Par Marie
Il s’agit aujourd’hui d’une affaire de civilités dans les transports en commun. J’ai appris tout récemment l’ordre des priorités (je cite le site de Lignes d’Azur (1), le système de transport des Alpes Maritimes) :
« A qui les places assises du bus et du tramway sont-elles destinées en priorité ?
Dans l’ordre, aux mutilés de guerre, aux aveugles civils, aux invalides du travail, aux infirmes civils, aux femmes enceintes, aux personnes accompagnées d’enfants de moins de 4 ans et aux personnes âgées.
Les places doivent toujours être laissées à ces passagers. »
Vous avez peut-être repéré dans le tram ces belles illustrations des choses à faire pour bien vivre ensemble le temps du trajet : on ne prend pas deux sièges quand on fait moins de 250 kilos, on laisse sa place, etc.
Ainsi, ce monsieur-là, s’il est seulement vieux, qu’il arrête de faire semblant de dormir, il doit sa place à la femme enceinte. [On me dit dans l’oreille que je suis un peu rude ici. Ce n’était qu’une boutade pour illustrer mon propos, bien sûr qu’on doit le respect à nos aînés et que ce monsieur est très bien assis.]
Et la femme rousse, sais-tu pourquoi elle se lève ? Parce qu’elle aussi, elle est enceinte. Elle, elle sait (mais elle ne se sent pas assez légitime (pas facile quand ça ne se voit pas encore, alors que c’est un moment où l’on peut être très fatiguée) pour faire lever le vieux monsieur) (2).
Donc, si l’intention de ces visuels est tout à fait louable, il en est un qui est complètement à côté de la plaque :
Je résume : s’il y a beaucoup de monde, il faut plier sa poussette. Par chance, cette poussette-ci, malgré son équipement (capote et chancelière), se plie volontiers. Par magie, le marmot reste bien sagement debout à côté de sa mère. Et le tout, avec le sourire s’il vous plait ! (3)
Ceci est l’oeuvre de quelqu’un qui n’a pas d’enfant, voire qui n’en a jamais vu, pas plus qu’il ne sait ce qu’est une poussette.
Certes, il est moins encombrant d’utiliser un porte-bébé et de porter son enfant, mais ce n’est pas toujours possible (mal de dos, courses à faire, pas envie…) et surtout, ce genre de choix ne regarde personne.
Soyez sympas, les gens : emmener un enfant dans les transports en commun, ce n’est souvent pas une partie de plaisir, ça n’est pas la peine d’en rajouter avec des injonctions crétines sous couvert de respect…
La musique du bas de la page (4) :
(1) Ici, dans la FAQ de leur site : http://www.lignesdazur.com/presentation/?rub_code=57&thm_id=117&gpl_id=
(2) Mais du coup elles papotent et s’échangent leurs numéros de téléphone.
(3) Oui, parce qu’en plus, les paquets ont disparu ! (Elle a du se les faire voler pendant qu’elle réalisait la manœuvre)
(4) Je m’essaye aux variations sur les notes. Mais du coup, cet article a été rédigé avec l’aide de Thomas Fersen, à qui j’ai emprunté le titre d’une chanson : https://www.youtube.com/watch?v=4qUP02IZ190