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Culpabilité

Par Elisabeth

Alors là, je ne vois pas du tout de quoi vous vous voulez parler !
La culpabilité, déjà, c’est un mot compliqué.
Et puis, moi, me sentir coupable ?! Jamais ! Et coupable de quoi, d’abord ? De ne pas être là à 100% avec mes enfants ? De les laisser de côté quand je suis occupée ? De les envoyer balader ? D’avoir parfois envie d’être seule, ou seulement à deux ? De partir deux, trois, quatre jours pour le travail ? De les laisser seuls avec leur père-super-artiste-cuisinier ? (Arg, quelle horreur !! … Ah zut, il est juste à côté de moi. Je crois qu’il m’a entendue… !)
Réflexion faite, effectivement, la culpabilité me parle un peu… En réalité, c’est un mot livré à la naissance du premier enfant. Une sorte de package : 1 bébé = 1 kit culpabilité offert !! Je dois désormais composer avec.
Mais là, maintenant tout de suite, la culpabilité, c’est soi-disant « priver mes enfants d’écran » (à 22h !). Ils sont là, mes deux chérubins, avec leurs yeux doux de petits chouchous. Ils essaient de m’amadouer et de me faire culpabiliser. Mais là, pour de vrai, ce soir, c’est sûr, promis, juré, à bas la culpabilité, non, c’est non, ça ne marchera pas !

Cinq minutes (Encore !)

Grandissons propose des ateliers Ecrivons entre parents. L’objectif ? s’amuser et laisser échapper toutes les pensées qui nous tournent dans la tête. Sur un thème lancé, chacun rédige son texte. Puis ceux qui le souhaitent lisent leur production, dans le plaisir du partage. Grandissons aura le plaisir pendant les prochains jours de pouvoir vous proposer certains des textes ainsi créés.

– Encore 5minutes et on passe à table !

– Oh nooooooo, on veut encore jouer maman, allez, encore 4 minutes, ou 3 minutes !

Par Lise

Il y a les cinq minutes éternelles, qui semblent ne jamais vouloir prendre fin, qui pèsent, qui angoissent.

Dans 5 minutes, si vous poussez bien, vous aurez votre bébé dans les bras…

Dans 5 minutes il va se réveiller, vite, dormir, dormir, il faut que je dorme au moins 5 minutes !

Combien de tranches de 5 minutes cette crise de hurlements durera-t-elle ?…

Dans 5 minutes, on part, chaussures-manteau-sac, hop hop hop ! Naaaaan, tu n’as même pas commencé à t’habiller, on est déjà en retard !…

Quand rentrera-t-il ce soir ? Encore 5 minutes et je lui téléphone…

Et puis, il y a les 5 minutes éclair, volatiles, insaisissables, que l’on voudrait pourtant conserver à jamais…

5 minutes de tétée volées seuls tous les deux, à la nuit…

5 minutes de regard intense, plongés dans les yeux l’un de l’autre…

5minutes tout blottis….

5 minutes de récits plein de «et tu sais, tu sais, tu sais, en fait, moi je voudrais bien être une une une licorne, et toi tu serais, eh ben tu serais la plus belle préférée du monde maman que j’aime !»…

5 mn dans la rue petite main dans ma main…

5 minutes de conversation avec toi que je connais si bien…

5 minutes à te fixer pendant que tu grandis et que tu suis ton chemin, dont l’horizon est si loin de mes bras…

Minuit

Ce 25 mars 2021, Grandissons a proposé son premier atelier Ecrivons. L’objectif ? s’amuser et laisser échapper toutes les pensées qui nous tournent dans la tête. Sur un thème lancé, chacun rédige son texte. Puis ceux qui le souhaitent lisent leur production, dans le plaisir du partage. Grandissons aura le plaisir pendant les prochains jours de pouvoir vous proposer certains des textes ainsi recueillis.

Deux Haïkus par Olivier

Minuit, l’heure du crime
C’est pas l’heure de se coucher ?
Cinq minutes, j’y vais…

Milieu de la nuit
ça se lève pour faire pipi
Plus léger, ravis…

Cinq minutes (une autre fois)

Par Delphine

Cinq minutes Le temps qu’il me reste avant la sonnerie. Cinq minutes. Si je marche à reculons, elles rallongeront. Je me retourne. Le brouhaha dans mon dos forme comme un immense coussin sonore, fait de voix d’enfants entremêlées, certaines joyeuses, d’autres effrayées, toutes chargées de vitalité. Des bribes de conversations me parviennent. Les questions soulevées passionnément me paraissent absurdes, leur logique enfantine m’échappe. Quelques pas de plus et me voilà déjà au cœur de la mêlée. Si je ferme les yeux, les minutes s’étireront.

Près de mes pieds roulent des billes. Un avion en papier couvert de messages guerriers frôle mon oreille. Toute une troupe de galopins passe à cent à l’heure sans me remarquer. Deux petites mains s’agrippent soudain à ma jambe, cachette inespérée, le petiot pivote puis s’élance dans un rire strident, échappant à ses poursuivants.

Encore dix pas, rythmés par une grande corde qui frappe le sol régulièrement, toujours à l’instant même où s’élèvent six pieds d’acrobates en herbe, si bien coordonnés. L’air fouetté par la corde soulève mes cheveux, caresse ma joue. Une voix, haute et légère, fredonnant un refrain presque oublié, se faufile à travers la mêlée et parvient à mes oreilles. À moins que ce ne soit un souvenir, mon propre chant enfin revenu, alors que je l’avais laissé s’enfouir de plus en plus profondément dans les tréfonds de ma mémoire, étouffé sous les épaisseurs toujours plus nombreuses des expériences nouvelles, sous ce amas quasiment impénétrable des préoccupations quotidiennes, impérieuses qu’elles soient graves ou futiles. Ce refrain familier s’est frayé un chemin jusqu’à moi, et voilà qu’en retour, à travers le tourbillon des jeux et cris d’enfants, je parviens peu à peu à glisser vers lui. J’ai découvert le sentier sinueux menant à ce souvenir, à mille autres aussi, plus jamais je ne le laisserai s’effacer de nouveau.

Quand la sonnerie retentit, je ne crains plus l’oubli. Ce sentier, je le connais maintenant, et me sens prêt à le retrouver dès qu’un moment paisible m’en laissera le loisir. Confiant, je relève les paupières, laisse un instant la lumière silencieuse m’envahir, et avec elle la conscience aiguë des tâches à accomplir jusqu’à la prochaine pause, aux prochaines « cinq minutes »

Cinq minutes

Par Olivier

Ce 25 mars 2021, Grandissons a proposé son premier atelier Ecrivons. L’objectif ? s’amuser et laisser échapper toutes les pensées qui nous tournent dans la tête. Sur un thème lancé, chacun rédige son texte. Puis ceux qui le souhaitent lisent leur production, dans le plaisir du partage. Grandissons aura le plaisir pendant les prochains jours de pouvoir vous proposer certains des textes ainsi recueillis.

Premier thème : « Cinq minutes ».

J’ai un quart d’heure pour penser à tout ce qu’on peut faire en cinq minutes. C’est parfait, je me glisse dans la peau de mes enfants pour qui « vite », ça veut dire « tranquille » et « plus que cinq minutes de Switch », ça veut dire un quart d’heure justement (voir plus). Les vaches… Des fois, c’est à mon avantage. « Tu vas voir, le mauvais goût du médicament, ça reste à peine cinq minutes dans la bouche ». Bim ! Un quart d’heure plus tard, c’est encore tout amer. Ou alors « ne vous inquiétez pas, je bois un café sur la place et j’arrive dans cinq minutes ». Un quart d’heure plus tard « Allo Papa, t’es où ? On s’inquiète ! ». « Oui bon, tranquille quoi, on n’est pas aux pièces… ». Cinq minutes, ça veut dire parfois trente-sept secondes, ou trois minutes vingt-deux, ou six minutes quarante-sept. Ça veut tout et rien dire quoi. On pourrait dire « deux secondes » à la place, ça serait plus pratique. « Papa, tu restes encore cinq minutes pour l’histoire ? ». Et hop, deux secondes plus tard, me voilà peinard pour ma soirée.