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Sucette et allaitement, une expérience personnelle

Par Lise

 

J’ai eu deux bébés allaités exclusivement à la demande, tous deux avec un grand besoin de succion. Et puis un (méga) REF et une grande production lactée. Du coup, plus que repus après quelques minutes, mes bébés finissaient par se détourner, toussant et crachant, du sein, qui continuait à les asperger avec pression. Pourtant, ils avaient encore et encore envie de téter. Ainsi, j’ai passé plusieurs semaines avec mon petit doigt dans leur bouche, le jour et (toute) la nuit aussitôt qu’ils étaient rassasiés et repoussaient mon sein en pleurant.

Fatiguée, je me suis mise à la recherche d’une aide. Et c’est ainsi que j’en suis arrivée à parler de sucette. Non, je n’aurais jamais cru le faire, non, je n’aurais jamais cru, il y a quelques années, en arriver à écrire cet article. Mais oui, ça a été la solution indispensable pour me soulager à ce moment-là.

 

1/ Trois arguments et demi en faveur de la sucette

Pour Bébéun, tout a été très bref. Je lui ai donné une sucette vers un mois de vie, elle l’a utilisée pendant une semaine, puis a trouvé son pouce qu’elle a sucé pendant 6 mois avant de s’arrêter spontanément, fin de l’histoire.

Pour Bébédeux, mon cœur balançait entre l’épuisement et le spectre noir de la sucette (risque de confusion sein-tétine et échec de l’allaitement, déformation palatine, sevrage de la tétine difficile, mettre un bout de plastique dans la bouche de mon bébé…) Là, ma précieuse sage-femme m’a dit « moi, si elle sauve les mamans et les bébés, je suis pour la tétine. » Alors, je l’ai envisagée et me suis penchée sur la question.

C’est alors que Marie m’a sorti deus ex machina une étude récente affirmant que l’usage de la sucette n’aurait pas statistiquement un impact si délétère que ça sur l’allaitement (1).

Enfin, je suis tombée sur des études ajoutant que la sucette pouvait contribuer à réduire le risque de mort subite du nourrisson (2).

 

2/ Choix de la sucette

Une fois ma décision prise de recourir à celle que j’appelai la « prothèse à bouche » qui devait soulager mon bébé, mon petit doigt et ma fatigue, je me suis penchée sur la question du choix. J’ai alors consulté des sites parlant orthodontie et déformation de la sphère buccale.

L’un d’eux proposait, entre autres études et réflexions, la modélisation d’une « sucette idéale » (2, en bas de l’article) argumentée de manière convaincante. Me voilà donc partie à la recherche de l’objet qui s’approcherait le plus de cette proposition, inexistante dans le commerce. La sucette qui s’en approchait le plus (quoi que ne respectant très peu des critères évoqués… A quand un réel progrès dans ce domaine ?) était la Mam Perfect, car très fine au niveau du plan de morsure. J’en ai également acheté une en caoutchouc naturel Goldi (sensée imiter la forme du mamelon) pour le côté plus sain, mais Bébé ne l’a jamais acceptée.

 

3/ Utilisation de la sucette

C’est ainsi que mes nuits ont pris une nouvelle tournure. Bébé tétait, puis s’endormait parfois aussitôt après (jamais en tétant, comme son aînée, car trop concentré à ne pas s’étouffer sous le jet) à mes côtés ou dans mes bras. Lorsqu’il s’éveillait la nuit, j’essayais dans un premier temps de l’aider à se rendormir en chantant, en le berçant, puis en lui donnant le sein, et enfin, lorsque rien n’avait fonctionné, je lui donnais sa sucette.

En journée, c’était encore plus rare. Je m’efforçais d’en réserver l’usage au plan F, lorsque rien mais vraiment rien d’autre ne l’apaisait.

… ou lorsqu’il était vraiment important qu’il y ait du silence (par exemple lorsque sa sœur venait de s’endormir près de nous). Et là, j’ai découvert la solution de facilité que cela pouvait impliquer. Et le fait qu’il fallait s’imposer parfois une lutte pour ne pas s’y laisser entraîner. Pour cela il m’a fallu me remettre les idées au clair : la sucette est un moyen d’apaiser bébé lorsqu’il en a besoin, et pour ne pas sombrer soi-même dans l’épuisement. Lorsqu’aucun de ces critères n’est en jeu, elle risque de se transformer en outil à rendre silencieux, et se retrouver de manière automatique dans la bouche de bébé aussitôt qu’il cherche à se manifester, s’exprimer, s’agiter. Oui, elle fonctionne aussi dans ces cas-là, mais je continue à penser que là n’est absolument pas son rôle, et que par-là elle présente une nouvelle face négative.

 

4/ Fin de la sucette

Bébéun avait cessé de sucer son pouce de soi-même autour de sept mois.

Hasard ou pas, c’est également à cet âge que Bébédeux a brusquement craché sa sucette avec élan, du jour au lendemain, alors qu’il la portait seul à sa bouche depuis quelques temps.

Tous les deux étaient alors toujours allaités à la demande, et c’est vers cet âge où, se redressant, ils ont commencé à moins régurgiter d’une part, et à avoir besoin de plus se nourrir d’autre part car fournissant davantage d’efforts physique durant la journée. Cela n’est que l’explication qui m’est venue et ne vaut pas preuve, mais me semble logique. Gérant mieux la tétée malgré le REF, ayant besoin de plus de lait, tétant avec une meilleure maîtrise, et ayant un besoin de succion diminué de par leur âge, ils en étaient venus à se contenter du sein. Je pense qu’ils se sont mis à téter davantage durant la nuit à cette période, et cela m’a demandé une réadaptation à tous points de vue… car oui, la sucette avait tout de même revêtu un côté solution de facilité dont il me fallait brusquement me passer.

 

5/ Conclusion

Cela n’est donc qu’une expérience personnelle n’ayant aucune valeur statistique ou scientifique, mais qui s’est révélée concluante pour moi. La sucette a rempli son rôle de pacificateur lorsqu’elle nous est devenue nécessaire, et n’a pas eu d’effet délétère sur la dentition ou l’articulation car a été arrêtée au moment du début de la dentition. Le sevrage a été spontané et facile.

Je ne trouve pas d’étude sur le lien entre sevrage de la sucette/pouce et l’allaitement à la demande. Je suis intéressée par les expérience : les bébés allaités à la demande et ayant recours à la sucette ou au pouce les quittent-ils souvent spontanément dès lors qu’ils parviennent à gérer le REF/ont un besoin de succion réduit de par leur âge ?

Et pour les autres, quelle utilisation avez-vous fait de la sucette, quand et comment l’avez-vous arrêtée ?

 

Sources

(1) http://www.cochrane.org/fr/CD007202/effet-de-lusage-restreint-de-la-sucette-sur-la-duree-de-lallaitement-maternel-chez-les-nourrissons

(1 bis) Article dont j’ai trouvé par la suite une critique sévère ici http://ibfan.org/breastfeedingbreafs/Allaitement-et-lolettes-No-54.pdf

(2) http://www.dentalespace.com/praticien/formationcontinue/guide-pour-prevention-effets-nocifs-sucettes-sur-position-dents/

 

 

Le Tableau Blanc de Marine

Par Marine

Aujourd’hui, j’ai décidé de présenter mon tableau blanc qui me sert à m’organiser. En fait, c’est parce que j’en fais déjà une mini présentation quand quelqu’un vient à la maison.

Alors… Je suis maman de trois filles : 4,5 ans, 3 ans et 4,5 mois. Comme elles sont toutes les trois toujours avec moi (je veux dire que les deux « grandes » ne sont pas scolarisées), j’ai besoin de savoir en un coup d’œil ce qu’on a de prévu, ou quels jours sont libres, ainsi que le planning du papa puisqu’il ne se ressemble jamais d’un jour sur l’autre, d’une semaine sur l’autre. Nous sortons beaucoup, des fois c’est surtout moi qui en ai besoin, mais je sais que ça nous fait du bien à toutes, et j’essaie de varier. Mine de rien, ça demande de l’organisation, même si rien n’est jamais fixe et qu’on reporte souvent au lendemain (surtout lorsqu’il est déjà 16h quand on arrive enfin à leur faire mettre les chaussures et à sortir…).Entre les rendez-vous des adultes, ceux des enfants, les sorties, les spectacles, les activités…

Je n’ai pas vraiment réfléchi ce tableau, mais c’est venu au fil du temps. A la base – et ce depuis bien deux ans-, je prenais une feuille volante sur laquelle je faisais le même tracé de deux semaines, et je notais les impératifs, le planning du mari, les trucs à ne pas oublier, les rendez-vous divers et variés et ainsi de suite. Puis j’ai affiché sur le mur des post-it. Alors, quand en août dernier quand j’ai vu des tableaux blancs dans mon magasin préféré, j’y ai envoyé mon mari… qui nous en a ramené deux ! Hé oui, les filles ont elles aussi leur tableau blanc, leurs feutres et des magnets. C’est aussi plutôt utile pour qu’elles ne touchent pas au mien.

Donc, quand j’ai eu mon tableau blanc, il a vite été rempli. Sans vraiment de code couleur. J’avais mes deux semaines. Et des listes. J’aime les listes. Je fais beaucoup de listes. Au fur et à mesure j’ai pu trouver que j’avais, sans y penser, défini un code couleur :

En bleu, je note ce qui est décidé, ce qui est sûr, quelque chose auquel on est inscrit par exemple, plutôt pour les filles.

En vert je note les options, les « peut-être », les trucs à essayer de faire.

En rouge, ce sont les horaires de mon mari (j’essaie tant que possible de l’inclure, d’adapter, sans pour autant tout chambouler).

En noir, les courses à faire ou rendez-vous pour moi, comme chez la sage-femme ou  à la banque… C’est sûrement à peaufiner, mais jusque là je m’y retrouve bien comme ça. Chaque fin de semaine j’efface pour laisser la place à ce que nous ferons dans deux semaines. Ce n’est pas pour faire du copier-coller que je partage parce que personne ne fera exactement comme moi. Ce n’est pas le but. Mais juste pour présenter ma manière de faire. C’est pratique, c’est sous la main, c’est au milieu du salon. Ça ne se perd pas (important !). J’ai aussi bien sur un petit agenda que j’ai presque toujours sur moi.

Sous le planning, j’ai la liste des choses importantes à faire ces temps-ci. Heureusement, je viens à effacer quelques trucs, semaines après semaines… Et évidemment d’autres viennent s’ajouter.

J’y ai mis depuis quelques jours les mots « fb/messenger/recherches/autre/appeler/message » afin que quand une idée me traverse l’esprit à la maison, je note sur le tableau et dégaine le smartphone plus tard. Parce que je suis vite piégée. Téléphone à la main le temps s’échappe. Ça me permet de me cadrer. Et d’errer sur fb et compagnie plus tard.

Ensuite, pour les jours d’imprévu, de plan B, de manque d’inspiration… Tout en bas à gauche j’ai fait des listes. Une liste de sorties découpées en deux colonnes Parc et Autre. Il s’agit plutôt des sorties en extérieur et des sorties en intérieur (parfois obligées s’il y a trop de soleil ou s’il pleut par exemple). Dans ces listes, la moitié du haut, en vert, c’est les sorties gratuites (tant pour celles en intérieur que celles en extérieur) et en bas les payantes. A côté de ça j’ai fait une petite listes d’activités à faire à la maison type : pâte à sel, sablés, peinture, pâte a modeler, jeu de société… Pareil, c’est pas forcément copiable, mais facilement adaptable selon où on habite, l’âge des enfants… Le reste, ça change souvent. Je note des idées, des listes.

 

En ce moment, j’ai la liste de mots que je connais en langue des signes bébé pour penser à le faire. J’ai aussi la liste des sorties récurrentes comme les rencontres portage, allaitement, rencontres IEF, les ateliers ECHO,… Et bien sûr une petite liste de porte-bébés que je n’ai pas encore.

Je pense que j’ai tout dit. Dites nous si vous avez des questions ou des idées !

L’alphabet et le dessin de bonbons

Par Michela

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Vivre à deux dans un studio de peu plus de 20 mètres carrés ça signifie limiter les jeux pour Achille aussi au minimum pour ce qui concerne la quantité et la dimension : les blocs de bois pour construire les bâtiments, quelques petites voitures, deux oiseaux qui chantent (ce sont ses jeux préférés), certains Schtroumfs (qui étaient les miens, soigneusement préservé depuis presque trente ans !). En plus on tient à disposition quelques matériaux créatifs : la pâte à modeler, les couleurs, du papier de couleur, de la colle… Mais dans certains cas, certains choses pas convenablement créatives peuvent devenir art. Et parfois on peut même manger les créations artistiques ! Comme dans le cas des fruits (voir les « mandala des fruits ») … ou des bonbons !

Un après-midi, en fait, nous avons eu l’idée de transformer les chaînes de réglisse en lettres de l’alphabet.

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C’était octobre et Achille venait de commencer la maternelle. Je l’ai aidé beaucoup parce que ce n’était pas simple comme activité pour son âge mais il s’est quand même amusé : dérouler les cordes, regarder les lettres sur le livre en essayent de les recréer, regarder des photos du résultat et puis voir encore et encore la vidéo assemblée par moi, relier à la vidéo la musique en arrière-plan qui devient la bande sonore de cette activité et des émotions qu’elle a suscité…

Après cette expérience, dans les jours suivants nous avons ensuite cherché des bonbons que nous inspiraient par les formes et les couleurs et pendant un week-end pluvieux nous avons créé, cette fois, des dessins et une histoire.

(La voix qui décrit celle là est en italien et a le volume un peu faible.)

On nous a demandé si on a lu ces activités quelques part. En fait ce sont des activités inventées sur le moment… nous faisons simplement en sorte que la fantaisie n’ait pas de contrôle.

Il y a, c’est clair, des inspirations dans toute la question éducative, dérivées par les expériences « naturelles » comme « professionnelles » (je suis éducatrice spécialisée), les études, les idées. J’aime les principes de Maria Montessori, comme l’invite à la manipulation, à l’exploration, à la transformation et le jeux avec des différents matériaux «réels» et pas cher et celui d’éduquer par l’émotion, donnée et prouvée.  <3

L’hygiène naturelle infantile (HNI)… voilà pourquoi et comment on a fait !

Par Elise

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Puisque beaucoup sont étonnés voire intéressés par notre pratique, voici quelques précisions 🙂
Je trouve primordial de comprendre avant tout que ce n’est PAS une méthode d’apprentissage de la propreté, juste une autre façon de prendre soin des fesses de son bébé.

On a eu envie d’essayer parce que…

du côté des bébés :
– les bébés HNI ne perdent pas leur conscience d’éliminer comme le font les bébés en couches, et donc n’ont pas à apprendre plus tard ce qui est naturel pour eux depuis le départ, soit avoir les fesses propres et sèches et ressentir quand ils ont besoin de faire pipi ou caca.
– ils n’ont pas l’habitude de rester dans leurs excréments
– ils n’ont pas d’érythèmes fessiers
– ils deviennent autonomes pour leur propreté à leur rythme, très progressivement, un peu comme pour la marche lorsqu’on pratique la motricité libre : on ne va pas avoir un bébé qui marche plus tôt, mais à l’aise et confiant.

du côté des parents :
– nous avons une grande satisfaction à avoir ce lien étroit, cette compréhension et cette communication avec notre bébé, dans le prolongement du maternage
– nous sommes ravis à chaque pipi/caca « attrapé » 🙂
– nous ne nettoyons pas de caca étalé partout sur les fesses de notre bébé
– nous ne connaissons pas les couches qui débordent
– nous avons un budget couches remarquablement faible

En pratique…
Depuis la naissance, zéro couche à la maison, juste un élastique type bandeau pour les cheveux à la taille et un lange placé entre les cuisses, histoire qu’on ne soit pas trempé en cas de raté, on change le lange immédiatement, pas de pantalon juste les jambières et des chaussettes, pas de body ou laissé ouvert en bas, tee-shirt.
On propose à notre bébé d’éliminer en la tenant contre notre ventre, les genoux relevés (un peu comme on ferait avec un bambin qui veut faire pipi à l’extérieur), au -dessus du lavabo ou d’une bassine, petit pot, saladier, baignoire, ou dans la nature… et on essuie avec une lingette lavable en coton, ou on rince à l’eau et sèche avec une serviette.
On lui propose au début très très souvent, puis ça s’espace de plus en plus.
On sait qu’elle a besoin quand elle se réveille, quand elle descend de l’écharpe de portage, quand elle s’énerve et qu’elle n’a pas fait depuis un moment…
Lorsqu’elle a besoin, elle répond à nos proposition en relâchant pipi/caca, et sinon pas besoin de mot pour comprendre que ce n’est pas le moment, elle se cambre et râle 😉 Lorsqu’elle est portée en écharpe de portage, elle se retient vraiment bien, on peut la garder un grand moment, et à peine sortie, mega pipi. Tandis que lorsqu’elle est au sol, elle fait plus fréquemment. Les bébés auraient d’instinct pas envie de nous souiller.

Et la nuit…
On fait du cododo. Notre bébé dort sur une alèse lavable carrée de 40 cm de côté, on en a 8, qui tournaient beaucoup au début.
A côté du lit sur une commode, on a un petit pot, des alèses, des langes, et des lingettes lavables. Les bébés ne font pas pipi en dormant mais lorsqu’ils se réveillent. A chaque tétée, je m’assoie, prend mon bébé dans mes bras, enlève un côté du lange, glisse le pot sous ses fesses et elle fait pipi en tétant, et se rendort profondément… Je l’essuie, remet le lange repose le pot et on se recouche. Depuis ses 5 mois je propose beaucoup moins la nuit, elle se retient bien jusqu’à 5/7 heures du matin.

A l’extérieur…
On utilise des couches lavables et des vêtements faciles à enlever, et on continue de proposer régulièrement comme à la maison. On a fait les toilettes des restaurants, des aéroport, de l’avion, des galeries commerciales, les parcs…

Chez la nounou, elle est en couches lavables. Je lui propose en arrivant sur place, elle passe la journée en mode « classique » et à peine arrivés le soir à la maison on enlève la couche !

On me demande aussi si ce n’est pas fatiguant. Je ne trouve pas. C’est sûr que ça va de pair avec le maternage proximal, mais pas au-delà. Je ne me sens pas sur le qui vive tout le temps parce que je trouve qu’un raté ce n’est pas grave, et que mon bébé grâce à notre pratique se retient bien en général et préfère faire ses besoins tenue en position contre moi que sur elle. Je suis souvent étonnée de voir comme elle est déjà mature.

On a eu depuis le départ un nombre incalculable pipis ratés, en revanche les cacas ratés se comptent sur les doigts d’une main. Aujourd’hui à 8 mois et demi, il est exceptionnel d’avoir un raté la nuit, et occasionnel le jour.

Voilà notre façon, à suivre !

Première Nuit

Par Lise

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Première nuit sans toi. Brusquement, ce soir, tu es partie dormir « dans ton lit de grande fille ». Nous voilà allongés dans une solitude oubliée. Dans le silence se détache en négatif la courbe sonore de ta respiration. Son absence m’assourdit. Pas de petits mouvements endormis, ni de ces petites phrases que tu lâches entre deux sommeils. Ce soir, je n’arrive pas à m’endormir. Ton papa se tourne et se retourne. Tu manques à notre « bateau-lit » dans lequel nous avions pris tous les trois l’habitude de nous blottir nuit après nuit. Comme ces deux années et demi ont passé vite… Les premières nuits ont été éternelles, détournant notre attention de la brièveté réelle que cela aurait, au bout du compte. Oui, j’ai rêvé et attendu le moment où, enfin, je pourrais dormir sans être réveillée une seule fois par tes appels. Mais j’ai pris soin de ne pas oublier combien le temps passait vite et combien les instants blottis dans l’obscurité contre ton petit corps tiède ancré contre le mien étaient précieux. Bien m’en a pris, car désormais tout cela est fini. Tu as trouvé dans ces instants magiques la force de t’envoler et de te passer d’eux. Tu dors paisiblement de l’autre côté de la cloison. Tu n’es pas inquiète, ni déchirée, tu sens autour de toi le lien indéfectible que nous avons construit en navigant vague de tétées après vagues de tétées sur notre merveilleux navire à trois matelots. Demain, aux premières lueurs, tu nous y rejoindras, reposée et gaie, et nous t’embrasserons, fiers de toi. Ce soir, il n’y a que nos deux souffles, que nous étouffons un peu pour être sûrs de t’entendre si tu appelais. « Et tu imagines, quand ce sera sa chambre de grande adolescente qui sera vide ? » Nous nous regardons. Tu n’es pas si loin encore, ce soir, et nous voilà, ton père et moi, sur le pas de ta porte, à te contempler dormir tant qu’il est encore temps.


Edit : ce texte fut écrit le temps d’une étrange parenthèse, qui dura… une nuit ! Un an plus tard, mademoiselle est toujours dans notre chambre, pas décidée à la quitter. Et alors ? En le relisant, je perçois à nouveau combien ceci a peu d’importance. Un jour, elle partira, et tout ce qui compte, c’est qu’elle le fasse avec sérénité !

Quelques outils pour faire face aux colères des 2-3 ans

Par Vicky

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Concernant les enfants des 2-3 ans, les colères semblent être le problème face auquel les parents nous nous sentons le plus démunis. Avant de parler des colères, il me semble important de faire une grande parenthèse sur la fameuse « phase d’opposition » car la frustration qu’elle engendre, de part et d’autre, est source d’une bonne partie des colères des enfants… et des parents !

Tout d’abord j’ai un scoop pour vous : la phase d’opposition n’en est pas une ! Oui, vous avez bien lu, la période du non n’est pas une phase d’opposition au parent, bien que l’enfant s’oppose. En réalité il s’agit de la période de l’émergence du désir propre de l’enfant. L’enfant s’oppose à son parent parce que le temps est venu pour lui de sentir le contour de lui-même, de ne plus être le prolongement de sa mère et de son désir à elle. Ainsi, l’enfant dit non au désir de la mère pour avoir l’occasion de sentir ce qu’il veut lui, peut-être qu’il veut la même chose mais, tant qu’il ne s’est pas opposé, il ne peut pas le savoir. Il a besoin de décider. On entend souvent que pendant cette période l’enfant cherche les limites, nos limites. L’enfant cherche effectivement les limites mais pas les nôtres : les siennes. Il cherche les limites de sa propre personne, telle qu’elle se définit par ses désirs, ses capacités et son pouvoir personnel.

Le parent vivant cela comme un affront et comme une remise en question de son autorité, pense que l’enfant veut prendre le pouvoir dans la maison et fait tout pour ne surtout pas lâcher ses acquis parentaux ! Bonne nouvelle : votre enfant ne prépare pas un coup d’état ! Plus on accompagnera cette phase avec bienveillance, moins longtemps on y sera confronté. Le mieux c’est de ne pas rentrer dans un jeu de pouvoir où l’on essaierait d’asseoir une autorité, car cela est absurde pour l’enfant. L’enfant n’est pas en train de chercher à prendre le pouvoir sur nous mais sur sa personne. Ainsi lorsqu’on s’oppose systématiquement à son désir, le message que nous lui faisons passer c’est : « tu n’as pas le droit de vouloir, de penser et de ressentir par toi-même ». « Casser » l’enfant pendant cette période cruciale donnera à coup sûr l’un des ces deux résultats : l’enfant soit il se fixera sur cette « phase d’opposition » pour toujours, développant ainsi une personnalité rebelle, soit il se soumettra, développant une tendance à la soumission.

Si vous observez attentivement, vous constaterez que cette période est suivie par celle du « moi tout seul ». En effet, lorsque l’enfant a acquis la capacité de savoir ce qu’il veut, il veut le faire par lui-même. C’est sur le chemin vers l’autonomie que nous l’accompagnons tout au long de ces turbulences ! C’est même une formidable occasion pour nous, parents, de sentir aussi les limites de notre volonté et la légitimité des tas de choses que nous imposons à nos enfants, contre leur volonté. Lâcher sur les choses pas importantes, permet à l’enfant de se connaitre et de se construire, et à nous de sortir des jeux de pouvoir dans lesquels nous rentrons presque instinctivement.

J’ai fait un détour par la période du non parce que je pense que comprendre que l’enfant n’agit pas contre nous, nous permet de prendre du recul, de manière à pouvoir gérer nos propres émotions (souvent de colère) pour faire face à la colère de l’enfant. Car à ce moment-là il s’agit d’aider l’enfant.

Un enfant en bas âge peut déclencher une colère pour des tas de raisons : fatigue, frustration exogène (on m’empêche de…) ou frustration endogène (je n’arrive pas à…), douleur… Et très souvent il peut aussi partir dans une colère monstre sans qu’on ait eu le moindre élément de compréhension rationnelle. L’expérience montre que quand la colère est là, peu importe ce qui l’a déclenchée, on ne peut pas faire marche arrière généralement. Car l’événement déclencheur n’est qu’un prétexte pour vider le trop plein d’émotions (et cela est souvent vrai pour nous adultes aussi). Mais le cerveau du jeune enfant n’est pas encore suffisamment équipé pour faire face à cela et c’est le déluge émotionnel. Alors il crie, il tape, il se roule par terre, il se cogne la tête… Tout est bon pour vider le trop plein d’émotions. Et pendant que lui ou elle vide son réservoir, on dirait que nous, nous commençons à remplir le nôtre ! « J’en peux plus ! » « Ça commence à bien faire ! » « Mais tu vas te taire ? » « Qu’est-ce que tu veux ? » « Tu me gonfles ! » J’ai déjà dit tout ça, et même plein de fois…

J’ai deux enfants. Il se trouve que le deuxième est né fâché, j’ai donc eu des centaines d’occasions pour m’exercer à la gestion des colères ! À vrai dire ça ne fait pas très longtemps que je suis vraiment opérationnelle ! Mais avec le temps j’ai acquis quelques vrais outils et je tiens à vous les partager.

Outil n°1 : l’empathie la vraie. Pas l’empathie en tant que posture. Et comment est-ce qu’on arrive à ça ? Ce qui a été le déclencheur pour moi c’était de comprendre profondément (intellectuellement) que lorsque mon enfant est en crise il est le premier à souffrir de ce qui le traverse. Quand je me mets en colère moi aussi parce que je n’en peux plus des cris et de ma propre impuissance, je rajoute à sa peine la culpabilité et le sentiment d’être incompris. Je triple sa peine, et du coup la mienne vu que je rallonge la crise. Lorsque j’ai compris à froid et à tête reposée cette simple réalité-là, je suis devenue capable de me placer à 100% du côté de mon enfant lors d’une crise émotionnelle. Je ne me suis plus jamais mise en colère face à ça, car j’ai considéré que mon rôle était de l’aider à s’en sortir. Je suis donc devenue alliée, pas persécutrice. J’estime que gérer sa propre colère dans des situations comme celle-ci (enfant en crise) n’est pas très aidant. Ce qui est aidant c’est de ne plus se sentir en colère. Selon notre propre histoire cela peut être plus ou moins atteignable, mais parfois la seule prise de conscience de la réalité de la situation peut suffire. Essayez !

Outil n°2: l’humour et l’imaginaire. Mon enfant a eu la bonne idée d’emprunter à la crèche le livre « La colère du dragon ». Un petit garçon raconte comment il se transforme en dragon lorsqu’il est en colère. Nous l’avons lu et relu, et relu même ! A partir de là, quand je vois un début de colère poindre je dis « Oh-oh on dirait que le dragon arrive ! Est-ce qu’il est là ? », après je fais des bruits de grognement, je lève les bras, enfin j’essaye d’imiter un dragon… La plupart du temps il rentre dans le jeu et ça finit en bataille sur le lit. Si cela n’est pas suffisant parce que la colère semble un peu plus importante je prends son rôle. Je commence à dire ce qu’il dit d’habitude : « arrête ! maman me parle pas ! », je fais comme si je voulais le taper, je me roule par terre… Au début il m’observe, il est entre le rire et les larmes et puis ça finit en franche rigolade. La crise est désamorcée et les émotions peuvent s’évacuer par le rire. Le rire est un puissant mécanisme de décharge du stress. Alors à choisir…

Outil n°3: raconter ce qui se passe. J’ai découvert un truc génial, un soir en vacances, alors que mon enfant était en pleine crise depuis une demi heure et que rien n’y faisait. J’ai dit au papa en présence de l’enfant :

 « T’as vu comme il est en colère A. ce soir ? »

« Ah oui, j’ai bien remarqué, il pleure depuis tout à l’heure, il est inconsolable ! A ton avis c’est dû à quoi ? »

L’enfant avait arrêté de pleurer et nous écoutait. Alors je réponds :

« A mon avis il pleure parce que telle chose est un peu compliquée pour lui, et puis il y a ci, et puis il y a ça… »

« Je comprends, moi aussi à sa place je serais triste et en colère, moi aussi je pleurerais »

« Tu as vu ? Il s’est calmé… »

« Moi à sa place je voudrais un câlin maintenant »

« Papa je veux un câlin »

Je me suis sentie tellement fière de cette astuce et à la fois je mesurais tout ce temps perdu sur les crises précédentes, alors que c’était tout simple. L’enfant a arrêté parce qu’il s’est senti parfaitement compris. Comme le papa n’est pas toujours là, je me sers du doudou, ou même de ma main ! Je discute avec doudou de ce qui est en train de se passer et de ma compréhension de la situation. C’est radical.

Je vous ai dit que mon enfant « est né fâché ». Il avait vraiment cette expression, sourcils constamment froncés dès son premier jour. Quand sa sœur l’a vu pour la première fois elle a demandé pourquoi il était fâché. Ça nous a bien fait rire mais par la suite j’ai été amenée à repenser à cette phrase des tas de fois. Il se mettait en colère très souvent, je ne le comprenais pas, je ne savais pas quoi faire. Je me suis posée des tas de questions, sur la grossesse, sur ma façon d’être, sur mes émotions à moi, la psychogénéalogie. On a  lui a raconté ce qui avait merdouillé pour moi comme pour lui, on a essayé l’homéopathie, le psy, le kiné, même une énérgéticienne, pourtant ce n’est vraiment pas ma tasse de thé. Parce que, comme beaucoup de mamans, je pensais que mon enfant avait un problème et que ça venait forcément de moi. Donc je devais trouver une solution! Je ne comprenais pas ce qui faisait qu’il était autant en colère. Aujourd’hui je pense que le plus important c’est d’accepter que cet enfant ait ce fonctionnement-là et de ne pas considérer cela comme forcément problématique. Je me suis longtemps débattue avec l’idée du tempérament car je pensais que rien ne vient du hasard. Je le pense toujours mais de manière plus nuancée: rien ne vient du hasard mais il y a des tas de choses dont je ne connaîtrai jamais l’origine et qui ne sont pas et ne seront jamais sous mon contrôle. Alors le fait que mon enfant soit enclin à la colère je l’accepte, je lui reconnais ce droit, et tant que son petit cerveau n’arrive pas à faire le travail de l’apaisement tout seul, je lui offre mon soutien entier et inconditionnel pendant ces moments difficiles.

Le sac-en-l’air

Comment être tête en l’air en toute liberté

Par Lise

 

Chaque jour il faut l’emporter, et chaque jour il faut veiller à ce qu’il n’y manque rien : le sac !

C’est fatiguant, et ça ne marche pas à tous les coups. On a beau le laisser à peu-près fait d’un jour sur l’autre, il suffit que toutes les couches aient été utilisées par le dernier à être sorti, que bébé ait décidé de vêtir discrètement sa poupée du chapeau qui devait rester dedans, ou que l’on ait utilisé au autre sac la veille, pour risquer d’oublier quelque chose. Et puis le sac, c’est aussi un peu le cauchemar de beaucoup de papas, j’ai l’impression.

Moi, vous l’avez compris, j’aime les listes. Franchement, ça soulage le cerveau. Quand il n’y a plus à penser, mais seulement à faire, la moitié du travail est déjà réalisée comme par magie.

Alors voilà, je partage avec vous « le sac en l’air », à compléter en fonction de ce que vous mettez dedans, à décorer selon vos goûts et à afficher bien en vue. Ensuite, il n’y a plus qu’à vérifier chaque « bulle », et le tour et joué… il n’y a plus qu’à ne pas oublier le sac sur la table du salon !

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(N.B. : Cette liste-exemple est ici réalisée pour un enfant ayant 12-24 mois)

Petites dents

Par Dr Alice, dentistedentist-428646

Les dents de lait font leur apparition vers 6 mois, mais c’est une moyenne, j’ai une cousine qui est née avec 2 dents et une soeur qui a eu sa première dents à 15 mois… Les dents sont toutes là vers 3 ans. elles sont au nombre de 20 : 5 par cadran, (je dis ça pour votre culture générale, hein !) 2 incisives, une canine et 2 molaires.

La principale menace qui plane sur ces petites quenottes, ce sont les caries… La carie est un phénomène complexe dans lequel le terrain (c’est-à-dire la dent !) a une importance majeure, et ça on n’y peut rien !
La carie est provoquée par des bactéries (la plus importante est le Streptococcus mutans), il est donc recommandé d’éviter de sucer cuillères ou tétines avant de les donner à l’enfant, évidemment, c’est surtout le cas si vous êtes susceptible à la carie (une étude a ainsi montré que la contamination par Streptococcus mutans est plus fréquente entre enfants dans une crèche que de parent à enfant… On ne contrôle pas tout…).
Ces bactéries cariogènes mangent du sucre. Le sucre, à part que c’est bon, n’a que des inconvénients pour la santé (entre autre : surpoids, augmentation du risque de diabète), donc le sucre est notre ennemi ! Il faut limiter les apports sucrés des enfants, concernant l’action sur la carie, le pire c’est le biberon de sirop que l’enfant mâchouille toute la journée, ou pire toute la nuit. Cela peut être à l’origine d’un syndrome dit « de carie du biberon » avec caries très précoces et très rapides de toutes les dents (allez regarder les images sur google, c’est flippant et ça fait mal ). Le sucre c’est le saccharose, le glucose, mais aussi le fructose (donc éviter les biberons de jus de fruits à longueur de temps), et même le lactose… Des études montrent (sur modèle animal) que le lait est ainsi légèrement cariogène : le lait maternel un peu plus que le lait de vache (parce qu’il contient plus de lactose).
Les dentistes prônent ainsi des recommandations farfelues comme d’arrêter l’allaitement (au sein ou au biberon) à l’apparition de la première dent (comment ma cousine aurait-elle survécu à un  tel traitement ?!) ou au plus tard à 12 mois. En fait, les études autour de l’effet de l’allaitement maternel sur les caries sont très contradictoires, parce qu’il y a beaucoup de facteurs de confusion (notamment le fait que l’allaitement est plus répandu dans les classes sociales les plus pauvres qui sont les plus sujettes au caries, pour des raisons d’alimentation et de santé), mais on peut clairement accorder le bénéfice du doute à l’allaitement. Cependant, il est clair que l’allaitement de nuit, passé un an est un facteur favorisant des caries. En effet, la nuit le flux salivaire est diminué, les mouvements buccaux aussi, ce qui limite l’auto nettoyage tandis que le lait stagne.
Je pense que l’arrêt de l’allaitement de nuit après un an peut être à recommander s’il existe d’autres facteurs de risque (parent au dents fragiles, par exemple), ou si l’enfant commence à avoir des caries.
Mais, bien sûr, il existe des moyens de lutter contre les caries : le brossage des dents et l’apport de fluor.

Concernant le fluor, l’apport par voie générale n’est plus recommandé car l’effet local est limité et les surdoses sont fréquentes notamment la fluorose dentaire sur les dents définitives. Le fluor est apporté par le dentifrice. Là encore, vu que l’enfant l’ingère avant 3 ans, il faut se méfier des doses. Il faut choisir un dentifrice à 250 ppm (plutôt que 500ppm) avant 3 ans, puis choisir un dentifrice adapté à l’âge (les industriels ont prévu le coup, c’est écrit dessus !). On met une « trace » de dentifrice sur la brosse à dent à partir de 1 an, puis un « petit pois » ou la « taille de l’ongle de l’auriculaire » (de l’enfant !) à partir de 2 ans. A mon avis ces recommandations sont à suivre scrupuleusement si votre enfant présente un risque (parent aux dents fragiles, consommation de sucre importante, déjà des caries), dans le cas contraire, vous pouvez avoir la main plus légère : brossage sans dentifrice, ou alternance avec un dentifrice sans fluor.

Le brossage commence théoriquement à l’apparition de la première dent (on trouve mêmes des recommandations délirantes de passer une compresse sur les gencives des nourrissons…), mais c’est rarement avec enthousiasme qu’un bébé se laisse introduire un objet bizarre dans la bouche. Je pense donc qu’essayer de commencer à 1 an est plus raisonnable. Toutefois donner une brosse à dent au bébé pour jouer avec (et la machouiller !) et le mettre à côté de vous quand vous vous brossez les dents est un bon moyen de le familiariser avec le brossage. Le but c’est que le brossage soit un moment joyeux et non une punition !
Un brossage 2 fois par jour est le but à atteindre (le brossage 3 fois par jour relève du harcèlement !), il faut aider l’enfant à prendre conscience du fait qu’il ne faut pas seulement brosser, il faut brosser partout, et donc regarder ses dents, pour savoir où et comment elles sont et vérifier qu’elles sont propres ! Encore une fois, il faut prendre le temps, mieux vaut des dents mal brossées et un enfant curieux de mieux faire que… bon, enfin, vous me suivez !

En ce qui concerne la première visite chez le dentiste, les pédodontistes (spécialistes des soins dentaires aux enfants) recommandent une visite à 1 an, histoire de faire de la prévention le plus tôt possible. Ce n’est pas inutile, mais les pédodontistes ne voit que les enfants sujets aux caries, ce qui leur fait oublier que la susceptibilité à la carie est la principale cause de carie chez les enfants (et les adultes aussi, d’ailleurs…), et leur font mettre l’accent sur les facteurs extrinsèques sur lesquels on peut agir : comme arrêter l’allaitement et le biberon… Donc, je pense qu’une visite à partir de 3 ans (en l’absence de signe de problème dentaire, bien sûr) est plus utile : l’enfant a l’âge de comprendre de quoi il s’agit et il peut ainsi se familiariser avec le lieu et la personne dans des conditions détendues. C’est toujours utile de construire une relation de confiance avant qu’une intervention soit nécessaire, ça évite l’association dentiste = douleur qui est à l’origine de la plupart des retards de soins à l’âge adulte….

A 6 ans (enfin environ !), pousse la première dent permanente, c’est une molaire, elle pousse derrière la dernière dent de lait. C’est important parce qu’il faudra que l’enfant pense à brosser plus loin. C’est d’autant plus important qu’au moment de leur éruption les dents sont encore immatures et plus fragiles, il faut quelques mois pour qu’elles arrivent à maturité et que le risque de carie diminue. Puis à partir de 7 ans les dents de lait tombent et sont remplacées par des dents définitives jusqu’à 11 ans (mais ma sœur a perdu sa dernière dent de lait à 19 ans…).

En résumé, je dirai que les points essentiels ce sont : évitez le sucre, et apprenez à brosser, mais dans la bienveillance : la plupart des enfants (surtout en bas âge) ne suivent pas les recommandations des dentistes sans avoir la moindre carie et sans qu’il soit même possible de détecter la mauvaise hygiène bucco-dentaire (accumulation de plaque ou de tartre)… En revanche, au moindre doute (dent colorée ou effritée), il faut consulter.

O-Liste-tâches

Par Lise

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Les mille et une tâches du quotidien tendent à devenir un milliard aussitôt qu’on est trois. Et ne plus avoir à s’occuper que de soi décuple encore les efforts. C’est ainsi que ces bêtes choses à faire peuvent se transformer en montagne et prendre trop de place dans le temps de la journée, au point de se faire  carrément douloureuses, car pour autant, elles ne deviennent pas valorisantes.

C’est pourquoi j’ai, un jour de grisaille, dessiné ce tableau que je souhaite aujourd’hui partager avec vous. La colonne de gauche contient toutes les tâches de la maison que j’ai pu recenser chez nous. Sur la ligne du haut, ce sont les 31 jours d’un mois. Eh ! bien, croyez-le ou non, mais cette simple première étape m’a fait du bien : tout ce qu’il fallait faire tenait sur une page A4, c’était déjà un petit peu moins grand qu’une montagne.

A ce stade-là, j’en ai parlé avec Papa-Loutre. J’ai choisi un moment où j’étais tranquille et où il était disponible. Il ne s’agissait pas reproches et lamentations flous, de la catégorie « tu auraispu, yaka, ilfaut, j’enai »… Je lui ai montré ma feuille en lui proposant de faire une sorte de jeu pendant quelques temps, peut-être juste une semaine ou deux, où chacun noterait ce qu’il faisait dans la maison au fur et à mesure, par son initiale dans sa couleur préférée. Comme cela, ai-je dit (aussi diplomatiquement que possible), chacun pourrait se rendre compte de ce que faisait l’autre, car on ne remarque pas les tâches que l’on n’a jamais remplies soi-même et se réalisent jour après jour comme par enchantement. Et aussi, cette liste nous aiderait à voir ce qu’il restait à faire en s’épargnant l’effort de réfléchir. Ainsi fut fait. Nous cochâmes nos cases avec entrain et force couleurs pendant trois semaines environ.

Résultat des courses :

–          Le fait de noter tout ce que je faisais me soulageait par le côté matériel que mes actions prenaient à la fin de la journée : plein de « L » rouges au lieu d’un grand vide, d’une journée passée à faire des trucs déjà oubliés qu’il faudrait recommencer le lendemain.

–          Savoir que Papa-Loutre voyait la quantité de « L » rouges que j’inscrivais m’a aidé à me sentir valorisée, quitte à insister un peu le soir d’un « tu as vu tout ce rouge » (oui, c’est peut-être puéril, mais j’assume parfaitement !) Et cela lui a permis de se rendre compte du nombre de choses qu’il fallait accomplir chaque jour.

–          En effet, le côté liste m’a un peu simplifié la vie, m’évitant la double-tâche de planifier puis agir.

–          Le tableau m’a fait remarquer clairement combien de « A » turquoises il contenait également, et combien de choses je n’avais jamais besoin de faire. Dans la foulée, cela m’a permis de remercier Papa-Loutre pour cela, et à lui de se sentir aussi valorisé dans ses actions.

–          Papa-Loutre a augmenté le nombre de tâches qu’il a accomplies lui-même, à présent qu’elles étaient clairement énoncées.

–          En parlant de puérilité, je crois bien que cela a causé un petit effet émulation du type : « c’est moi qui ai le plus de croix » chez nous deux…

–          Il a bien fallu remarquer que personne n’avait lavé les vitres (entre autres cases qui ne seraient jamais cochées), et que cela ne serait probablement pas fait dans les deux prochaines années !

Depuis, je remarque une différence notable dans la répartition des tâches à la maison. Cela va et vient, de part et d’autres nous avons nos petits moments de grosse flemme et ceux d’hyper-activité, mais nous en sommes tous les deux conscients, et il n’y a plus de mystère concernant ce qui doit être fait et ne se fait jamais tout seul. Je ne doute pas qu’il nous faille ressortir le tableau de temps en temps, et je crois même qu’il pourra prendre une autre dimension quand nous serons davantage de personnes à nous acquitter de tâches dans la maison.

Vous le trouverez ici au format Word afin de pouvoir le modifier en fonction de ce qu’il y a à faire chez vous (à moins que vous ne décidiez d’enlever tout bonnement la ligne « laver les vitres ») !

 Maison

Faites-nous part ci-dessous de votre expérience, si vous testez ce tableau ou si vous avez eu une idée analogue, ou si, au contraire, vous trouvez tout ça plutôt bof… !