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Des guêtres de portage

Par Marie

Quand on porte son enfant et qu’arrive le froid, on s’inquiète des pantalons qui remontent et des chaussettes jamais assez grandes… Leurs mollets se retrouvent toujours à l’air ! On ne va pas leur mettre des collants tous les jours et on hésite à le faire pour un garçon. Quant aux jolis modèles du commerce, ils sont souvent chers. Il y a plusieurs manières de fabriquer soi-même des guêtres :

1) Les tricoter. Des exemples (avec les tutoriels) sur ce blog et aussi ici. En photo ci-dessous, celles que Mamie a faite pour Mathilde :

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2) Les coudre. Un joli modèle par ici et un autre par là.

3) Ma technique. Je ne tricote ni ne coud très bien (et ça me prend des heures) alors j’ai mis au point un truc. Il vous faut une paire de ciseaux (oui, les miens ont la classe, je sais) et une paire de grandes et vieilles chaussettes montantes.

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Alors attention, là, c’est hyper technique : 

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On coupe après le talon, à peu près droit. Et la matière fait qu’on n’a pas besoin de coudre du tout, ça ne s’effilochera pas. Voilà le résultat :

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Et sur l’enfant :

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Alors bien sûr, tout le monde n’a pas eu comme moi la passion des chaussettes montantes, ni osé garder dans son placard beaucoup trop un certain nombre de paires de chaussettes trouées… On peut acheter une paire, utiliser un collant (plutôt en laine) ou même des bêtes chaussettes pas montantes. Evidemment le rendu sera moins beau mais finalement, il suffit d’une petite longueur pour aller de la chaussette du bambin à son pantalon !

Documentaire « Si j’aurais su… je serais né en Suède ! »

Par Marie

Marion Cuerq, une jeune femme de 21 ans vivant à Stockholm nous livre son premier documentaire, intitulé « Si j’aurais su… je serais né en Suède ! »
Le clin d’œil à la guerre des boutons comme le ton du film nous mettent tout de suite dans l’ambiance : cette œuvre-là est un plaidoyer en faveur des enfants, en faveur de l’humain, même.

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(cliquez sur l’image pour visionner le film sur le site de l’OVEO)

1ère partie : Au pays des enfants respectés, considérés
2ème partie : Jouer pour grandir
3ème partie : La responsabilité de toute une société

La bande annonce :

Dans la première partie, l’auteure nous présente la manière dont les enfants suédois sont traités, et en particulier depuis le passage de la loi anti punitions corporelles, votée en 1979. A l’époque, il y avait 60% d’opinion défavorable. Aujourd’hui pourtant, plus personne ne conteste cette loi… Les suédois ont bien compris que les enfants sont les citoyens de demain.
La violence n’est jamais une affaire privée : on demande à des parents si cette loi leur paraît être une intrusion de l’état dans leur sphère privée. Leur réponse : « Il est de la responsabilité de la société de protéger les plus faibles ».

Où en est-on en France ? En France chaque année, 700 enfants meurent des suites de maltraitance… Les claques et les fessées, les châtiments corporels, ne sont pas expressément interdits aux parents, comme ils le sont déjà dans une trentaine de pays.
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A lire sur le site de l’Observatoire de la Violence Educative Ordinaire (OVEO) : Vers une loi d’interdiction en France…

En 2009, le conseil de l’Europe lance une grande campagne d’information : « Construire une Europe avec et pour les enfants »

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Le pédopsychiatre Lars H. Gustafsson (auteur de « Grandir et non pas obéir ») intervient dans le documentaire : « Les enfants sont bien plus intelligents que nous le croyons ». Il cite Khalil Gibran (dans « le prophète » 1923) :

Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même, Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.

Les passants interrogés sont tout aussi philosophes : « La violence engendre la violence », « Il s’agit d’une inaptitude de l’adulte à atteindre son enfant autrement que par la violence »…

Dans la deuxième partie de son film, l’auteure est allée visiter une pré-école, structure qui accueille les enfants de 1 à 6 ans. Là-bas, le jeu est une méthode d’apprentissage à part entière ! Les enfants sont une grande partie du temps à l’extérieur, quel que soit le temps, et selon la maxime suédoise qui dit : « Il n’y a pas de mauvais temps, seulement de mauvais vêtements ».
Eva, La directrice, nous dit : « Chaque enfant est unique. Et à chaque rencontre, l’enfant doit ressentir que l’adulte est là pour lui et le voit lui. C’est en étant vu individuellement, en tant que personne, que l’on a alors un bon socle pour pouvoir se développer.»
Une des pédagogues, à qui l’on demande de décrire la structure en trois mots : elle cite joie, développement et amusement. « Avec de la joie, on peut aller très loin ! »

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Pour conclure, dans la dernière partie, Marion Cuerq tente une analyse des raisons de cette « révolution suédoise ».

Tout d’abord, il y a de nombreuses « crèches ouvertes » gratuites avant la pré-école où l’enfant est accueilli avec ses parents (ce type de structures existe aussi en France). Cela permet aux enfants de se sociabiliser, de faire des activités de groupe et aux parents de rencontrer d’autres parents.
Ensuite, le congé parental suédois est très généreux : 480 jours utilisables jusqu’aux 8 ans de l’enfant ! 86% des papas suédois utilisent une partie de ce congé. Et ce congé est très bien payé…
Et enfin, dans la ville, tout est adapté pour la vie avec des enfants (accès poussettes, terrains de jeux, etc).
« Une société qui va bien est une société qui prend ses enfants au sérieux ! »

 

Pour résumer, ce film fait beaucoup de bien !

 

[Edit : Nous faisons partie des associations signataires de l’appel pour l’interdiction des punitions corporelles de l’OVEO]

Article désormais traduit en italien, merci Michela !

https://resilienzainesilio.wordpress.com/2015/04/20/documentario-se-avessi-saputo-sarei-nato-in-svezia/

Les jouets préférés du moment

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Stella (15 mois) aime varier les plaisirs et change fréquemment de jeu, mais il lui arrive quelquefois de rester plus longtemps avec un jouet.

Elle aime particulièrement les sacs (ranger les cubes, sortir les cubes, transporter, ouvrir…) et les boîtes, spécialement celle qui contient de petits livres, qu’elle range et sort avec soin (elle aime les lire aussi, mais cela est une autre histoire, dont nous parlerons dans un autre article). Mettre et enlever les couvercles est une autre de ses passions.

Il y aussi sa boîte à musique, sur laquelle tourne les petites grenouilles. Malgré ses tentatives répétées, elle n’arrive pas encore à la remonter toute seule, mais demande qu’on le fasse pour elle en boucle, et prend, pose, observe les grenouilles, parfois en dansant elle-même.

Elle aime aussi énormément sa gourde à paille, et outre son utilisation principale, apprécie de la promener partout, de la mordre, de la secouer…

Elle joue beaucoup avec les tours d’anneaux à enfiler, mettre, enlever et recommencer. Elle aime aussi accrocher les briques ensemble, mais surtout défaire les constructions.

Depuis quelques temps, elle joue à « faire semblant ». Avec sa dînette, elle feint de verser quelque chose dans les tasses, d’y boire et de nous y faire boire. Elle fait aussi marcher les petits personnages et rouler ses superbes tracteurs. Ceux-là, et toutes les autres jouets à roulette, si on y accroche une ficelle, elle adore les tirer en promenade.

Mais son plus grand bonheur depuis plusieurs mois, c’est de pousser sa petite poussette, celle-là même sur laquelle elle s’est appuyée pour faire ses premiers pas!

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En ce moment, ce que préfère Avril (21 mois), c’est la dînette, elle me sert un thé, et me sert des gâteaux au « cololat » tout le temps. Ce qui est rigolo, c’est qu’Avril ne veut pas manger de légumes en vrai, mais quand elle joue a la dînette, elle trouve que tout est très bon, et dit : « hum bon ! ».  Elle aime aussi beaucoup être dans la cuisine et s’amuse avec les petites bouteilles d’eau, avec mes casseroles, elle reste là a jouer seule de bons quarts d’heure et se raconte des histoires qui n’ont pas grand choses à voir avec de la cuisine… !

L’un des jouets qu’elle adore est son poupon, à qui elle fait des câlins, nettoie les fesses et change la couche, donne à manger (mais pas à téter), et qu’elle emmène souvent dans son petit porte bébé.

Le week-end dernier, il a beaucoup plu, quatre jours de pluie sans arrêt, et Avril avait très très envie de sortir, nous avons donc mis les manteaux étanches et les supers bottes, et nous sommes allées sauter dans les flaques de l’impasse à coté de la maison. Elle les a toute essayées, et nous sommes rentrées juste parce qu’elle était trempée jusque dans les bottes, mais on a bien profité.

Elle aime beaucoup sa grande toupie, qu’elle peut faire tourner toute seule, et quand je l’aide un peu et que la toupie tourne très vite, elle siffle, et ça lui plait beaucoup, « maman encore » !

Elle adore aussi se cacher sous la couette, ou les couvertures ou derrière les rideaux, elle nous crie « cachée » et on doit faire le tour de la maison avant de « faire comme si » on n’avait pas vu ses pieds dépasser sous les rideaux ou une boule qui respire sous la couette…

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Mathilde (21 mois) change très souvent de jeu et préfère de beaucoup jouer avec ses parents plutôt que seule. Ces temps-ci, les poupées sont à l’honneur : la grande, qu’elle me fait déshabiller (« habii ») et rhabiller, les petites qu’elle compte (elle dit 2 et 10) et l’ensemble qu’elle promène en poussette, version famille très nombreuse.

Elle adore les petites pochettes qu’elle porte autour de son cou, accroche un peu partout et remplit de trésors.

Les puzzles en bois sont devenus très facile pour elle mais elle aime toujours les faire et nous attrape les poissons qu’on lui demande (la version combo puzzle et pêche aux poissons présentée sur la photo est vraiment bien).

Elle construit des tours gigantesques avec les grosses briques, si possible en compagnie de son papa, et les préfère aux cubes qui tombent bien trop facilement à son goût : les tours ne devraient tomber que si on les pousse !

Les petites voitures se rangent dans le seau ou côte à côte et parfois seulement, roulent.

Quant au gros coussin rouge, il lui sert à s’installer confortablement pour lire ou bien à faire « pouf » comme les otaries !

 

 

Voeux de naissance

Par Marie

Nous y voici, notre association est créee !

Pour cette nouvelle année sous le signe de cette nouvelle association, je voudrais citer deux auteures : tout d’abord Ariane Mnouchkine dont les vœux (audibles ci-après) résonnent tout particulièrement à nos oreilles aujourd’hui (merci à Lise pour le partage)

 » Je nous souhaite […] un immense chantier »,

« Juste besoin de confiance. De regards. D’écoute. »,

« Expérimentons, nous-mêmes, expérimentons, humblement, joyeusement et sans arrogance. »,

« Et surtout, surtout, disons à nos enfants qu’ils arrivent sur terre quasiment au début d’une histoire et non pas à sa fin désenchantée. »‘

Et ensuite Norma Jane Bumgarner, dans « le bambin et l’allaitement » (que je viens tout juste de terminer), sur un sujet qui nous a réunies, Fred, Lise et moi, qui nous incite à grandir nous aussi en tant que mère, en tant que parent :

« Le meilleur moyen, à ma connaissance, d’éviter de chanter ces complaintes du « nid vide » à mesure que vos enfants grandissent consiste à vous engager à fond dans chaque étape de votre croissance comme mère. Suivez votre intuition maternelle avec vos bébés et vos jeunes enfants. Comblez vos besoins de materner, utilisez-les, épuisez-les. Ces besoins ne disparaîtront pas, bien sûr, mais à l’instar de votre enfant, vous deviendrez satisfaite et épanouie. Vous grandirez en même temps que vos enfants, de sorte que le chemin que vous parcourrez entre le moment où vous allaitez et celui où vous serez une grand-maman sera aussi excitant et agréable que celui que vos enfants suivront pendant ce temps. »


Les vœux de l’an 2014 d’Ariane Mnouchkine par Mediapart

« Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens,
À l’aube de cette année 2014, je vous souhaite beaucoup de bonheur.
Une fois dit ça… qu’ai-je dit? Que souhaité-je vraiment ?
Je m’explique :
Je nous souhaite d’abord une fuite périlleuse et ensuite un immense chantier.
D’abord fuir la peste de cette tristesse gluante, que par tombereaux entiers, tous les jours, on déverse sur nous, cette vase venimeuse, faite de haine de soi, de haine de l’autre, de méfiance de tout le monde, de ressentiments passifs et contagieux, d’amertumes stériles, de hargnes persécutoires.
Fuir l’incrédulité ricanante, enflée de sa propre importance, fuir les triomphants prophètes de l’échec inévitable, fuir les pleureurs et vestales d’un passé avorté à jamais et barrant tout futur.
Une fois réussie cette difficile évasion, je nous souhaite un chantier, un chantier colossal, pharaonique, himalayesque, inouï, surhumain parce que justement totalement humain. Le chantier des chantiers.
Ce chantier sur la palissade duquel, dès les élections passées, nos élus s’empressent d’apposer l’écriteau : “Chantier Interdit Au Public“
Je crois que j’ose parler de la démocratie.
Etre consultés de temps à autre ne suffit plus. Plus du tout. Déclarons-nous, tous, responsables de tout.
Entrons sur ce chantier. Pas besoin de violence. De cris, de rage. Pas besoin d’hostilité. Juste besoin de confiance. De regards. D’écoute. De constance.
L’Etat, en l’occurrence, c’est nous.
Ouvrons des laboratoires, ou rejoignons ceux, innombrables déjà, où, à tant de questions et de problèmes, des femmes et des hommes trouvent des réponses, imaginent et proposent des solutions qui ne demandent qu’à être expérimentées et mises en pratique, avec audace et prudence, avec confiance et exigence.
Ajoutons partout, à celles qui existent déjà, des petites zones libres.
Oui, de ces petits exemples courageux qui incitent au courage créatif.
Expérimentons, nous-mêmes, expérimentons, humblement, joyeusement et sans arrogance. Que l’échec soit notre professeur, pas notre censeur. Cent fois sur le métier remettons notre ouvrage. Scrutons nos éprouvettes minuscules ou nos alambics énormes afin de progresser concrètement dans notre recherche d’une meilleure société humaine. Car c’est du minuscule au cosmique que ce travail nous entraînera et entraîne déjà ceux qui s’y confrontent. Comme les poètes qui savent qu’il faut, tantôt écrire une ode à la tomate ou à la soupe de congre, tantôt écrire Les Châtiments. Sauver une herbe médicinale en Amazonie, garantir aux femmes la liberté, l’égalité, la vie souvent.
Et surtout, surtout, disons à nos enfants qu’ils arrivent sur terre quasiment au début d’une histoire et non pas à sa fin désenchantée. Ils en sont encore aux tout premiers chapitres d’une longue et fabuleuse épopée dont ils seront, non pas les rouages muets, mais au contraire, les inévitables auteurs.
Il faut qu’ils sachent que, ô merveille, ils ont une œuvre, faite de mille œuvres, à accomplir, ensemble, avec leurs enfants et les enfants de leurs enfants.
Disons-le, haut et fort, car, beaucoup d’entre eux ont entendu le contraire, et je crois, moi, que cela les désespère.
Quel plus riche héritage pouvons-nous léguer à nos enfants que la joie de savoir que la genèse n’est pas encore terminée et qu’elle leur appartient.
Qu’attendons-nous ? L’année 2014 ? La voici. »