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Mes meilleurs achats !

Par Lise

Il m’est arrivé d’entrer dans un magasin de puériculture et d’y observer des futurs parents, qui, accompagnés d’une vendeuse, réalisaient leur liste de naissance. Ils couraient d’un rayon à l’autre, tandis qu’elle leur présentait mille objets, tous absolument indispensables… dont, 2 ans après la naissance de ma fille, je ne vois toujours pas à quoi ils auraient bien pu me servir si je les avais possédés (d’ailleurs, voir à ce sujet l’article de Marie). Enfin, par chance, à l’époque, il ne m’était même pas venu à l’idée de faire une liste de naissance !

Pourtant, il y a bien quelques objets qui nous sont vraiment vraiment utiles, et c’est de ceux-là dont je veux parler ici.


1- Le Manduca ! Depuis que la Loutre a 5 mois (avant, elle était en écharpe), et jusqu’à… certainement encore un moment, il est notre compagnon du quotidien. (oui, j’en ai déjà parlé, et… je n’ai certainement pas fini ! Voir ici)

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2- Le Doomoo : acheté vers mes 3 mois de grossesse, ce coussin d’allaitement moelleux et bien rond enveloppé d’une douce housse ne m’a pas quittée. Je l’ai utilisé pendant toute ma grossesse pour dormir enroulée « presque à plat-ventre », autour de lui coincé entre mes genoux et mes coudes, seule position qui m’était supportable. Pendant mon accouchement, il m’a soutenu la tête, pendant mes premières nuits à la maternité il m’a calé le dos et servi à tenir blotti bébé contre moi quand je m’endormais. Il est alors devenu accessoire indispensable de mon allaitement, servant, aidé de quelques autres coussins, à maintenir mon dos, mes coudes et bébé dans une position stable et confortable. Je l’utilise également pour caler bébé et éviter qu’elle ne roule en dormant lorsqu’elle est près de moi. Lorsqu’elle était toute petite et régurgitait, nous avons utilisé le Doomoo comme nid-cale-bébé pour la maintenir un peu surélevée et lui réserver un espace sûr entre nous lorsque nous nous endormions près d’elle. Elle a appris à se tenir assise dans sa courbure, qui amortissait les basculements intempestifs de son petit corps. Et maintenant, eh ! bien à l’occasion je me rendors autour de lui juste pour le plaisir ou l’utilise pour me blottir pour lire… !

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3- La Gourde à paille : bébé-Loutre n’a jamais eu de biberon. D’abord par absence de nécessité puisqu’elle tétait, et ensuite par absence de nécessité (sic !) puisqu’elle savait boire au verre. Mais en déplacement, le verre, ce n’est pas bien pratique. Nous avons essayé toutes sortes de tasses à bec et autres gobelets, qui, au mieux lui servaient d’arrosoir, au pire se renversaient tout seuls dans mon sac, et qu’elle mordillait sans grand résultat. Puis, vers ses 1 an, nous avons découvert la gourde à paille. Bébé-Loutre a très vite trouvé comment aspirer et a adoré ça. Et puis, enfin, il n’y avait plus de fuites, de t-shirt trempé, de sol flaqué ! Deux ans, et la gourde à paille ne quitte pas le sac pour toutes les sorties. « A bwa ! »

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4- La petite poussette : bébé-Loutre a flashé dessus alors qu’elle se tenait debout mais n’osait pas encore se lâcher. Appuyée sur cet objet pourtant pas si stable que ça, elle a découvert la liberté d’aller où elle le voulait, car la petite-poussette est bien plus légère et maniable que tout autre trotteur « fait pour ». C’est avec sa petite poussette qu’elle a trouvé l’équilibre en toute confiance, sans bien se rendre compte qu’elle s’appuyait de moins en mois dessus, voire la soulevait lorsqu’elle rencontrait un obstacle. Et plusieurs mois plus tard, alors qu’elle court partout, bébé-Loutre (qui, pourtant, n’est elle-même pour ainsi dire jamais promenée en poussette…) aime toujours autant pousser sa petite-poussette avec sa poupée dedans à la maison ou en promenade !

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5- La tente anti-UV : nous en avons essayé plusieurs sortes, mais sur celle-ci nous a plu immédiatement. L’entrée se fait par une large ouverture, qui, lorsqu’elle n’est pas fermée par la moustiquaire, donne à la tente presque une forme d’auvent, ce qui permet même à un adulte (et même à deux plus à un bébé !) de s’allonger avec les pieds qui dépassent. Ainsi, à la plage, nous mettons tous les trois la tête à l’ombre, ou alors je peux faire téter bébé bien à l’abri dans le jardin, et même, en nous pliant un peu, nous tenons toutes les deux dans la tente fermée quand les moustiques arrivent. Mais surtout, cette tente magique sert de lit d’appoint. Moins lourde et moins volumineuse pliée (selon le fameux système pop-up) qu’un lit parapluie classique, elle est très pratique à emmener en voyage et se porte en sac à dos (à noter toutefois qu’une fois dépliée, en revanche, elle prend plus de place qu’un petit lit). Son matelas gonflable est identique à ceux que l’on emmène en camping, et donc plutôt confortable. Bébé-Loutre y est si habituée que c’est comme sa petite cabane, cela semble même lui servir de repère rassurant lorsqu’on n’est pas à la maison, et elle apprécie d’y dormir. Encore une fois, pour les tétées nocturnes, je m’allonge à côté d’elle, et le tour et joué !

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6- Le Tuti MP3 : depuis qu’elle est toute petite, bébé-Loutre aime écouter de la musique (voir article sur Mozart à venir) Pour le Noël de ses 14 mois, elle s’est donc vu offrir un lecteur MP3. Parfois, elle l’emmène en voiture, dans son lit ou le promène dans la maison. Trois boutons très simples permettent de le mettre en marche et de choisir le morceau. Ainsi, quand elle ne trouve pas tout de suite le sommeil pendant sa sieste ou que le trajet se fait long, mademoiselle peut mettre sa musique en route, comme jadis j’activais mon… mange-disques 33 tours (mais que je suis vieille !) A noter toutefois que l’enfant ne peut pas modifier seul le volume sonore ni, surtout changer d’album, ce que je trouve un peu regrettable (le Tuti ayant à la base une sorte de visée éducative, il semble que l’objectif soit que l’enfant soit encouragé au maximum à écouter plusieurs fois les mêmes pistes… Cela dit, l’enfant plus grand ou l’adulte peuvent aisément agir sur ces paramètres…) Toujours est-il que c’est un objet qu’elle apprécie énormément, presque un « doudou musical », employé au quotidien.

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Nos trois porte-bébés, ou comment se reposer les bras en gardant bébé près de soi

Par Lise

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Je pense que l’achat que j’ai mis le plus de temps à réaliser de ma vie a été celui de la poussette ! Je me suis renseignée sur internet, blogs, forums, consobaby… J’y ai passé des heures. Il fallait qu’elle soit légère, pliable et compacte, réversible pour que je puisse avoir mon bébé face à moi, qu’elle ait des roues un tant soi peu tout-terrain, qu’elle soit associée à une coque auto qui ait de très bons résultats aux crash-tests et à une nacelle… Et je pense que finalement, j’ai passé moins de temps à l’utiliser qu’à la choisir, sans parler du prix ! Bon, c’est vrai qu’entre chez moi et la ville, il y a tellement d’escaliers que ce n’est pas propice à l’utilisation d’une poussette dans tous les cas. Mais, même une fois descendus de notre colline, la moindre volée d’escalier (à la gare par exemple !), les encombrements dans le tram, les crises de larmes de bébé, tout devient compliqué.

Et pourtant, il existe bien un moyen vraiment léger, compact, qui permet de passer partout, de rester en contact avec son bébé et de le consoler ou même faire téter discrètement en tout lieu et qui coûte moins cher… le portage !

J’ai donc envie, aujourd’hui, de vous parler des trois moyens de portage qui nous ont facilité la vie. Mon propos n’est nullement de faire une quelconque publicité, seulement de présenter ceux que j’ai testés.


1) L’écharpe de portage 

La nôtre est une Néobulle (de fabrication française) en sergé croisé (un tissage qui associe confort et soutien). Les immenses avantages qu’elle nous a offerts ont été de nous donner un moyen d’apaiser mini-nourrissonne et de sortir brièvement sans mettre en marche la mise en place de la grosse poussette. J’ai même le souvenir de quelques siestes, où j’étais moi-même allongée, Stella endormie contre moi dans l’écharpe. Et puis le simple fait de savoir que je pouvais utiliser l’écharpe lorsque bébé pleurait trop fort m’a énormément rassurée les premières semaines.

Les inconvénients, dans mon cas, ont été la douleur au dos suite à la grossesse, qui ne m’a pas permis de porter autant que je l’aurais souhaité, et le manque d’aisance avec la mise en place des nœuds (que le manque d’entraînement n’a pas aidé à améliorer !) Il y a aussi eu une période, vers 3 mois, où la demoiselle se tordait en arrière et n’appréciait pas trop d’être ainsi attachée, même si cela n’a pas duré.

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2) Le Manduca

Celui-là, il nous accompagne non-stop depuis que la demoiselle a 5 mois (elle en a aujourd’hui 19, mais on n’est pas prêts de s’arrêter de s’en servir). Je crois que c’est l’objet qu’on a le plus utilisé et aimé. Il a conquis le papa, qui, un peu réticent aux nœuds de l’écharpe, s’est mis à porter sans compter, il a conquis le bébé, et il m’a conquise. J’ai porté devant jusqu’à environ 8 mois, puis en alternance devant ou derrière jusqu’à 13 mois, et à présent (12 kg), je porte presque essentiellement dans le dos. Avec le Manduca, on peut bavarder (même si cela demande une certaine souplesse du dos quand bébé est derrière), on peut téter (en cas de portage devant, bien entendu, la nature étant ce qu’elle est), on peut se faufiler partout, on peut prendre le train et l’avion en voyageant léger… Quand bébé marche, on peut le laisser monter et descendre à volonté en quelques instants, et, tout le temps qu’il est par terre, on a les mains libres. Bon, un seul inconvénient : il faut porter le sac. On peut aussi varier la manière de clipper les bretelles, ainsi que les serrages, de sorte à varier les appuis. Même en randonnée, nous, on aime notre Manduca. Oui, on a un peu chaud, mais c’est bien moins lourd que tout autre moyen.


3) Le Suppori

Il s’agit d’une sorte de filet qui se porte en bandoulière. Il doit peser dans les 300 grammes, ce qui permet de l’emmener vraiment partout, et il est en synthétique, ce qui permet de se baigner avec. Bon, ce n’est qu’un portage d’appoint, mais suffisamment confortable pour aider dans bien des situations. Au départ, nous l’avons utilisé à la piscine et à la mer, quand la Loutre (de 8 à 12 mois) n’était pas très rassurée. Depuis qu’elle marche, il nous accompagne partout, quand on sait qu’il faudra la porter seulement quelques instants. C’est bien plus vite installé que le Manduca (on l’enfile, on glisse bébé dedans, et c’est fait !), et cela fatigue beaucoup moins que juste avec les bras quand bébé est un peu lourd. Pour transporter des objets en portant un mini qui ne veut plus marcher, pour achever une promenade trop fatigante, pour faire un câlin vraiment très long, pour téter debout, pour prendre l’avion (quand bébé marche, c’est ce qu’il y a de plus simple, vu qu’il faut le détacher au contrôle, puis le remettre, puis le re-laisser se dégourdir les pattes, puis le re-remettre, puis le re-détacher pour le mettre sur son siège, tout en portant au moins un bagage…), ou pour tenir dans des bras un grand bébé qui ne marche pas encore mais qui aime bien être transporté dans la maison….

Voilà. Si vous aussi vous avez des coups de cœur portage à nous communiquer ou des commentaires, ou même des questions, n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous !

Dans les transports

Par Marie

Il s’agit aujourd’hui d’une affaire de civilités dans les transports en commun. J’ai appris tout récemment l’ordre des priorités (je cite le site de Lignes d’Azur (1), le système de transport des Alpes Maritimes) :

« A qui les places assises du bus et du tramway sont-elles destinées en priorité ?

Dans l’ordre, aux mutilés de guerre, aux aveugles civils, aux invalides du travail, aux infirmes civils, aux femmes enceintes, aux personnes accompagnées d’enfants de moins de 4 ans et aux personnes âgées.

Les places doivent toujours être laissées à ces passagers. »

Vous avez peut-être repéré dans le tram ces belles illustrations des choses à faire pour bien vivre ensemble le temps du trajet : on ne prend pas deux sièges quand on fait moins de 250 kilos, on laisse sa place, etc.

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Ainsi, ce monsieur-là, s’il est seulement vieux, qu’il arrête de faire semblant de dormir, il doit sa place à la femme enceinte. [On me dit dans l’oreille que je suis un peu rude ici. Ce n’était qu’une boutade pour illustrer mon propos, bien sûr qu’on doit le respect à nos aînés et que ce monsieur est très bien assis.]

Et la femme rousse, sais-tu pourquoi elle se lève ? Parce qu’elle aussi, elle est enceinte. Elle, elle sait (mais elle ne se sent pas assez légitime (pas facile quand ça ne se voit pas encore, alors que c’est un moment où l’on peut être très fatiguée) pour faire lever le vieux monsieur) (2).

Donc, si l’intention de ces visuels est tout à fait louable, il en est un qui est complètement à côté de la plaque :

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Je résume : s’il y a beaucoup de monde, il faut plier sa poussette. Par chance, cette poussette-ci, malgré son équipement (capote et chancelière), se plie volontiers. Par magie, le marmot reste bien sagement debout à côté de sa mère. Et le tout, avec le sourire s’il vous plait ! (3)

Ceci est l’oeuvre de quelqu’un qui n’a pas d’enfant, voire qui n’en a jamais vu, pas plus qu’il ne sait ce qu’est une poussette.

Certes, il est moins encombrant d’utiliser un porte-bébé et de porter son enfant, mais ce n’est pas toujours possible (mal de dos, courses à faire, pas envie…) et surtout, ce genre de choix ne regarde personne.

Soyez sympas, les gens : emmener un enfant dans les transports en commun, ce n’est souvent pas une partie de plaisir, ça n’est pas la peine d’en rajouter avec des injonctions crétines sous couvert de respect…


La musique du bas de la page (4) :

(1) Ici, dans la FAQ de leur site : http://www.lignesdazur.com/presentation/?rub_code=57&thm_id=117&gpl_id=

(2) Mais du coup elles papotent et s’échangent leurs numéros de téléphone.

(3) Oui, parce qu’en plus, les paquets ont disparu ! (Elle a du se les faire voler pendant qu’elle réalisait la manœuvre)

(4) Je m’essaye aux variations sur les notes. Mais du coup, cet article a été rédigé avec l’aide de Thomas Fersen, à qui j’ai emprunté le titre d’une chanson : https://www.youtube.com/watch?v=4qUP02IZ190

La méthode kangourou et ses effets à long terme

Par Marie

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En préambule de ce sujet, je voudrais citer Nils Bergman (dans « les dossiers de l’allaitement » du 18 Mars 2005), un médecin qui a beaucoup travaillé sur le peau-à-peau :

« Notre culture actuelle est une de celles qui font confiance aux incubateurs, peut-être parce qu’elle ne connaît pas leurs effets néfastes, et qu’elle ignore également l’existence d’alternatives. Le Portage Kangourou a été défini de façons diverses, mais ses deux principales composantes sont le contact peau à peau et l’allaitement. D’un point de vue biologique, et pendant le post-partum immédiat, le contact peau à peau représente l’habitat normal pour Homo sapiens, et l’allaitement représente la « niche », ou le comportement pré-programmé pour cet habitat. Le paradigme du portage kangourou est que la prématurité n’est pas une maladie, mais que la séparation d’avec la mère (l’habitat) fera de la prématurité une maladie. De la même façon que priver l’enfant de sa niche normale (l’allaitement et le lait maternel en tant que deux concepts séparés) rendra le prématuré malade. »

Son site internet, dédié au « kagaroo care » :

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Et voici une petite vidéo (en anglais) du docteur Bergman qui résume l’intérêt du peau-à-peau :

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Ruth Feldman vient de publier une étude prospective et longitudinale (1), démarrée il y a dix ans, qui démontre pour la première fois les bénéfices à long terme du peau-à-peau sur les enfants nés prématurément.

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L’auteur est professeure au Département de Psychologie et dans le Centre de recherche sur le cerveau à l’Université Bar-Ilan, Israël. Ses principaux domaines de recherche sont le développement des relations parent-enfant dans les populations normales et pathologiques, les bases neurologiques de la communication, la dépression maternelle et la dépression chez les enfants, les traumatismes et stress chez l’enfant et le développement des bébés prématurés.

Voici un résumé de l’article paru au mois de janvier dans Biological Psychiatry (2).

Dans l’introduction, R. Feldman et ses collaborateurs rappellent que le fait même d’être un mammifère implique que le développement du cerveau n’est pas terminé à la naissance et que la maturation des systèmes permettant une adaptation optimale à l’environnement est acquise progressivement par le biais du contact étroit  du petit avec une mère dite « sensible et alerte ».

La prématurité concerne environ 12% des enfants des pays industrialisés (et plus encore dans les pays en voie de développement), ce qui conduit à des retards de développement, une morbidité (3) et une mortalité accrue. Et, bien que les progrès médicaux permettent la survie des nourrissons de plus en plus petits et malades, beaucoup exigent des mois de soins intensifs qui empêchent tout contact mère-enfant. La combinaison de l’immaturité du cerveau et de la séparation de la mère exerce des effets négatifs à long terme sur le développement.

Les enfants nés prématurément présentent un certain nombre de problèmes, parmi lesquels un sommeil désorganisé, des troubles de la réponse au stress, un système nerveux autonome moins fonctionnel. De plus, les «  fonctions exécutives » (mémoire, le contrôle cognitif, etc), qui  s’appuient sur la maturation postnatale du cerveau, sont également perturbés chez les enfants prématurés.

Enfin, la naissance prématurée interrompt le processus d’attachement mère-enfant. Les mères sont plus à même de développer du stress, de l’anxiété voire de la dépression et d’avoir des interactions moins favorables avec leur enfant.

Le peau-à-peau pour les prématurés, appelé « méthode kangourou », a initialement été développé à Bogota, en Colombie, pour pallier au manque de couveuses et aider les nouveau-nés à maintenir leur température corporelle au contact direct de la peau de leurs parents. Cette technique s’est avérée sans danger et contribuant à maturer le système nerveux. Du côté  du parent, le peau-à-peau permet d’améliorer l’interaction parent-enfant, les liens d’attachement et même l’état émotionnel. Cependant, rien n’a été précédemment mis en évidence concernant ces effets à long terme.

Dans l’étude qui nous intéresse, le protocole expérimental est le suivant : la “ méthode kangourou” a été appliquée à 73 sur 146 dyades mère-enfant (4) (les autres restants en couveuse (5)) durant 1h et pendant 14 jours consécutifs.

Les enfants ont ensuite été régulièrement suivis pendant leurs 10 premières années et différents paramètres ont été testés (voir figure ci-dessous) :

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Les auteurs ont posé les hypothèses suivantes : 1) les nourrissons recevant le peau-à-peau vont montrer un fonctionnement physiologique plus optimal dans les systèmes sensibles au contact, y compris le fonctionnement autonome, l’organisation du sommeil, et la réponse au stress. 2) les interactions mère-enfant devraient être meilleures après le peau-à-peau. 3) les enfants qui ont reçu le peau-à-peau montreraient une amélioration des compétences cognitives tout au long de l’enfance. 4) la stabilité individuelle sera observée dans chaque domaine (par exemple, la physiologie de l’enfant, la relation mère-enfant) au fil du temps

Ils rappellent que le toucher est le comportement maternel le plus fondamental chez les mammifères et la première expérience sociale des bébés immédiatement après la naissance. Un comportement aussi conservé au cours de l’évolution doit avoir des conséquences importantes pour la survie, la croissance et l’adaptation à l’environnement.

Dans cette étude, R. Feldman et ses collaborateurs ont utilisés une intervention tactile à faible coût et confirmé que le contact corporel entre la mère et le nourrisson pendant la période du post-partum présente des avantages à long terme pour le développement de l’enfant. En effet, à 10 ans, les bébés prématurés qui ont reçu le contact peau-à-peau dans la période néonatale ont montré une réponse atténuée de stress, un fonctionnement autonome plus mature, un sommeil plus organisé, un meilleur contrôle cognitif et une meilleure relation mère-enfant.

Quels sont les mécanismes par lesquels le peau-à-peau exerce-t-il ses effets ? Ils  suggèrent que toute intervention précoce doit contenir trois éléments: 1) la spécificité: les interventions doivent cibler des processus spécifiques (une intervention donnée peut affecter certains processus et en laisser d’autres intacts). 2) Les périodes sensibles : pendant les périodes sensibles dans la maturation de certaines compétences, même de petites contributions ont un effet majeur. 3) les composants individuellement stables : si l’intervention améliore une fonction connue pour être stable, il est probable que ces effets s’exercent à long terme.

La « méthode kangourou » a été introduite à l’origine dans des sociétés à ressources limitées. Son application partout dans le monde pourra être favorisée une fois établis ses avantages de manière probante. Cette méthode met en évidence les bénéfices offerts par l’écologie naturelle du corps maternel.

Est-ce que ces bénéfices sont spécifiques à la mère ou bien est-ce que le peau-à-peau avec les pères, les grands-parents ou des bénévoles formés peut conduire à des améliorations similaires ? Les recherches sur le massage, par exemple, a montré que le massage fourni par les mères et les professionnels formés conduisait à des augmentations similaires de gain de poids, mais que les effets sur les interactions mère-enfant étaient uniques au groupe des mères.

Les auteurs ne manquent pas de rappeler les limitations de cette étude : 1) Manque de données concernant le père. 2) Absence de véritable randomisation pour des raisons éthiques. 3) Possibilité de l’existence d’un facteur inconnu impliqué à la fois dans la prématurité et la réponse au stress par exemple. 4) Pas de comparaison avec les nouveau-nés à terme. 5) Les mères du groupe « kangourou » avaient plus de lait que celles du groupe contrôle, cependant, aucune autre information sur l’allaitement maternel n’a été recueillie et il est donc impossible d’évaluer en plus les effets de l’allaitement sur le développement.

Ils terminent en précisant que, selon eux, les études futures devraient se concentrer sur les effets du peau-à-peau en cas de perturbations à l’attachement mère-enfant, y compris la dépression maternelle post-partum, les nourrissons à risque pour l’autisme, ou les nouveau-nés hospitalisés pour des conditions médicales.

Ils suggèrent enfin qu’il serait important de vérifier pour tout être bébé (prématuré ou né à terme) si l’augmentation du temps de présence de la mère et de son contact corporel au cours de la période néonatale peut aider à réduire des niveaux élevés de stress, les troubles du sommeil et des troubles cognitifs observés chez de nombreux enfants aujourd’hui.


Des notes de bas de page :

(1) Sur la définition des études prospectives, des cohortes et tou ce genre de choses : http://www.chups.jussieu.fr/polys/biostats/poly/POLY.Chp.15.4.html

(2) Feldman, R., Biol Psychiatry. 2014 Jan 1;75(1):56-64. visible ici : http://www.biologicalpsychiatryjournal.com/article/S0006-3223(13)00764-6/abstract

(3) Le taux de morbidité est le rapport qui mesure l’incidence et la prévalence d’une certaine maladie, en épidémiologie. Dans le cadre d’une période donnée, ce taux indique le nombre de personnes atteintes par cette maladie par unité de population

(4) Les enfants pesaient en moyenne à la naissance 1270g et la grossesse datait en moyenne de 30,65 semaines. Seuls les enfants dont le cerveau n’avait pas été endommagé, et qui étaient élevés par une famille de deux parents ont été inclus dans l’étude.

(5) Concernant la randomisation des enfants : au moment du début de l’étude, le peau-à-peau pour les enfants prématurés n’était pas encore proposé comme option d’intervention. C’est ce qui a permis de répartir les nouveau-nés au hasard, ce qui n’aurait pas été éthiquement possible si la technique était déjà utilisée.

Des guêtres de portage

Par Marie

Quand on porte son enfant et qu’arrive le froid, on s’inquiète des pantalons qui remontent et des chaussettes jamais assez grandes… Leurs mollets se retrouvent toujours à l’air ! On ne va pas leur mettre des collants tous les jours et on hésite à le faire pour un garçon. Quant aux jolis modèles du commerce, ils sont souvent chers. Il y a plusieurs manières de fabriquer soi-même des guêtres :

1) Les tricoter. Des exemples (avec les tutoriels) sur ce blog et aussi ici. En photo ci-dessous, celles que Mamie a faite pour Mathilde :

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2) Les coudre. Un joli modèle par ici et un autre par là.

3) Ma technique. Je ne tricote ni ne coud très bien (et ça me prend des heures) alors j’ai mis au point un truc. Il vous faut une paire de ciseaux (oui, les miens ont la classe, je sais) et une paire de grandes et vieilles chaussettes montantes.

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Alors attention, là, c’est hyper technique : 

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On coupe après le talon, à peu près droit. Et la matière fait qu’on n’a pas besoin de coudre du tout, ça ne s’effilochera pas. Voilà le résultat :

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Et sur l’enfant :

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Alors bien sûr, tout le monde n’a pas eu comme moi la passion des chaussettes montantes, ni osé garder dans son placard beaucoup trop un certain nombre de paires de chaussettes trouées… On peut acheter une paire, utiliser un collant (plutôt en laine) ou même des bêtes chaussettes pas montantes. Evidemment le rendu sera moins beau mais finalement, il suffit d’une petite longueur pour aller de la chaussette du bambin à son pantalon !

Les écharpes de portage, c’est comme les camping-cars

Par Lise

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Quand deux camping-cars se croisent, ils ont souvent pour coutume d’échanger un appel de phare ou un signe de la main, reconnaissance entre conducteurs de machines un peu à part, « coucou, moi aussi, j’en ai une ! »

Les porteurs d’écharpes ou porte-bébés physiologiques, c’est un peu la même chose. Il y a souvent, lorsqu’on se rencontre, ce regard quasi-complice du porteur de tissu un peu à part.

Semblable au premier regard, le porteur de porte-bébé « de base », tenant son bébé face à la route, jambes pendouillantes, dos arqué, qui, à l’instar du chauffeur de  fourgonnette, salue aussi.

Pourtant, le porteur d’écharpe ou de porte-bébé physiologique ne peut souvent s’empêcher de ressentir comme une gêne. Peut-être au moins voudrait-il communiquer ce qu’il sait ?… Mais imaginez la scène : « Non, monsieur, non madame, votre camping-car est trop petit, trop peu puissant, trop peu meublé, vous ne pouvez prétendre à mon salut, attendez, je vais vous expliquer ce qu’il vous faudrait. » Non, cela ne se peut pas, et tout d’abord car cela manquerait d’indulgence et de respect dans l’échange.

Mais pour vous qui lisez ici, je vais développer un peu mon idée. Voici le porte-bébé standard, qui maintient l’enfant à califourchon sur une selle étroite, tout son poids portant sur l’entre-jambe et sa colonne vertébrale encore peu mature. Pire, tourné « vers le monde » (ce qui, en conduite, s’apparenterait à debout sur le capot, dirais-je), sans pare-brise, sans aucune chance de pouvoir se retourner vers un objet familier, doux (vous, quoi !), il se trouve forcé à ingurgiter lavillelesgenslescouleurslessonslemondelesbruitslesmoteursleslumièreslevacarmelesklacsonslesclignotants, tout à la fois, sans que le moindre mouvement de recul lui soit possible.

À l’opposé, voilà le porte-bébé dit « physiologique » ou l’écharpe, dans lequel le petit passager, comme dans la banquette moelleuse et chaude d’un beau camping-car, se trouve lové contre la poitrine ou le dos de son tendre porteur, son propre dos arrondi selon la forme qui lui est naturelle, avec la possibilité de choisir de regarder autour de lui, sur les côtés, et même autour d’un nombre de degrés impressionnant grâce à la souplesse de son jeune cou, ou de serrer son minois dans l’odeur familière de son porteur protecteur et tendre comme un pare-brise anti-choc.

Pour couronner le tout, le porteur lui-même trouvera un confort incomparable pour son propre dos dans le portage physiologique, qui permet de varier les positions (devant, derrière ou côté), et de mieux répartir la charge. Car, clairement, pour transporter cette merveille aussi précieuse qu’encombrante, mieux vaut se sentir bien soi-même !

Oui, comme j’aimerais, souvent, m’approcher et déclarer doucement : « Le dos de nos enfants est encore tout arrondi, regardez comme le tout-petit se montre plus détendu lorsqu’il est maintenu dans cette position. » Et surtout : « La plus belle et la plus importante des stimulations pour le petit enfant est le contact visuel avec d’autres humains et les échanges verbaux. Offrez-lui cela dès à présent. Bien vite il aura le monde face à lui, mais si ce sont ses propres jambes qui le portent, il le dégustera plus commodément. »

Mais je me retiens, m’efforçant de garder à l’idée qu’après tout, nous avons de part et d’autre un beau bébé, l’envie de le tenir contre soi, et de l’amour à revendre, alors autant profiter de l’occasion supplémentaire offerte d’échanger au moins un sourire !