à l’extérieur), au -dessus du lavabo ou d’une bassine, petit pot, saladier, baignoire, ou dans la nature… et on essuie avec une lingette lavable en coton, ou on rince à l’eau et sèche avec une serviette.
On lui propose au début très très souvent, puis ça s’espace de plus en plus.
On sait qu’elle a besoin quand elle se réveille, quand elle descend de l’écharpe de portage, quand elle s’énerve et qu’elle n’a pas fait depuis un moment…
Lorsqu’elle a besoin, elle répond à nos proposition en relâchant pipi/caca, et sinon pas besoin de mot pour comprendre que ce n’est pas le moment, elle se cambre et râle 😉 Lorsqu’elle est portée en écharpe de portage, elle se retient vraiment bien, on peut la garder un grand moment, et à peine sortie, mega pipi. Tandis que lorsqu’elle est au sol, elle fait plus fréquemment. Les bébés auraient d’instinct pas envie de nous souiller.

Et la nuit…
On fait du cododo. Notre bébé dort sur une alèse lavable carrée de 40 cm de côté, on en a 8, qui tournaient beaucoup au début.
A côté du lit sur une commode, on a un petit pot, des alèses, des langes, et des lingettes lavables. Les bébés ne font pas pipi en dormant mais lorsqu’ils se réveillent. A chaque tétée, je m’assoie, prend mon bébé dans mes bras, enlève un côté du lange, glisse le pot sous ses fesses et elle fait pipi en tétant, et se rendort profondément… Je l’essuie, remet le lange repose le pot et on se recouche. Depuis ses 5 mois je propose beaucoup moins la nuit, elle se retient bien jusqu’à 5/7 heures du matin.

A l’extérieur…
On utilise des couches lavables et des vêtements faciles à enlever, et on continue de proposer régulièrement comme à la maison. On a fait les toilettes des restaurants, des aéroport, de l’avion, des galeries commerciales, les parcs…

Chez la nounou, elle est en couches lavables. Je lui propose en arrivant sur place, elle passe la journée en mode « classique » et à peine arrivés le soir à la maison on enlève la couche !

On me demande aussi si ce n’est pas fatiguant. Je ne trouve pas. C’est sûr que ça va de pair avec le maternage proximal, mais pas au-delà. Je ne me sens pas sur le qui vive tout le temps parce que je trouve qu’un raté ce n’est pas grave, et que mon bébé grâce à notre pratique se retient bien en général et préfère faire ses besoins tenue en position contre moi que sur elle. Je suis souvent étonnée de voir comme elle est déjà mature.

On a eu depuis le départ un nombre incalculable pipis ratés, en revanche les cacas ratés se comptent sur les doigts d’une main. Aujourd’hui à 8 mois et demi, il est exceptionnel d’avoir un raté la nuit, et occasionnel le jour.

Voilà notre façon, à suivre !