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Un sandwich à la tétée

Par Lise

Je ne sais plus très bien quand ni comment j’ai décidé que j’allaiterai mon bébé, cette minuscule chose encore parfaitement inconnue qui se cachait en moi. Disons que l’idée s’est subrepticement glissée d’elle-même, mêlée d’une part des souvenirs de mon enfance, lorsque ma sœur était allaitée, puis que nous donnions le sein à nos poupées, d’autre part de conseils de sages-femmes, puis de lectures disparates. J’allais essayer, et puis je verrais bien. Ce que j’ai vu, c’est que plein de difficultés sont venues m’embêter, mais que plus c’était compliqué, plus j’étais convaincue de vouloir continuer. Comme cela ne fonctionnait pas tout seul, ma volonté s’en est mêlé, appuyée par toutes les informations sur le sujet qu’il m’a fallu chercher pour me soutenir, et là, plus question d’en démordre !

Une des phrases qui m’a le plus frappée fut : « Tu devrais laisser le papa lui donner un biberon de temps en temps pour qu’il participe ! » Alors d’abord, non, je ne crois pas a priori que le papa doive tout faire comme la maman. Chacun créera une relation qui lui est propre avec son tout-petit, et, il se trouve que le papa n’ayant pas la poitrine ad-hoc, le sein de maman risque d’opposer quoi qu’il en soit une concurrence déloyale à son biberon. D’autre part, je ne suis pas sûre que « donner un biberon pour donner un biberon » par défaut soit à la hauteur de ce qui peut être confié à un père.

En revanche, si je ne crois pas que le papa doive chercher à « faire pareil », je trouve formidable qu’il « fasse avec ». C’est ainsi que sont nées nos merveilleuses tétées à trois, papa et maman allongés de part et d’autre, bébé en sandwich au milieu. Cela fonctionne le jour, la nuit, à la sieste, au goûter, et même dans la rue, ni vu ni connu, en version verticale bien sûr ! En été c’est doux, en hiver ça réchauffe, la nuit ça console et le jour ça fait rire. Surtout que depuis qu’elle est capable de le faire, la petite téteuse du milieu ne manque pas de réclamer à cors et à cris la deuxième moitié de son sandwich, qu’elle bisouillera tant et plus entre deux rototos.

Et là, alors, oui, le papa participe, et plus que cela, il tient une place tout entière. Car pour construire un tel nid de tendresse, de douceur, d’amour, un partage si profond, une complicité si fine, des regards si aimants, pas de doute, rien de mieux qu’être trois !